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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, juillet 01, 2021

Jour à oublier, reprise accumulations


Je choisis de penser que le trou dans lequel je suis tombée ce matin, incapable de tout, corps et esprit comme en loques, était un sas avant la gloire de l'été et ma grande forme, ai assuré le nécessaire, ai remis au 1er juillet la courte permanence que comptait, ai vécu petit petit, dormi... souri au soleil et au ciel dehors, et comme cela s'améliorait je suis arrivée en fin d'après midi à mettre quelques mots simples sur mon idée en réponse au #2 de l'atelier « faire un livre » (la seule idée me fait sourire joyeusement de travers) et reprend ici les deux «accumulations » répondant au #2 de l'atelier « progression » : « art de l'accumulation, Christophe Tarkos » (la première en souvenir du plaisir pris à l'écrire, rassemblant souvenirs certains un peu flous, d'autres bien ancrés, juste après avoir écouté la vidéo de François Bon et sa phrase faisant allusion à l'une des accumulations de Tarkos que je n'avais heureusement pas lue)

Accumulations au lien discret


Gérard Grisey, Georges Aperghis, Luigi Dallapicola, Kurtag, Stockhausen, Messiaen, Alban Berg, Arnold Schönberg, Bruno Maderna, Pierre Schaeffer, Pierre Henry, Ligeti, Boulez, Luigi Nono, Luciano Berio, Emmanuel Nuñez, Jonathan Harvey, Tristan Murail, Pascal Dusapin, Lachenmann, John Cage, Morton Feldman, Steve Reich, Saariaho, Ivo Malec, Luc Ferrari, Brice Pauset, Magnus Lindberg, Philippe Hurel, Philippe Manoury, Philip Glass, Michael Jarrell, Michael Levinas, Hugues Dufour, Hans Werner Henze, Yan Maresz, François Bayle, Bernard Parmegiani, Pierre Schaeffer, Maxime Montovani, Karol Beffa, Fumio Hayasaka, André Boucourechliev, La Monte Young, Giacinto Scelsi, Salvatore Sciarrino, Georg-Frederic Haas, Jorge Lavelli, Claude Prey, Guy Reibel, Bruno Letort, Francis Miroglio, Keith Jarrett, Miles David, Theolonius Monk...


Ces pieds larges et courts, les orteils tumultueux et les ongles où dorment des griffes, les plantes de pieds qui ont perdu la corne de celles de l'adolescence vaguement rebelle mais qui présentent capricieusement des gonflements irréguliers qui se résorbent, ces pieds dont la couleur varie au gré de la circulation du sang, les chevilles plus ou moins saillantes selon leur humeur mais encore dessinées, les veines qui courent le long des jambes à géométrie variable, les hanches étroites et douces qui se souviennent de ce temps où elles étaient pointues, les fesses moins fermes, la peau fripée sur l'estomac, le buste qui s'est tassé, un peu bossu résultat de l'âge et du refus, autrefois, de la phrase « tiens-toi droite, c'est ce que tu as de mieux », le souvenir bien ancré des plaisirs de la souplesse et les coups de frein plus ou moins adroits mis aux gestes brusques et déstabilisants devenus dangereux, les étroites et vaillantes épaules à tout faire, le peau tachetée, légèrement bosselée, des bras et l'entrelacement de grosses veines saillantes sur le dessus de ces courtes et larges mains plébéiennes, ces mains qui contredisent la vocation apparente de leurs paumes charnues et de leurs doigts courts par leur maladresse malicieuse et obstinée, le creusement qui se veut profond des salières et le jaillissement des deux tendons qui semblent tenter de soulager la nuque fragile, la petite tête au gros crâne, les rides profondes venues tôt, les petits yeux qui s'enfoncent de plus en plus ou le croient, et se font capricieux, leur blanc devenu rouge, la grande bouche heureuse de l'être, les stries qui découpent le visage, ces cheveux de plus en plus ternes et rares qui n'accèdent pas à la blancheur radieuse, les petites veines sensibles qui semblent courir sous eux, le nez cassé et recassé qui n'en porte pas trace, et puis tout ce qui reste, réagit, refuse, ronronne, se rebelle et s'endort dans cette enveloppe, cette vieille compagne aimée et malmenée.

13 commentaires:

Grimard Marie-Christine a dit…

Désolée chère Brigitte pour ce jour difficile vous souhaite le meilleur pour aujourd’hui.

jeandler a dit…

espérons sans trop de mal.

Dominique Hasselmann a dit…

Belle distribution musicale des prix... (il manque seulement Jon Hassell !) :-)

mémoire du silence a dit…

... le temps passe, passe, passe et ne repasse pas ...

Brigetoun a dit…

Merci Marie-Christine, vous en souhaite autant et vais tenter d"y mettre volonté suffisante - zut c'est un moment que je devrais aimer !

Brigetoun a dit…

Pierre pour nous tous !

Brigetoun a dit…

Dominique oui, c'est vrai, il est restée à la limite de ma mémoire (moins cher juste un peu ou moins connu peut-être)

mémoire du silence a dit…

Quelle belle brochette vous nous offrez là... Michael Levinas, vu et écouté deux fois sur scène, quel talent !!

Brigetoun a dit…

Maria, si seulement... au moins pour le temps pénible

Brigetoun a dit…

Maria, que reviennent , juste u peu rajeunis, les temps benveillants, pour les autres espérons qu'ils ne repassent pas

Brigetoun a dit…

Maria, ne sont plus pour moi que des souvenirs chers et quelques rencontres via disques ou vidéos (mais ce n'est pas même)

Claudine a dit…

Catalogue de Carcasse digne de Perec

Brigetoun a dit…

Claudine, je n'ose y croire