qu'entrons en ce temps où, à quatre heures de l'après-midi, le trottoir de la rue Folco de Baroncelli, les belles pierres grenues des murs de l'Hôtel d'Europe, mes joues, mes yeux, mon crâne doivent prendre feu...Où l'air insiste pour m'imposer sa respiration insupportable posée sur moi...
J'avais oublié que nous, petits vieux, allions repenser trajets et horaires (et j'ai petite crainte de ne pas y avoir pensé en prenant des billets) pour rendre presqu'impunément hommage à la beauté de notre seigneur été en sa gloire.
Je n'avais pas oublié que j'aimais la vibration de l'été et qu'il fut un temps où la chaleur ne me donnait jamais assez de vertige... mais qu'avec les ans les plaisirs de cette saison étaient la tendresse fraiche d'une pièce aux volets entrebâillés sur l'ardeur frappant la ville, le délice de l'obscurité imbibée d'une idée de lumière.
J'avais oublié que la lumière allait manger les couleurs, nous écraser comme les personnages de l' « Avventura », et qu'il serait difficile de trouver fleurs là où les jardiniers ne passaient qu'irrégulièrement..
Il est vrai qu'au pied de la mairie elles se cachent tranquillement derrière les panneaux électoraux.
10 commentaires:
Brigitte, tout à fait en phase avec votre ressenti puisque, malgré mon désir de villes du Sud écrasées de chaleur, je les ai depuis toujours arpentées en sautant d'un endroit ombragé à l'autre: en qualité de Bretonne dont le sang se transforme en beurre salé au-delà de 25°...
Mais que c'est agréable la fraîcheur d'une pièce quand les rais de lumière pénètrent entre des persiennes closes (dit-elle , enveloppée d'une brume de mer très humide qui ces jours-ci au Nord ne se lève que les fins d'après-mid!) Bonne journée.
Claudine C
merci Claudine et bonne journée à vous... là vais tenter manif mais sens que vais louper aussi le festival dans la rue... plus de mon âge - juste ce soir le plaisir d'un concert dans un jardin
Hordeum murinum ou l'orge des rats, ces épillets qu'enfant nous glissions sous la manche pour qu'ils montent seuls jusqu'en haut du bras... cela nous amusait tant, lorsque l'été nous courrions les chemins et les prés faisant fi du soleil ardent.
souvenir Maria (par contre je ne connaissais pas le nom)
Souvenir évoqué par Maria partagé à ceci près que c'est dans le cou des belles que garnement nous les glissions !
l'été écrasant jamais connu avant mes vingt ans et l'arrivée du changement climatique
sale gamin ! Pierre
Claudine moi j'avais le souvenir d'un des deux festivals auxquels j'avais assisté en parti en 70 ou 71 où je passais mes journées Dans Avignon et sans point de chute... c'était pas mal dans le genre
"Le Bel été"...
joliment évoqué ici, c'est beau. :-)
un grand merci à vous Doominique
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