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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, juillet 10, 2021

Festival 5 – par les rues du matin et une farce macabre le soir


ville radieuse

où s'égaye un air léger

idée de foule

mais limitée, sans excès,

humaine, sans dureté



moment de panique, je pensais mon ordonnance périmée mais petit toubib avait eu l'intelligence d'indiquer « pour six mois » , un vertige cigare réglé, moment de soulagement, la retraite arrivée au crédit du compte, sentiment de culpabilité en pensant à tous ceux que ne lis pas... m'en suis allée porter trois robes et deux draps chez teinturier, faire provision médicaments et vérifier si l'attention du petit matin au réglage de mon appareil avait un peu amélioré les choses.

Après la sieste, lire/écouter une proposition de François Bon – avec petite honte pour mon retard et ce sentiment grandissant d'être un coucou parmi les nombreux participants (surtout les jeunes talentueuses et talentueux)... écrire a bien pour moi de l'importance mais il y a mon incapacité totale, absolue à prendre cela au sérieux (c'est plus ou moins que sérieux) et de penser à mes bidules comme à une « oeuvre ». M'emballer pour l'idée, commencer tout en vaquant, m'interrompant, re-vaquant à prendre des notes, trop nombreuses sans doute, mais qui à tort ou raison me satisfont, et puis réaliser que n'étais pas allée jusqu'au bout et que je suis partie sur des auteurs et non sur des livres... me sentir frustrée, espérer trouver demain matin (plus le temps ensuite) une façon de remettre sur les bons rails ce qui impérativement m'est venu, sinon laisserai tomber...


et m'en aller, de plus en plus exaspérée et navrée par l'extrême rareté des porteurs de masque (au retour seuls les quelques retour de théâtre en avaient un) et par le minuscule sens de la liberté que cela dénote chez la plupart de mes semblables (limité à un bout de tissu), vers le calme du jardin de Sainte Claire, au théâtre des Halles, pour « l'homme qui dormait sous mon lit » de Pierre Notte (qui s'est donnée à Paris l'été dernier avec quelques autres spectacles prévus pour le off avignonnais annulé) une petit pièce qui me tentait (me moquais  de moi en constatant la parenté entre son thème et les derniers spectacles que j'ai vus, mais thème traité cette fois, selon le programme sous l'angle d'une farce cruelle) :

« Un bon migrant est un migrant qui se suicide de lui-même, proprement, sans engager la responsabilité de la France, de l’Allemagne, ou de l’Italie. Mais on compatit, naturellement. On n’est pas des chiens.

L’homme qui dormait sous mon lit esquisse un présent prochain où une prime d’indemnité serait allouée à ceux qui hébergent un réfugié, et à qui une récompense supplémentaire serait accordée au cas où ledit réfugié, poussé à bout, se suiciderait de lui-même, sans faire de tache.
Trois comédiens incarnent les entités contraires et monstrueuses de cette fantaisie macabre. Pris au piège entre une Europe acculée et incapable, et l’impuissance mondialisée, voilà le monde des humiliés qui appellent au secours. 

C’est une pièce de guerre, un combat du début à la fin, une mise à mort avec arbitre. Ce doit être sanglant, saignant, rapide et hargneux. Mais ça finit bien. La danse, et la vie, souriante, simple, une illusion. On est aussi là pour ça, rêver un peu, après avoir ri tant bien que mal du désastre. » 


En fait la première digression par rapport à une pièce voulant discourir, décrire, philosopher sur l'accueil des étrangers tient au traitement, au côté abstrait créé d'emblée par le petit plateau nu à l'exception d'une chaise plantée au milieu, au jeu des acteurs, se déplaçant comme des pantins, des marionnettes dansantes et maladroites, ne mimant qu'avec décalage les actions, au dialogue fait de sentences lapidaires jetées à l'autre et au public, à l'irruption de petites touches absurdes et au subtil passage à plusieurs reprises, et de pus en plus fréquemment à des mouvements, attitudes plus naturels et des phrases où se glissent les sentiments... 


plus poétique que jubilatoire, pas totalement réussi peut-être (ou c'était moi) mais suffisamment pour qu'il soit désolant de suivre ensuite dans les rues, de rencontrer (à quelques jolies exceptions près... et aux familles) les groupes de belles sapées et de frimeurs visages orgueilleusement nus. (Brigetoun en vieille ronchon).

2 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Oui, on pense à tous ces spectateurs sans problèmes financiers venus "compatir" durant le festival sur le sort des migrants et qui iront voter aux prochaines élections pour un candidat dont la politique dans ce domaine, comme dans d'autres, fut et est toujours un véritable naufrage.

Joli échantillon de vos photos ! -:-

Brigetoun a dit…

merci pour les photos !.. en fait ce qui m'exaspérait hier (et me fais un peu craindre pour la suite, pas moi suis vieille et vaccinée) c'est le refus général et tranquille du masque, sauf chez les plus fauchés, les familles des quartiers pour qui justement cela doit être un investissement (y compris semble-t-il chez les serveurs des restaurants au moins ceux à touristes gogo de la place)