commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, août 27, 2020

Une matinée, des intérieurs, des extérieurs



la canne en avant

et jambes comme peuvent

dans la tiédeur bleue

aller aux halles, parler

choisir et m'en revenir



et comme j'étais toute cassée (enfin à peu près, ou presque, ou le pensais), comme la dernière image pouvait à la rigueur correspondre à un des paragraphes, reprendre ma contribution au #8 « dans le décor 1 » de l'atelier d'été de François Bon http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4924 (qui devait évoquer quatre intérieurs, quatre extérieurs)

comme en attente

Un sol presque carré en béton irrégulier entre quatre murs de pierres brutes en camaïeu beige et rose aux joints rudement talochés qui grimpent jusqu'à de grosses poutres noyées dans la pénombre, une porte ancienne si belle qu'elle semble rapportée et la lumière douce qui descend de deux petites fenêtres carrées percées sur deux murs en angle, pose l'attente d'une vie sur un lit, une table, quelques sièges, des objets, et heurte une cloison de bois à claire-voix derrière laquelle se cache une salle d'eau spartiate en prolongement de l'évier qui apparaît sur le mur du fond.


Un espace clos où se côtoient la bande de terre et d'herbes folles qui s'étend devant l'édicule carré donnant sur la rue à côté du portail, un espace pour des jeux d'enfants au delà d'un petit muret et au fond, devant la grande maison fatiguée une terrasse récente en pierres roses sur la droite séparée par une haie de buis d'un petit potager soigneusement cultivé.


La salle à vivre d'un appartement dans un immeuble populaire des années 60, ouvrant sur un balcon clos en partie, à côté d'une parabole, par une tenture pour filtrer le soleil. Les murs sont d'un blanc pur, avec des photos familiales posées sans cadre, comme une mosaïque, au dessus de deux canapés, côte à côte, envahis de coussins, des jouets sur et sous une table basse, une télévision discrète, la sensation d'un vide précaire.


Un parking bordé de lauriers à la floraison effervescente bornant de petits espaces d'herbe rare, une route entre de grands platanes que le soleil bombarde en milieu de jour, un arrêt de bus, seul endroit où l'on voit parfois des silhouettes.


Une pièce qui s'allonge entre la haute fenêtre cintrée qui occupe presque la totalité de la façade sur rue et la fente qui s'étire à mi hauteur du mur, un peu plus large, sur un feuillage dans le jardin, un escalier en tire bouchon relie, au milieu du mur mitoyen avec la maison voisine, aux étages inférieurs et supérieurs. Le décorateur a casé dans ce volume quelques petits meubles, un grand lit et, au fond, une baignoire.


Une rue étroite, de minces trottoirs et des bacs en ciment plantés d'arbustes piquants entre lesquels sont garées quelques motos ou voitures. De rares passants, des roucoulements et bruits d'ailes des pigeons qui transitent, et la sensation de toutes ces vies qui habitent, qui ont habité peut-être, les trois étages des maisons anciennes, nobles ou humbles, renforcée par les petits bruits ou fortes musiques échappés par les fenêtres.


L'espace, les quatre fenêtres sur la place, les souples gypseries qui dessinent des panneaux sur les murs, la cheminée de comblanchien à l'âtre garni de faïence, mais la soigneuse dissonance des lattes peintes en vert doux entre les poutres enduites de peinture ciel et la pagaille authentique des objets.


une grande place qui brûle de soleil (le plus souvent), les platanes ou micocouliers qui la bordent et sous lesquels on hésite un moment, saisi de vertige, avant de la traverser.


6 commentaires:

Nadamasse a dit…

(p(a(r(f(a(i(t))))))

Brigetoun a dit…

(v(r(a(i(m(e(n(t( ?

Dominique Hasselmann a dit…

Tant que le marché va, tout va ! :-)

Brigetoun a dit…

il va doucettement... mais selon mon marchand d'huile et morue août a été début de renaissance mieux que prévu

arlette a dit…

Bel exercice intellectuel et physique pour la grimpette vers un horizon prometteur

Brigetoun a dit…

merci Arlette, un des doublons a servi de cadre au #9