Matin radieux, garder l'antre, lavage cheveux petits ennuis plomberie réglés etc... et partir vers 15 heures 30 vers la gare dans la ville qui vivait sans excès dans la belle chaleur...
recherche de deux bus annoncés par le site tcra et qui semblent être des fantômes et trouver le bon, devant la poste (découvert qu'il semble y en avoir un qui part de chez moi, un peu tard...) me coincer debout dans le coin d'ombre – mais ma robe prenait feu si je m'appuyais à la vitre – voir arriver quatre naufragés comme moi, attendons pendant un gros quart d'heure en espérant ne pas être en retard
et arriver avec plus de dix minutes d'avance – le vigile indulgent me tolère mon brumisateur, je tenterai à l'avenir – et le grand avantage de pouvoir ainsi, en trainant juste un peu, échanger ma place dans le fond, en milieu de rang, idée qui crispait carcasse, m'installer au premier rang sur le côté (à côté d'une jeune fille que je trouvais fort aimable jusqu'à ce que au bout d'une demi-heure de spectacle elle enlève ses chaussures et s'asseye en tailleur, son genou reposant presque sur les miens, d'où petite lutte sourde un rien agaçante... pas terrible non plus, mais l'un des deux points noirs avec cette fichue habitude qu'a le festival de sous-titrer touts les langues, sauf pour petits passages comme ici dans les ordres donnés aux ouvriers de toutes nationalités, et une fois même absurdement le français, mais Jamais l'anglais... pas si gênant mais cela a le don de m'énerver... surtout quand, comme ici le but était une critique de la main mise du libéralisme sur l'Europe.
Bon alors pour le reste ne sais comment dire, je ne pouvais, même quand mon énervement passager contribuait à me faire trouver que certains moments étaient surlignés, imaginer un départ.
Et presque avant l'idée, le travail, de Phia Ménard pour cette « trilogie des contes immoraux (pour Europe) » dire d'abord mon admiration pour le son (bruitage, musique, jeu avec les effets de voix de l'actrice – seule parle Phia Ménard qui assure aussi le texte, la scénographie avec Jonathan Drillet et la mise en scène avec l'aide de Clarisse Delle – qui nous baigne avec les lumières d'Eric Soyer et Gwendal Malard dans un univers onirique (ce n'est pas exactement le mot que je cherchais, tant pis, en tout cas on se laisse porter) – beaucoup aimé aussi dans la première partie « Maison mère » la lenteur, la pauvreté (apparente) parce que la surface de carton, les découpes etc... sont tout sauf pauvre... et la force opposée par Phia Ménard (mélange de hoplite de notre temps, de biker, de fille de coffee shop) aux difficultés pour monter et mettre debout une maison, est si comiquement dérisoire que je n'osais rire, la salle étant fascinée, jusqu'à ce qu'un hoquet rieur derrière moi libère tout le monde et que des rires d'encouragement, ce qui était certainement recherché, fusent.... avant que la maison de guingois soir découpée de l'"intérieur, le bruit de la scie électrique étant accompagné de force bruits extérieurs qui devaient annoncer allusivement peut-être un orage jusqu'à transformer la maison de carton en temple de carton, juste avant que des trombes d'eau s'abattent, détrempent lentement l'ouvrage achevé par une vapeur qui se répand sur tout le plateau...La seconde partie, construction, modifications incessantes d'une sorte de tour de Babel, ales ouvriers s'affairant sous les ordres de Phia Ménard (avec les longs commentaires en anglais (j'ai le texte de l'ensemble qui est fort beau) et au contraire d'un rythme presque forcené. Et la troisième partie – son corps nu armé de ce qui m'a semblé un instant une bonbonne d'oxygène asperge de quelque chose comme du goudron le rideau – est très brève.
Pour fixer un eu mieux les choses je copie le résumé figurant sur le programme (d'où vient la photo de Christophe Raynaud de Lage que 'avais piquée ce matin... il semble que depuis elles se sont multipliées
« Il était une fois une guerrière masquée. Une Athéna punk, bâtisseuse de l’extrême, en prise avec la matière. Carton, rouleaux d’adhésif, lances, choc du métal. Tracer, assembler, solidifier, corriger, répéter. Une lutte sisyphéenne contre les éléments, un rapport de force violent. Ainsi commence le conte…
Invitée par la documenta de Kassel à réfléchir sur les thèmes aussi ouverts que « Apprendre d’Athènes » et « Pour un Parlement des corps », Phia Ménard choisit de partir au pays d’Europe puis vers la terre des Frères Grimm qui ont orienté ses performances vers la forme de contes. Se heurtant aux multiples vitesses et arrangements de l’ultra-libéralisme, aux différents vécus des inclus, exclus et des touristes, elle décide de construire, avec colère et mélancolie, une trilogie faite de dénonciation, d’insoumission et de passage à l’acte. Une première Maison Mère à l’édification laborieuse, berceau de notre civilisation, est vite brisée. À sa place, un Temple Père ne trompe personne sous ses atours de château de cartes branlant. Et au bout du « conte » : la Rencontre Interdite. Ce que nous tous attendons : un corps à corps à l’issue incertaine… Entre récit mythologique, allégorie philosophique et fable politique, la performance en trois tableaux nous donne à voir un continent au bord de la noyade. Bâtir, détruire, et dans les ruines, trouver de quoi reconstruire, inlassablement, est le combat de la chorégraphe, qui, laïque et athée, ose dire « Si aujourd’hui j’avais une aspiration à croire, je croirais en l’Europe, car c’est celle qui me garantit la paix, la possibilité d’avoir une altérité, c’est un creuset de rivières, de fleuves, de connexions, de langues qui nous relient. Ce sont des lieux de rêve. Ces contes sont une prière pour Europe. » »
Trois heures sans interruption, quelques départs mais pas beaucoup, er applaudissements debout...
Et puis retrouver la ville qui dînait.
7 commentaires:
Pour les "Contes immoraux", j'en suis resté à ceux (filmés) de Walerian Borowczyk...
Mais là, c'est sans doute autre chose ! :-)
sans aucun doute...!
grand merci pour votre passage... Paumée se meurt et j'ai très envie de. fermer (mis peur de me laisser aller (sourire)
Oh ! Merci, cela devait être grand.
je souris et ris souvent en vous lisant, lorsque vous "ronchonnez", j'imagine alors Brigetoun, héroïne d'une BD... croquée par ce cher Cabu :-)
Beaux jours à vous.
Maria, sourire, mais un peu de travers... peur de ce qu'il aurait fait de moi
superbe critique, du bon Brigetoun
Chroniques au jour le jour que nous suivons avec intérêt le Monde ou autres devraient te les demander Merci pour ton suivi
et fi du genou de la voisine, quel sans gêne! si c'est cela être "coooool"
Claudine, Arlette, êtes trop indulgentes pour moi et pauvre Paumée qui disparait lentement.?.. bon là je go (reçu des sous des imoôts;.. mais raisonnable sourire)
Enregistrer un commentaire