commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, mars 02, 2021

Lundi, reprise


Matin, me servir de mes nerfs légèrement agacés pour faire l'argenterie (imparfaitement)  depuis longtemps oubliée -- 

déjeuner rapide pour m'en aller vers deux heures et quart dans


un air de printemps

aillé d'un reste de frais

sous la plaque bleue


dans la beauté de la ville, dans son abandon qu'accentue le Covid, vers mon rendez-vous avec le jeune afghan... 


plaisanté, attendu, regardé des jeux, rappelé l'obstinément absent – se trompait de jour, à refaire demain


et regagner l'antre... ranger ma jupe dadame, repasser trois chandails, deux pantalons, à six heures me régaler des intelligences réunies dans le zoom de l'atelier d'hiver du tiers.livre, et, malgré la piètre opinion que j'ai de sa naïveté et des heurts de certaine phrase, je reprends ma contribution à la proposition n°9 « l'impératif pour le funambule » https://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4954 tel que je m'étais résignée à l'envoyer dimanche, incapable que j'étais d'exploiter l'idée qui s'était imposée au début et ne voulait laisser place à meilleure piste (mais de spécialement fortes et belles choses dans les contributions https://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article633 ) avec un détail (qui ne correspond pas vraiment au texte, tant pis) d'un dessin d'Antoine Roux, représentant la frégate La Junon.


Une voix : « en haut le monde » et sous nos regards vous regrouper au pied des mâts – grimper les uns derrière les autres, le long des haubans, toi le plus jeune, ou l'un des plus jeunes en tête. Depuis une semaine, échappé de ce port où, presque le dernier, le bateau élevait ses mâts parmi les coques à vapeur, il avait repris vie sous vos mains. Vérifier que tout soit clair, employer avec calme chaque minute de votre quart, assis sur le pont refaire des épissures, et dans les hauts que chacun de vos gestes s'accorde au chant du vent, à la musique du bateau, porter mes rêves de mousse. Mais aujourd'hui, dans le début de folie du vent, devant l'horizon chargé du grain à venir, la vie du gréement se brutalise – épouser ses mouvements, porter inconsciemment en vous l'assurance qui vient de l'intime connaissance née des soins que vous lui donnez, et de l'habitude, la science de vos corps. Sur le marchepied de la vergue du petit hunier, cordage qui semble terrifiant à l'apprentis matelot de pont que je suis, danseur aux jambes fermes avancer en tête, une main pour l'homme une main pour le bateau, tu n'as pas besoin d'y penser, ton corps le sait, nous le pensons pour vous. Ignorer la possible peur, elle n'a plus sa place, n'avoir sentiment de la mer au dessus de laquelle vous volez que par les mouvements que font vos corps pour négocier avec les chocs qu'en accord avec le vent elle fait subir à la coque, pour contrarier la gite qui vous incline vers elle. Alignés sur les vergues comme de gros oiseaux apparemment gauches, vous pencher au dessus de l'espar, attraper la bosse, hisser de toute la force de vos bras la toile, les reins tendus, courbés sur le bois, ferler la voile, prendre le ris suivant, jusqu'au bas-ris, en accord silencieux, fixer les garcettes, rejoindre le pont. Et toi, lambin poète, jeune fou pris d'une fierté, d'un amour presque vertigineux, obéir à l'ancien qui te rappelle. Le travail n'est pas fini.

8 commentaires:

Marie-Christine Grimard a dit…

Merci pour ce retour ensoleillé, chère Brigitte !

Brigetoun a dit…

merci pour cet accueil et votre billet d'hier soir Marie-Christine

Claudine a dit…

vous suivre en pensée sous la plaque bleue, ainsi qu'une jeunette un peu plus au Sud que vous
l'espace derrière les murs est toujours plus bleu

Brigetoun a dit…

J'espère que tout va bien pour la jeunette au sud-ouest de l'antre

Godart a dit…

Texte pleins d'embruns et d'emprunts pour quelqu'un qui n'a pas naturellement le pied marin (supposition). Un monde à part à l'instar de celui de la montagne. Hardi, petit mousse qui découvre l'univers de la mer dans toute la force de sa jeunesse.

Dominique Hasselmann a dit…

Reprise sans coutures... ;-)

Brigetoun a dit…

le pied marin je l'ai (enfin à condition de ne pas manger du pain trempé d'eau de mer dans une minuscule coque soumise au roulis, souvenir d'enfant !) mais suis en manque de mer et de voile depuis un peu plus de cinquante cinq ans et sans doute définitivement

Brigetoun a dit…

Dominique, compte tenu de es talents de couturière il vaut mieux (en outre c'est très ennuyeux les reprises)