Comme mon jeune accompagnateur n'était finalement pas disponible j'avais décidé d'aller voir l'exposition qui se tient aux Cordeliers plutôt que de tenter d'avoir une place pour la lecture de ce jour du cycle « ça va, ça va le monde » organisé par Rfi, qui s'est déplacée cette année du charme du jardin de Mons (Maison Jean Vilar) au Lycée Vincent de Paul, lycée technique catholique tout proche de l'antre dont je rencontre souvent les élèves dans ma rue... mais pour m'assurer que vraiment c'était impossible ou relevait de la bousculade, ai fait le détour et ma foi suis restée, attendant tranquillement une dizaine de minutes dans une foule aimable avec juste un peu froid aux bras parce que les nuages de la veille étaient mis en mouvement, créant lumières et très grands nappes bleues, par un sacré petit vent bien frais, même s'il n'avait pas la violence d'un mistral 'et j'ai glissé de siège en siège, au lieu de fuir le soleil comme on le fait normalement à cette heure, pour tenter d'avoir sur un bout de bras la douce caresse d'un rayon... mais foi cela n'a pas le charme du jardin mais l'endroit, assez intime sans être exigu, n'en manque pas et l'ambiance est toujours aussi agréable – pas plus mal que M n'ait pas été disponible parce que je ne suis pas certaine que l'ado, même extrêmement courtois et attentif avec nous, de dix sept ans aurait vraiment aimé (aurait même risqué d'être gêné et choqué)
Il s'agissait, de « Murs-Murs » adapté par Carole Ulmillinga Karemara https://en.wikipedia.org/wiki/Carole_Karemera (qui met en scène et interprète avec Cecilia Kankonda) à partir de « Onions make us cry » de Zainabu Jallo (Nigeria)
« Deux femmes dans un espace clos. L'une a tué son mari, l'autre cherche à comprendre. Une meurtrière et une psychologue... casser le mur qui s »pare ces deux femmes et trouver l'émotion qui les réunie. Toutes deux confrontées à la violence et à la question de la transmission et de la répétition, de génération en génération, au sein de la société rwandaise »
(ai trouvé dans l'après-midi une critique d'une ancienne représentation avec Carole Karamera et Zainabu Jallo avec fragment de texte https://www.theatredelapoudrerie.fr/project/murs-murs/)
interprétation sobre, quelques traces d'humour la vie qui passe entre les deux femmes debout derrière leurs micros et en bonus la musique d'un ami musicien de Carole Karemera rencontré la veille dans les rues d'Avignon (du moins c'est ce qu'ils disaient ou ce que j'ai compris)
rentrer avec un détour par la rue de la Balance pour ne pas me limiter aux quelques pas vers l'antre (de toutes façons ne vais pas marcher assez ce 13 juillet et je me donne l'absolution) et rappeler, assise sur un muret au soleil, les deux membres de la famille qui avaient eu la gentillesse de m'appeler, au nom de tous, pendant la lecture... et redescendre – petit tour internet un peu limité, shame, à mon égo (merci aux amis dits virtuels) – sieste longue longue, un peu de ménage, un peu de lecture Sarraute,
une robe à manches longues et un départ, en catastrophe (je me trompais d'une demi-heure), juste un peu plus loin, vers le palais, une pensée émue en passant sous les échafaudages des gradins en me souvenant des torrents d'eau, le cloître Benoît XII, le plaisir maintenant que suis de plus en plus avignonnaise des lectures spectacles données par les théâtres permanents qui ont enfin gagné, l'été dernier, l'honneur d'avoir accès au palais, et que ce soit sans grande installation et dans l'intimité du cloître ne nuit pas au charme de ces moments (si le texte et les acteurs sont bons), l'attente qu'il se remplisse en voyant le ciel, et au moment où Serge Barbuscia commençait à parler de l'année dernière, du plaisir du théâtre en cet endroit, à nous annoncer que la lecture à venir serait celle de la première pièce de son fils Jean-Baptiste (la relève a lieu où se dessine dans tous les théâtres à l'origine du off) la confirmation qu'il y a cette année un problème entre le palais et moi avec les premières gouttes d'eau.. l'ouverture d'une salle du palais des congrès vers laquelle sommes descendus
une photo par Brigetoun voulant ne montrer discrètement que les jambes des trois acteurs mais captant l'actrice (et ma foi j'aimais tellement sa robe que je la garde) et une lecture assez longue par Anne Priol, Brice Hillairet et Laurent Montel de « Où allons nous Monsieur Einstein ? » qui mêle histoire, philosophie autour de la théorie de la relativité et du rôle de la science et quelques plaisanteries d'Almanach Vermot
« Un simple jeune homme, chauffeur en apparence doit conduire l’un des personnages les plus énigmatique que l’humanité nous a permis de rencontrer. Mais qui est le guide ? Au fil d’une aventure à la frontière des mondes, ils interrogent le sens de nos existences passées, présentes, futures. Où vont ils ? Pour quel voyage ? Des femmes et des hommes, tous en quête d’Einstein nous entrainent dans un voyage inattendu, et traversent les prismes des découvertes les plus lumineuses jusqu’aux recoins des failles les plus sombres... »
applaudissements, piapias et congratulations dans la sortie joyeusement pagaille et un retour galopant autant que mes jambes engourdies me le permettaient, ma robe étant un peu trop fine pour la température régnant sur la ville...
Ceci dit je me maudis pour ma réaction au quatrième message de souhaits, évidemment stupide façon d'éviter que cela prenne trop d'importance (ai pas grand goût pour cette date) qui a, évidemment, pris l'air d'un appel, ce que j'ai réalisé trop tard.
12 commentaires:
C'est chouette d'habiter une ville-théâtre... Cela fait bien longtemps que je ne suis pas allée au Festival. Vous m'en donnez la nostalgie.
Bonne journée !
et cette année la bien moins forte concentration de la foule (dommage pour la ville) fait que ce qu'elle peut avoir parfois de brutal reste supportable
Vous n'aurez pas été... cloîtrée (comme on pouvait le craindre), même si les dernières mesures annoncées à la télé dimanche soir par un mauvais comédien limitent à 50 "la jauge" de la liberté de passer sans pass...
Belle photo en ogive ! :-)
si la pandémie reprend à cause de refus ce sera en bonne partie la faute de l'incohérence, la brutalité, le mépris de cette bande qui est sensée nous gouverner
quelle (s) chronique(s) magnifique(s) vous offrez - mille mercis à vous (pour l'incohérence, la brutalité, le mépris - mais surtout la bêtise - de cette "bande" : tout à fait d'accord) PdB
Merci Brigitte pour tous ces beaux résumés, qui donnent envie d'y être effectivement ... « Murs-Murs » me parle, et je crois que j'aurais aimé.
Et je constate en regardant vos photos que le spectacle n'était pas que dans la ville mais aussi dans le ciel au-dessus de la ville... vos photos nous dévoilent de belles mises en scène de ciels ... la n°10 dans ce contre-plongé est si belle et parlante... je crois que je vais vous la détourner ;-)
Lorsque je lis le mot : "piapias", toujours cela me fait sourire :-)
merci Piero - oui triste à dire mais ils sont arrivés à être forcément en partie responsables de tout à force de tout faire pour l'image et sans être capable d'empathie
Maria c'est un peu un festival en mineur (pour la foule, dommage pour la ville, mais j'apprécie, pour le ombre de spectacles très réduit auquel j'assiste dommage mais au fond c'est tant mieux, mais pour notre ciel bleu dur incandescent qui s'est barré je le regrette)
Un peu bousculée aussi par des anniversaires amies en essayant de communiquer cela devient difficile, l'écart des générations après un spectacle ou exposition me laisse perplexe et ce qui nous arrive encore plus Espère que tu pourras poursuivre dans tes découvertes et par tes commentaires
Atlette mon aînée, même si de peu, MENAGE TOI comme je le fais déjà
avec retard, une bise à l'occasion d'une certaine date qui correspond au lendemain des 23 ans de ma fille, ce qui fait de vous des sœurs de saison <3
je luis souhaite donc , avec retard un très bel anniversaire (23 ans quel bel âge !)
Enregistrer un commentaire