Ciel, poésie, musique

Persuadée qu'il faisait très froid et que l'hiver était encore gris, plaisir de la douceur en blanc et bleu du ciel en sortant vers neuf heures, et surprise de la presque douceur (n'exagérons rien) de l'air.

Et mon envie de rire ou sourire, venue sans raison au réveil, que ma navrance en pensant aux amis, ou non-amis d'ailleurs, plus au nord avait enfouie, revenait tranquillement, comme un signe de non mal-être, prête à se saisir de tout, du gai, du gentil, du cruel (pas des autres)

Passage à la banque pour refaire la provision nécessaire à une opération de cataracte si je me relance... et puis un petit peu de marche, pas trop malaisée, pour tuer le temps parce que j'avais vingt minutes d'avance sur l'heure d'ouverture de la Mémoire du monde...

et m'en suis revenue avec «Il vise le ciel et tire», livre-poème de Thomas Vinau évoquant Miles Davis (https://printempsdespoetes.com/Il-vise-le-ciel-et-tire) parce que j'avais découvert sur Facebook qu'elles le conseillait... ce qui m'a permis, moi qui ne mettais plus les pieds dans cette librairie depuis le changement de propriétaire deux jeunes femmes charmantes (bon je ne me suis pas attardée, ne voulais pas être tentée. Je RE-LIS, et c'est très bien ainsi).

Toute contente de ce tout petit cadeau que je m'étais fait

Cela s'ouvre sur une citation de Miles Davis «Je vais d'abord jouer et je vous dirais ce qu'il en est plus tard»

et je me fais le plaisir de recopier deux des plus courts poèmes

le tout premier

«les flaques d'eau

d'une rue sans lune

hurlent son nom.»

et cette petite merveille, un peu après la moitié, qui s'applique si bien au musicien

«L'élégance ?

une méthode

pour traverser noir

la blancheur de la nuit.»