Furieuse contre moi d'être aussi déboussolée par l'effondrement accéléré (en chute torrentielle) de Paumée, continuer tout de même, au moins un temps pour me prouver que ne suis pas restée amorphe, totalement usée comme lui – comme un bloc note et de me tenir égoïstement à distance d'internet (sauf exceptions) qui me rend sottement triste, et où je me sens de plus en plus étrangère... donc, partir matin, (je privilégie le matin les chemises ou robes à poche poitrine, pour y installer mon masque comme une pochette), pour quelques courses, dans le plaisir du virement reçu des impôts, sans trop en tenir compte …
La ville entrouvre une paupière tardivement, noter comme chaque jour avec une petite ironie triste, la banderole affichée en avril ou mai sur la façade du « Petit Louvre » qui n'a pas rouvert cette année
cueillir deux images et passer à la Fnac pour me faire rembourser mon billet pour le spectacle aux Carmes de la Compagnie coincée en Afrique du Sud par la Covid, et pour acheter, écornant (sourire) ma toute nouvelle richesse, « extérieur nuit » d'Olivier Rolin parce que Martine Cros, à l'heure du petit déjeuner, avait tweeté un lien vers un article de Diacritrik qui m'en avait donné désir. https://diacritik.com/2021/07/20/olivier-rolin-portrait-de-lartiste-en-globe-terrestre-exterieur-monde-2/
batailler avec connexion qui part et revient (solution à mes hésitations ?), en rester aux deux tiers largement suffisants de ma contribution, sagement en retrait, au #P5 de l'atelier d'été de François Bon (continuer là aussi?)
appeler Numéricable... petite controverse téléphonique, le garçon soutient qu'il est indispensable qu'ils viennent sur place et qu'on me rappellera... raccrocher poliment et jurer.
regarder la moitié de la première partie des «Mystères de Lisbonne » de Raul Ruiz... la connexion est par miracle de retour, mettre en ligne, faire un petit tour internet avant de me préparer au plaisir du soir dans le cloître des Célestins. Cheminement dans l'agacement des visages nus (y compris à quelques exceptions près les bouilles charmantes ou non des serveurs de restaurants et d'un groupe qui se refusait avec hauteur à l'installer même sous leur nez pour entrer dans le cloître), pour voir, au premier rang, mes chers platanes et les arcs du cloître, et puis aussi « Archée » de Mylène Benoît (une photo de Christophe Rayaud de Lage prise sur le site comme de coutume)
Et, puisque ceci est mon aide-mémoire, je recopie la notice du programme
« Kyoto, Japon. Le ciel, la nuit étoilée. Au sortir d’un concert, Mylène Benoit découvre un groupe de femmes qui pratiquent un art martial millénaire : le Kyudo, tir à l’arc traditionnel. Elle est saisie par la force à la fois spirituelle et guerrière de leurs gestes. La puissance ancestrale de leurs corps tendus vers la cible rappelle à la chorégraphe que ces gestes féminins – et à travers eux une idée de leur place dans la construction de l’histoire – ont disparu de la mémoire officielle de l’humanité avec l’avènement du patriarcat. Avec Archée, Mylène Benoit crée une pièce où le corps de la femme est «une arme de connaissance, un outil de relation perpétuelle au monde». Construite dans un dialogue constant avec neuf femmes, performeuses et musiciennes, venues de différents horizons (Israël, Chili, Suède, Taïwan, France…) Archée formule de nouvelles « hypothèses de réalité historique » pour convoquer une mémoire équitable qui permet de nous réparer, de réarmer ensemble l’avenir des hommes et des femmes.
Les archées sont l’une des trois premières formes de vies sur terre. Arkhè (ἀρχή), dans la philosophie grecque, signifie l'origine, le fondement, le commencement. En référence à la plus ancienne signification d’« ἀρχή [arkè] », le terme de « matriarcat » signifie « mères depuis le début ». Cela renvoie à la fois au fait biologique que, étant celles qui donnent naissance, les mères sont à l’origine de la vie et qu’elles sont aussi les créatrices des commencements de la culture. C’est aussi un terme employé par les alchimistes pour désigner Le principe de la vie. L’archée, c’est la portée d’un arc. »
Et là c'était le bonheur, bonheur de retrouver ces pierres, les platanes qui n'ont joué leur musique qu'en mineur, bonheur (partagé par deux dignes et fort messieurs qui devaient être mes contemporains) de retrouver l'esprit des années 70 et de la grande époque du théâtre musical, des Levinas, Aperghis, Henze et autres non que ce soit semblable à eux, mais il y avait la beauté enveloppante du jeu entre les voix et les musiciens, des sons inouïs... et le reste, qui était beau, passait pour moi au second plan. (musiciennes Pénélope Michel, Annabelle Playe - Partage de pratiques voix et corps Émilie Domergue (cri et voix saturée), Marie-Pascale Dubé (chant de gorge), Laurence Oriou (kyudo), Anne-Laure Poulain (coach vocal), Nina Santes, Corine Sombrun / TranceScience Research Institute (transe) )
sol sur lequel se sont trainés les chairs nues et peintes, faute d'oser mitrailler à bout portant leurs corps enveloppés à la va comme je te pousse de serviettes ou peignoirs
et retour dans le reste d'insouciance.
11 commentaires:
L'art du tir à l'arc... sans doute une très belle pièce !
Je me souviens d'un livre, "Traité du Zen et de l'entretien des motocyclettes" (Robert M. Pirsig) qui faisait allusion à ce sport d'adresse - j'entendais sur France Info un reportage sur les J.O. de Tokyo : trajet de sept heures de taxi depuis l'aéroport jusqu'à l'hôtel pour les journalistes !
Continuez avec le festival et votre blog... :-)
merci grand pour votre passage
je e souviens aussi de ce livre (mais là en fait l'arc n'est qu'évoqué, la beauté c'était la musique, les voix, la résonance et le cloître)
Il existe bien un cloître des Cordeliers, mais il est à Tarascon. Je pense que tu étais au cloître des Célestins.
En tout cas, c'est toujours un plaisir de se promener en photos avec toi !
oh Michel fou rire - j'étais vraiment crevée ! (l'est beau le cloître de Tarascon mais disons moins chargé de souvenirs pour moi) MERCI. je corrige !
Merci pour votre énergie et votre appétit culturel.
casabotha énergie euh... appétit je me cramponne et a aide
Comme DH & Casabotha, j'admire votre curiosité
et j'ai toujours aimé les blocs notes
Vous faites mieux que moi qui n'ai quasi plus rien fait depuis un an et demie
Claudine, dites "rien fait en ligne", hors interne je suppose que vous faite bien plus que moi
J'ai beaucoup aimé ce livre, Brigitte. Son titre me fait toujours penser au titre de Pierre Jourde: Géographie intérieure. Ecriture périlleuse sur la ligne de crête entre intime et public, une brèche toujours prête à s'ouvrir. J'apprécie cette tension, le moment où l'auteur va envahir la page. Puis se retire.
J'avais eu l'occasion de le dire à Olivier Rolin dans un moment privilégié, un soir d'automne, auditoire restreint at THE librairie de Paimpol (il réside à côté).
Ecrire une sorte de cartographie de soi-même est une prise de risques qu'il avait reconnue.
J'espère que vous aimerez. Bonne soirée.
Claudine C
Quel plaisir, Brigitte, de vous suivre en mots et photos! Je commente rarement, mais je passe souvent…
Claudine , aimé, et beaucoup, les vingt premières pages... ça ne devrait pas changer
Veve, merci
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