Le ciel pudique
avait voilé ce matin
son sourire bleu
Un peu en retard
mes yeux sur l'humilité
le charme aimable
ai marché comme devais
Il ne faisait pas si chaud
Mes pas encore ralentis par groupes de touristes comme basse-cour affolée. La boutique du festival est installée sur la place, plus belle ou moins moche que la précédente me semble-t-il... encore vide, et le gentil jeune homme du Syndicat d'initiative m'a délivré une carte pour le off délicieusement anonyme.
En passant devant un soldeur, j'ai, malgré ma décision de ne plus acheter de livre et de relire comme j'en ai envie, suis tombée sur « l'île de Sakhaline » de Tchékhov et j'ai cédé parce que pour moi c'est un livre fantôme dont j'ai rencontré souvent le nom... pensant que mes yeux fatiguent moins maintenant devant l'imprimé... ce qui en l'occurence n'est pas évident parce que le texte qui se veut informatif a été assorti par Tchékhov de notes nombreuses, parfois longues, souvent vivantes pour autant que je l'au constaté en feuilletant ces cinq cent pages, notes imprimées en très petits caractères. Je suppose que vais avancer par petites doses dans cette tristesse malgré l'humanité de son regard sur ce qu'il voit et entend.
Pour le moment en suis restée, avant de repasser, à son embarquement sur le bateau le menant à l'île après un peu moins de sept pages à Nikolaïevsk, la ville du bout du monde sur le continent.
« Le Baïkal a levé l'ancre le 8 juillet avant déjeuner. Il y avait avec nous dans les trois cents soldats placés sous les ordres d'un officier, et quelques prisonniers. L'un deux était accompagné d'une fillette de cinq ans, sa fille, que j'ai vue s'accrocher à ses chaînes lorsqu'il a gravi l'échelle de coupée. L'attention a également été attirée par une condamnée que son mari suivait volontairement au bagne. (là une note de neuf lignes bien serrées que je lis et ne copie pas) Outre l'officier et moi-même, il y avait encore, en première classe, quelques voyageurs des deux sexes et même une baronne... »
Le bleu nous a été rendu, plein de lumière... depuis que la radio annonce pic de chaleur elle a diminué légèrement ici... je crois que c'est pour demain.
6 commentaires:
Force informations de plus en plus caniculaires ... et stressantes ne plus lire ni écouter et aller comme il se doit dis- tu Belle formule
un petit pas en arrière à notre âge amie (ou devrions)
Dans "Comme un roman", Daniel Pennac a écrit : "Chaque lecture est un acte de résistance. Une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même."
Je vous souhaite une bonne, belle et longue lecture Brigitte.
merci Maria
Tiens, je pensais comme Maria et me disais qu'il était bon d'entendre ces échos jusqu'ici. Moi je me bagarre avec un texte hideux sur l'Ukraine de Soljenitsyne
Je crois que vais en rester à Tchekhov (l'ukrainien par ailleurs, mais pas principalement pour ça.. qui se veut non militant -- quoique il désire que l'on sache ce qu'on fait en son nom de citoyen russe -- et qui reste avant tout écrivain sensible)
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