Comme le ciel s'était fait blanc et comme le soleil s'était fait absent, ai recouru à celui de ma place, ai pris sourire carnassier en regardant un minuscule danseur dans une jungle métallique, y ai trouvé force d'un pas presque allègre.
Sur le chemin de mon retour, pendant que les terrasses se préparaient pour des convives au sang chaud ou bien couverts,
ai dérangé sans pitié un colloque assez animé faute d'y être invitable.
Le soleil est venu en début d'après-midi chauffer carcasse et le mur
Et puis, à l'heure du thé, pendant que la cour dormait sous la couverture grise revenue, pour accompagner une petite séance repassage, comme la veille j'avais fait une brève cure Brassens, comme m'étais venue, après colère navrée en pensant « politique » et « politique de l'éducation », une envie de Ferré et des Anarchistes et que cela s'était poursuivi par ses textes non chantés, même s'il les chante presque, les profère, la découverte, entre autres, de « Et Basta » (lire http://leo-ferre.eu/html-e/etbasta1.htm ou, comme moi d'abord, écouter les un peu plus de 35 minutes de https://youtu.be/VSPga8UBT24) avec, vers le début :
« Il y a l'amour... peut-être. C'est une solution, une solution à un problème qui reste un problème. Alors... Rien.
Une solution... Un problème... Par quoi commencer ?
On donne et on te prend. Celui qui prend a l'impression qu'il donne... Arrange-toi avec ça, si tu peux. Il y a derrière les yeux des gens, une cité privée où n'entre personne. Une cité avec tout le confort d'imagination possible. Les gens que tu vois chez toi, sont d'abord chez eux. Ils ne te voient pas. Ils se singularisent dans l'immédiate et toujours constante défense de soi. Ils ont peur. Ils sont terribles, les gens. Ceux que tu appelles tes amis, ce sont d'abord des gens remplis du moi qui les tient en laisse.
L'homme est un " self made dog "...
Il parle au centre du monde, et le monde, c'est lui.
Il transpire, il a une queue mais ne sourit pas avec, comme le chien. C'est tout et c'est trop.
L'amitié, c'est comme le ciment armé: on ne sait pas comment ça vieillit. J'aime les vieilles pierres. Elles ne transpirent pas... »
et tout le texte vaut le coup, plus ou moins, et quand c'est moins cela fait que c'est bien... ensuite il y a des passages qui sont sans doute mieux, ou aussi bien, ou qui vous iraient mieux à vous, ou conviendraient à un moment, avant un éblouissement à venir ou un dégout ou un rien... il y a un peu plus loin, vers le milieu
« Je suis le porte-parole d'un monde perdu, présent pour moi, d'un monde auquel vous n'avez pas entrée parce que si tu y entres, dans ce monde, tu perds pied et deviens inédit. Ton foie, tes poumons, ton sexe, tout ça est à toi.
Ta tête, non. Si tu es fou, alors viens dans mes bras. Je t'aime.
68 68 68 68 68
Il y a des chiffres qui me font mal à mon dicteur. 68... Il s'en fout mon dicteur, il le connaît ce chiffre. Il l'a fait, comme on fait une partie de cartes. Les cartes, aujourd'hui, sont mêlées. Il n'y a plus rien qu'une certaine forme de dictature sentimentale qui vous arrange et qui vous endort pendant que les Autres veillent.
Vous êtes vraiment des cons et des malheureux. Ou bien alors, crève, paysan, crève et passe de l'autre côté de la rue, avec tes dieux, avec tes maîtres, avec tes pantoufles et tes clopes... »
plus loin
« Ce retour dans le bleu et cette façon de ne pas être dans le siècle tout en y roulant Cette descente vers les chiens et leurs paroles rassemblées »etc...
6 commentaires:
Se laisser ferré par Léo, en voilà une bonne idée.
Godart, n'est-ce-pas ? mais il y a tant.. que faut se détacher au bout d'un moment (sourire)
Comme Godart a dit...
Léo, quel souffle !
Reviens bousculer nos idées, reviens...
le site, bien tenu (par ses enfants je crois), nous permet de venir re-puiser dans son oeuvre
Ferré l'inépuisable, toujours on y revient, idem pour Brassens.
avec leurs dissemblances
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