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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, mai 31, 2022

Marché des remparts et atelier


Le vent est tombé

Roses écloses en fin de vie

Bleu rongé de blanc

Ai ouvert un ficher pour répondre enfin à la proposition #5 de l'atelier dialogues de François Bon (je commence à soupçonner que ce sera le dernier.. je manque de foi et de désir pour passer à quelque chose de plus ambitieux) et j'en suis restée à 2800 caractères sur les 8000 que je me suis fixés (en gros) tenterai de le reprendre mercredi ou jeudi... la vie me réclamait, la fatigue me venait et les deux personnages réunis par le hasard hésitaient sur la rive d'une conversation même décousue.

Petit tour dans la ville et terminer par le joyeux petit marché des remparts, ramener deux kilos de petites courgettes, une botte de carottes aux formes assez baroques et six minuscules concombres... juste à temps pour le zoom du groupe Tiers Livre écouté avec passion, écourté un peu parce que coup de pompe (léger)

et je nourris Paumée pour tenter de donner un semblant d'intérêt à l'ensemble (ce qui est généralement contre-productif, tant pis) avec ma contribution au #3

rencontre

L'enclos de la Fabrica est en feu en ce début d'après-midi. Sur l'un des étroits bancs qui longe la paroi vitrée du hall, Sophie, penchée sur les quelques feuilles de Libération vouées au festival se maudissait d'être arrivée avec si grande avance et tentait de comprendre ce que lui réservait ce « Fraternité, conte fantastique » qu'avait choisi son ami. Elle n'a pas fait attention à la femme qui vient de s'asseoir à côté d'elle

  • Mais qu'est-ce que tu fais là ma chérie ?

Elle tourne la tête, et le visage si proche la frappe en même temps que le timbre de la voix

  • Oh ! Maman ! – elle reprend son souffle – et toi ? Tu avais déclaré que cette année tu ne voulais pas... et le trimaran ?

  • C'est annulé. Et toi ? Tu devrais être avec ton père chez sa femme..

  • ben non... c'est vrai, je ne t'ai pas dit, je crois, cet hiver je me suis inscrite à un atelier de théâtre et tu sais je crois...

  • oui tu ne me l'as pas dit ni écrit... tu n'écris

  • toi non plus. En fait dans le groupe on a décidé, plusieurs quoi.. et papa était d'accord, Mathilde aussi.

Sourires – elles regardent toutes les deux devant elles, les personnes qui franchissent la grille après avoir montré leur passe, que les tee-shirts rouges stoppent pour vérifier leur billet et leur donner un bracelet permettant de sortir à l'entracte, qui s'avancent ensuite en cherchant un coin d'ombre.

  • vous couchez où ? Si tu veux...

  • C'est gentil Maman mais trop compliqué pour toi, partons dans tous les sens.. nous campons à la Barthelasse

  • tu squattes une tente

  • je la partage plutôt... avec une amie que tu ne connais pas

  • tu l'attends ?

  • Pas elle, je crois qu'elle allait au Chapeau Rouge... un garçon, Jacques, il sait ce qu'il faut voir ou ce qui me plaira

Un couple vient s'asseoir à côté de Sophie, râlant parce qu'à cause de ce satané Covid la buvette est fermée. Une femme franchit les quelques fleurs qui encerclent le tronc d'un très jeune arbre et s'assied sur la terre dans son semblant d'ombre.

  • ah ? Je peux le voir ?

  • Tu le verra forcément. Tu es à quelle place ?

  • J'ai de la chance, en bas, au troisième rang.

  • de la chance ?

  • Tu ne connais pas la clim de la Fabrica. Il faut être en bas

  • Nous sommes en haut. Mais tu vas le voir. Il va arriver. Seulement tu promets..

  • Quoi . Il est certainement très bien et il a du goût s'il s'intéresse à toi. Je suis sure que...

  • Mais Maman, il ne...

  • Je crois que je le vois. Il t'a vue... oui, très bien.

Elle se redresse, regarde soigneusement un coin de terre à côté de la silhouette qui s'avance, se veut toute de discrétion bienveillante, et sans inquiétude surtout, sans inquiétude, mais... et Sophie sait que dans quelques minutes elle va assister à un superbe numéro de charme.


6 commentaires:

mémoire du silence a dit…

"La vie me réclamait"... comme cela est Bon ;-)

J'aime beaucoup la photo n°7 ... cette masse et cet infini, et cette vie qui s'accroche.

merci.

Brigetoun a dit…

merci Maria (en fait de vie c'était cuisine - sourire)
oui les plantes après ces pluies ont conquis les pierres ( là elles s'étiolent pour revenir à la prochaine ondé un peu durable)

arlette a dit…

Cette tentative ne peux exister qu'avec une fille ..et encore
Avec un garçon ..difficile approche
J'ai bien aimé le contexte

Godart a dit…

Pour la clim, on sent le vécu. Très important la clim à Avignon. Souvenirs de spectacle à la limite du malaise, gâchant la représentation et invoquant les dieux que celle-ci ne se termine pas trop tard avant le basculement dans l'inconscient. Il faut dire que certains lieux de représentation sont de véritables fournaises. Pour l'île de la Barthelasse où j'ai campé plus jeune, j'ai entendu sur France-Inter que le collectif créé pour sauver des centaines d'arbres face au projet de construction de digues aurait obtenu gain de cause ou du moins son retardement.

Brigetoun a dit…

Arlette, à vrai dire je pense que ça dépend des cas... à vrai dire surtout j'avais une photo de deux personnes non identifiables qui, à la rigueur, pouvait évoquer un dialogue et j'ai inventé totalement à partir de ça

Brigetoun a dit…

Godart, là à la Fabrica la fournaise est dehors mais c'est la clim la plus forte que je connaisse, assez pour que ma peau réagisse en refusant de respirer et je suis au bord du malaise...alors comme aux cinq premiers rangs elle se sent à peine, juste agréablement, j'attends les trois minutes avant le début pour descendre et je trouve généralement une place (à part ça rien n'est du vécu dans ce petit bidule)
Merci pour la nouvelle pour les arbres de la Barthelasse, ne savais pas l'issue (dommage qu'on n'ai pas pu éviter le sort des platanes des remparts près de chez moi.. je ne m'en console pas