faibles traces bleu,
humidité suspendue,
terrasse au repos
m'en suis allée en début de matinée, mais pas trop tôt pour avoir chance de le trouver réveillé, vers Rosmerta
ai attendu dans la salle des garçons qu'un des plus âgés parte à la recherche du grand et frêle AS de quinze ans... ai pris rendez-vous avec lui à neuf heures lundi (pour arriver à Vernet entre l'entrée des classes et la récréation, ai reconstitué avec lui un dossier d'inscription incomplet (mais celui qui m'attendait dans le tiroir d'un placard dont nous ignorions tous deux qui avait la clé l'était tout autant et le collège qui tient à l'incorporer vite a accepté qu'il soit complété après coup)et m'en suis revenue sous un ciel qui nous récompensait d'un sourire. Ce qui n'a pas duré et quand j'ai émergé d'une longue et lourde sieste l'air était gris froid, ce qui, honte à moi, ne m'a pas aidé à décider d'agir... alors ce fut lecture (instructive, avec également quelques unes des nombreuses contributions à découvrir en retard sur le site de l'atelier d'été de François Bon https://www.tierslivre.net/revue/spip.php?rubrique18 ) et puisque je continue à être fort perplexe sur la façon de traiter le #16 de l'atelier d'été (je crois que lâchement je vais attendre que quelqu'un se lance en espérant que cela me boostera), pour que Paumée ne parle pas uniquement de pré-scolarité, je recopie ma contribution au #15 « l'empathie se sera demain » http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4937
Laurine Cappa
Devant son bol de café, tenant mollement une tartine de confiture oubliée qui se courbait lentement, détrempée par le sucre, Auguste Faustier fouillait les souvenirs de ce rêve qu'il croyait avoir traversé dans la nuit, ce rêve où Marie lui parlait ; il le repoussait de toute sa raison, ne pouvait s'en défaire... pour oublier l'essentiel, il se focalisait sur les inflexions même si, justement, elles faisaient resurgir la voix, le sourire de travers de sa femme, et revenait, notamment, à l'allusion – en plein accord, avec la pointe de fiel qu'il devinait dans la louange – à Laurine Cappa. Laurine, la gentille, la généreuse, toujours admirative, toujours dévouée, l'ainée des trois soeurs Clergeot, celle qui avait suivi ce qu'elle pensait être les ambitions de son père, n'avait quitté la grande maison que pour épouser un autre notaire, qui aurait voulu veiller sur les deux cadettes qui lui échappaient et la faisaient parfois rêver, songeries dont elle sortait résolument en se raccrochant à la certitude d'avoir eu une vie pleinement réussie, satisfaisante. Laurine qui à la longue ne jouait plus à la dame qu'avec un naturel inconscient, mais qui parfois laissait son humour joliment acide se parer d'une sincérité de jeune fille, qui se penchait avec une sollicitude grave et non sollicitée ni désirée sur la vie de ceux qui, dans son entourage, semblaient un peu perdus ou plutôt out de la société telle qu'elle la concevait, mais rapidement teintait ses conseils à peine formulés d'un charme tendre qui rendait difficile la résistance. Laurine qui avait jugé que Marie, revenant dans la ville de ses vies qu'elle préférait juger mystérieuses, toujours aussi jolie mais un peu froissée, si désespérément amorphe quand il s'agissait de trouver une « position », devait être aidée, profitant de son indifférence pour en tirer un consentement lassé, avait recherché, parmi les célibataires confirmés à peu près sortables ou les veufs à bout de deuil, un époux pour cette fragile, enjouée, intelligente jeune-femme, l'avait choisi, lui, et avait fait en sorte qu'il se découvre, éberlué, en train de faire un choix qu'il n'avait jamais envisagé. Laurine qui avait tant voulu que son fils soit digne de son père qu'ils en étaient arrivés à une quasi-rupture que seule l'attention qu'elle portait maintenant à sa petite fille adoucissait. Laurine aussi qui, se sentant ou non responsable de lui, s'était employée à lui trouver une aide en la personne de Marthe, son amie d'enfance, qui, la pauvre, avait bien besoin d'un complément de ressources et qui était capable d'assurer correctement une grande partie des tâches ménagères et, en outre, s'il le désirait, de « tenir une conversation » pour lui éviter de s'encrouter. Laurine qu'il avait parfois, comme d'autres, envie de vouer aux gémonies mais qui était bien trop charmante pour cela... d'autant qu'elle acceptait facilement, presque comme soulagée, que leurs rencontres se fassent rares, une fois qu'elle avait réglé leur problème, existant ou non.
Codicille : elle m'est tout de suite venue à l'esprit en écoutant la vidéo mais elle est restée longtemps sur le seul, a mis un pied par une phrase s'est arrêtée jusqu'à ce que je lui dise, avec assez peu de politesse, mais entrez donc ! Ce qu'elle a fait avec j'espère pas trop de brusquerie
10 commentaires:
Pourriez-vous, si le coeur vous en dit, donner plus de détails sur la "tartine de confiture oubliée"?
n'en ai pas, sauf qu'il pensait à autre chose
Belle tapisserie qui ne semble pas sortir d'un musée... ;-)
Du pain sur les planches... Courage.
Ah ah, malicieuse réponse.
vous aussi l'automne sans lumière ?
Dominique oui, je ne sais si elle a volagé avec un des garçons (pense pas) ou si c'est un souvenir de vacances d'un bénévole mais elle fait très bien dans leur salle commune
Pierre vais devenir une "figure" du Collège Vernet - je rentre là
Nadamase, sourire
Claudine aujourd'hui une pause entre jours d'averses (bleu avec nuages)
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