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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, octobre 15, 2021

L'exposition au Cloître et le premier concert de la saison

Je reprends donc les traces, photos comme pouvais, de ma visite au Cloître Saint Louis, exposition bien moins fournie que les années précédentes, comme aux Célestins, et qui défiait malicieusement les photographes amateurs.

Comme j'étais intimidée par les membres de l'association organisatrice qui parlaient devant lui, comme j'étais dans le plaisir de la rencontre avec des amis qui sortaient de la salle du rez-de-chaussée, n'ai pas pris une des seules photos faciles ou presque, celle du banc impratique inspiré des dispositifs anti sdf (je l'emprunte donc au site de l'auteur Nadège Sicard https://nadegesicard.com/2016/08/05/2/)

La salle du rez-de-chaussée est le domaine de Cloé Brochard (Saint-Ouen) et du verre, avec des petits miroirs regroupés en une installation, avec des billes de verre (aimais), avec aux murs plusieurs bidules ressemblant à des spots pour mon regard un peu trop distrait, nommés « biomécanique d'un mouchard », que l'on peut voir sur son site https://cloebrochard.fr/ avec une photo satisfaisante de ce qui me défiait et m'obnubilait : les morceaux de verre plantés dans le sol (réjouissant mais assez peu recommandé pour une pièce où introduire de petits enfants ou des êtres ayant rendu trop fervent hommage à la dive bouteille) qui, avec l'éclairage étaient délicieusement discrets et décourageants pour mon petit appareil.

Au premier étage il y avait les rires et les voix provenant de la salle vouée aux ateliers que j'ai respectés, et au second, à l'entrée duquel j'ai à nouveau croisé le couple ami, la grande salle est occupée (avec de beaux grands espaces entre chaque œuvre) par Bastien Faudon (Avignon) https://www.bastienfaudon.com/ et ses impressions sur plastique thermoformés ou non, très décoratifs, que j'ai maladroitement tenté de capter. (bien aimé, mais ce n'était pas dans l'exposition, « l'espace entre nous » https://www.bastienfaudon.com/est-ce-que-le-temps-est-liquide)

et par la projection de traces:birds de Jean Michel Rolland (Marseille) http://franetjim.free.fr/jim.htm

« Novembre à Marseille, les étourneaux se regroupent sur une grue avant leur grand départ vers l'Afrique.
La trace photographique, perdue avec le film, est ici réinventée pour montrer le vol des oiseaux sous un nouvel aspect.
Leur liberté de mouvement restera-t-elle à jamais un rêve lointain pour l'humanité? »

Mal captés aussi (cela semblait pourtant facile) les poétiques panneaux (peinture sur bois) de la série « Ces blancs que je creuse – Grand chemin » de Laurent Delaire https://laurentdelaire.pagesperso-orange.fr/ accrochés sur le mur séparant la salle du couloir

où de grands panneaux regroupant des petites photos carrées de Mélanie Fontaine http://fontainemelanie.com/ donnent, effectivement, comme l'indique le titre de l'installation, un effet de scintillement.

« Ce sont nos mémoires communes qui sont contenues dans ces caissons illuminés. Rien d’autre. »

En fait, dans l'ensemble, des œuvres qui cherchent un effet immédiat, un peu fugitif, ou semblent destinées à être étudiées plutôt qu'à séduire.


Ce jeudi réveil bousculé pour que l'antre et carcasse soient présentables pour l'arrivée, en principe à neuf heures, en fait un peu plus tôt, de quatre kilos de pommes de terre de diverses sortes et de leurs compagnons divers... Et puis, laissant le bleu régner sur la ville et la cour, me réfugier derrière petite forme, en rester au sommeil, à une heure et demi de repassage, à la recherche d'un livre sur lequel j'aurais voulu m'appuyer pour faire venir en mots un très vieil arbre, qui est bien là, dans mon souvenir, présent mais tardant à se déployer avec toute sa majesté bienveillante (enfin il l'a fait mais pas aussi bien que l'aurais désiré)... avant de partir le soir


pour retrouver, tout près, au dessus de ma rue (et de deux autres), l'opéra qui reprenait vie après sa longue rénovation.


Une attente dans le hall pendant qu'on régalait quelques invités au foyer, sentir jambes rouspéter un peu, me réfugier dans le petit espace destiné à l'attente tranquille des fauteuils (absents) et autres, apprécier le camaïeu de beige tirant sur le jaune rehaussé de chamois du décor, grimper jusqu'au deuxième balcon auquel je réduis (encore très bien) mes exigences pour cette année...


m'installer, au dessus de la salle encore à peu près vide, à ce qui sera ma place pour presque tous les spectacles, admirer le nouveau lustre, beau en lui-même (presque davantage encore éteint comme un veilleur fantomatique) et qui a l'avantage de masquer les peintures assez moches du 19ème siècle, et me préparer au programme qui débutait de façon agréablement légère (mieux que ça d'ailleurs) avec l'ouverture de « l'Irato » de Méhul (qui avait donné un nom italien à sa musique pour séduire Napoléon et y a réussi) – avant le grand, vraiment, plaisir d'entendre, en le recueillant mieux que jamais je crois, le troisième concerto pour piano et orchestre en ut mineur de Beethoven avec, en soliste, Michael Levinas dont j'aime presque tout ce que j'ai écouté mais que n'avais jamais eu le bonheur d'entendre comme instrumentiste (et quel!), une merveilleuse entente entre soliste, orchestre et Débora Waldman , la chef, qui cette année prend véritablement possession de l'orchestre et de la programmation.


Moins désireuse de familiariser le public avignonnais aux œuvres contemporaines que son prédécesseur mais déterminée à redonner vie à des compositrices et compositeurs trop peu joués, elle nous a donné, après Méhul, en seconde partie, la première symphonie de Louise Farrenc (appris quelle avait été la première femme nommée professeur de composition au Conservatoire de Paris, à 39 ans), une musique mieux qu'agréable, des syncopes, un jeu avec les timbres qui sortait parfois de l'attendu et surtout, pour mon plus grand plaisir, un goût affirmé pour le hautbois seul ou associé à ses amis la clarinette, la flûte et le basson.


Applaudissements (il faudra que le public avignonnais du moins une partie rapprenne quand on applaudit et on n'applaudit pas) et sortie du public qui était ravi de cette renaissance.

Quant à moi j'ai devant moi : vendredi Britten à l'Opéra et samedi Vedi au théâtre des halles avant un grand trou.



6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Le banc anti-SDF devrait, s'il était multiplié industriellement, avoir un certain succès dans certaines municipalités !

Comme "installation", c'et le lustre de l'Opéra que je retiens - avec ses gouttes de perles qui doivent fort bien accompagner des œuvres contemporains... :-)

Brigetoun a dit…

oui le banc sdf une réussite ! ils n'y avaient pas encore pensé - du coup je l'ai chipé sur le site de l'artiste

pour les oeuvres contemporaines que l'on commençait à proposer au public un eu conservateur d'Avignon, je crains qu'avec la main mise du Grand Avignon et de la région sur l'Opéra le changement de direction et la nouvelle chef qui est plutôt branchée méconnus du 19ème ce soit une petite page tournée

cjeanney a dit…

Merci Brigitte
(j'adore les étourneaux, justement ces jours-ci il y en a un qui vient régulièrement sur ma terrasse, il lui manque des plumes à la queue ce qui fait qu'il se déplace hop la hop la, pas farouche (il a vu que je n'étais pas un chat))

Brigetoun a dit…

merci Christine, tu as de la chance : moi ce sont des pigeons qui ont choisi ma cour pour leur colique (je sais ce n'est as poli, mais ils ne le sont vraiment pas, sourire) e du matin je vais voir de moins en moins je vire marmotte !

mémoire du silence a dit…

Le banc anti-sdf est bien vu comme installation, moins sympathique lorsqu'il fait partie du décor des rues et des parcs

Le travail de Bastien Faudon j'aime beaucoup, je lui trouve parfois un air de Vasarely

Quant à Michael Levinas, j'aime énormément, l'ai vu deux fois sur scène, toujours un réel bonheur.

Brigetoun a dit…

moi Levinas je ne le connaissais que comme compositeur (et son père bien entendu) même si je savais que comme beaucoup de compositeur il était aussi interprète - merveilleux pianiste, sensible