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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, juillet 04, 2021

Samedi calme (une pincée de techniques)


petit tour matin

des nuages circulant

dans l'air attiédi


ai réservé une place pour quatre lectures (pas celles choisies d'abord mais ce sera découverte) dans le cloître Benoît XII du palais, et puis passé des heures, en musiques diverses, à me perdre, platoniquement (quoique...) dans la jungle des 261 pages du PDF du programme du off (seulement 1070 spectacles cette année – bien sûr ce nom couvre de tout, mais ouin pas de Taïwan – , listes sensées aider selon divers critères etc...)...


et, même si là ce n'était pas découverte pour moi, faute d'avoir osé tenter de motiver un jeune, m'en suis allée en début de soirée, pour mouvoir mes jambes et faire sourire mon esprit... montant vers la place, le petit palais


re-parcourant, un peu plus vite cette fois, l'exposition provisoire installée dans la première salle, en contre-bas des étages du corps de logis, exposition fort bien faite et assez passionnante par les détails qu'elle donne sur les techniques pratiquées dans les ateliers des peintres italiens entre les XIIIe et XVIe siècles, les pigments et leurs origines, les outils et matériaux (comme pour la détrempe à l'oeuf, l'éponge de mer neuve "pour faire mousser le blanc d'oeuf avant qu'il ne retombe eu eau dite glaire"..., le fouet de bruyère pour battre le blanc d'oeuf sauf si on préfère lier des "rameaux de genêt ou des brindilles de bouleau", le filtre conique en toile de lin permettant de presser "au moins huit fois le blanc d'oeuf visqueux pour le faire tomber en eau", les taillures de figuier pour en tirer un lait de figue évitant que la tempera à l'oeuf craquelle et forme une pellicule "qui se soulève rapidement, notamment sur un enduit à la chaux)" les différentes huiles...


face aux petits panneaux de la vie du Christ de Mariotto di Nardo (Florence début XVe siècle) peints sur bois pour pour orner un meuble de sacristie, accrochés à côté de cette recommandation de Cennino Cennini pour l'étape finale https://www.universalis.fr/encyclopedie/cennini-cennino/ "Du temps et de la manière de vernir les tableaux. - Donc, prends ton vernis le plus liquide transparent et clair que ru auras pu trouver (il y a aussi une vitrine consacrée au différents vernis). Mets ton panneau soleil, époussette-le, dégage-le de la poussière et de toute ordure autant que possible, et choisis un temps sans vent... Quand tu as chauffé au soleil et le panneau et le vernis, mets le panneau à plat et avec la main étends le vernis bien légèrement ; mais garde-toi d''aller sur l'or, il n'aime la compagnie ni du vernis ni d'autre liqueur. "


Du même Cennino Cennini, à côté de la vitrine qui regroupe différents outils dont des pinceaux faits avec différents matériaux "Si tu veux conserver les queues d'écureuil, que les vers ne les mangent pas, et qu'elles ne pèlent pas, enduis-les de terre glaise, pétris-les bien dedans, pends-les et laisse les là. Quand tu veux les employer et en faire des pinceaux, lave-les bien à l'eau claire" (dernier conseil qui me semble, malgré mon ignorance grande, extrêmement judicieux)


Après un panneau présentant les phases successives pour peindre à fresque sur une plaque de brique, 


j'ai découvert à propos des fonds d'or l'utilité du bol d'Arménie terre rouge, riche en oxyde de fer, "importée d'Orient et commercialisée sous formes de « boules » d'où son nom. Mélangée à du gesso ou seul avec du blanc d'oeuf ou de la colle de parchemin... il sert de mordant dans l'assiette à dorer, tout en offrant une teinte réchauffant celle de l'or. On laisse tremper dans l'eau les blocs, boules ou pains avant de les broyer séparément ou avec les autres ingrédients."


Puisque voulais marcher ai accéléré, m'arrêtant juste à la fin du petit circuit, où il est question de la peinture sur toile et de la préparation de cette dernière, les différentes colles de peau et de parchemin, la façon de les obtenir et de les utiliser


Et puis, grimpant l'escalier qui mène à la première salle, consacrée au tombeau du cardinal Jean de Lagrange, venant de Saint Marcial, me suis, pour me dédommager des gisants actuellement cachés par l'exposition que venais de quitter, attardée un moment devant son transi


avant de parcourir les salles entre grands pas (un peu agacée par les gardiennes ou gardiens qui voulaient à toute force m'annoncer ce qui se trouvait dans chaque salle que connaissais bien pour les avoir souvent fréquentées) et quelques pauses pour saluer certains de mes préférés (pas forcément les plus importants) comme les Siennois, dont le Saint Jean-Baptiste de Paolo di Giovanni Fei (fin XIVe siècle)


ou, un peu plus ancien, l'un des doux vieillards d'Andrea di Bartolo, ici un saint évêque


marquant quelques arrêts devant des Florentins dont mon cher Taddeo Gadi, ou Lorenzo Monacco et son suave triptyque de saint Laurent...



et puis, m'arrêtant, repartant, n'ai gardé que, pour le XVe siècle les ailes merveilleuses de l'ange de l'Annonciation de Sano di Pietro (Sienne à nouveau), avant de, négligeant les gloires plus récentes, redescendre vers le fleuve et l'antre.

5 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Avec cette expo, vous êtes... vernie ! :-)

Brigetoun a dit…

Dominique, faudrait que le sort s'en souvienne parce que : il pleut, j'éternue depuis une heure, suis de guinguette dans la cour de Rosmerta cet après-midi (bon vais rependre robe prévue et sortir jean et vieux tee-shirt)
... pourvu que pas de pluie mardi (ma seule Cour d'honneur et une espérance de plaisir dans ce spectacle)

Claudine a dit…

Revue dorée de quelques amis alchimistes... j'aime aussi aller retrouver de vieilles croûtes locales, moins raffinées toutefois

mémoire du silence a dit…

Merci pour toute cette beauté, que de génie et de merveilles.
Splendeur de cet ange très féminin, comme j'aimerais une étole faite de ses ailes.

Brigetoun a dit…

Claudine, Arlette, merci
là c'e"st vraiment le raffinement extrême d'une étape de l'art qui va prendre virage