Matin attente des deux sacs à dos qui jouent les arlésiennes et qui devaient arriver, d'après un message reçu mardi soir, entre 8 et 13 heures... carcasse et antre présentables à 7 heures et demi, repassage fait dans la foulée, commençais à tourner en rond avec grande envie de sortir pour quelques courses, comme l'avais prévu, quand vers dix heures et demi un message m'a signalé que, bon, ce serait finalement jeudi matin (même horaire – juron brigetounien à l'adresse de cette seconde grasse matinée défunte) – ai mis un masque dans ma poche, pris ma canne et m'en suis allée en rouscaillant in petto (ou plutôt à mi-voix, les petites vieilles parlent toutes seules)
et suis arrivée sur la place de l'horloge en même temps que les troupes qui, après qu'Avignon ait été, entre le 27 mai et le 15 août assez copieusement arrosée de bombes, surtout le pont (pas celui qui était déjà cassé), le quartier de Saint Ruf, et les rotondes du chemin de fer, venaient, sans coup férir, délivrer la ville.
Il y avait tout de même quelques différences, la foule joyeuse était plus réduite et moins souriante... le dessinateur prêt à fixer le visage des soldats m'a étonnée, comme ces sacrées immenses lampes de poche, et ma présence solitaire (puisque j'avais deux ans, deux mois et douze jours et n'étais pas encore émancipée) en cette ville (j'avais été libérée un an plus tôt, j'avais pris un bateau pour Alger, avec un épisode alerte sous marine qui ne m'a pas marquée, et assisté, sous la garde d'un grand Mamadou, à la préparation du débarquement).
Ce soir on dansera sur la place du Palais mais sans moi, suis trop vieille ou trop jeune.
10 commentaires:
C'est bien, de revivre la Libération (mieux qu'un défilé du 14 juillet)...
Miracle d'une sorte de film historique dont vous vous retrouvez figurante, quelques années après ! :-)
Les p'tits vieux aussi parlent seuls.
quelques (sourire)
mais en fait le mélange militaires/vie de la ville pas si loin (sauf la liesse) des photos d'époque
oui Pierre (et tant pis pour ce qu'en pensent les jeunots)
Libération
Émancipation
Manumission
ici ce fut en septembre pour la capitale et au Nord il y a eu la bataille des Ardennes, pendant laquelle mon beau-père ado ayant fugé dans les colline avait compté mille obus par jour passant par dessus son petit village enneigé et glacé
Magnifique photos pour mémoire
Je retiens la photo du soldat qui pose pour un portrait
Merci du partage Brigitte, j'aime ces tranches de vie et d'histoire.
Cela m'arrive..ou je parle à Monsieur O'Malley il me regarde cela lui plait ..je crois
Emue du défilé
ma machine m'avait bouffé tous vos commentaires que viens de récupérer.. merci à vous
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