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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, juillet 17, 2022

Jour 11 – deux poétesses palestiniennes dans un jardin et un gymnase


Après la chaleur de la nuit la température était nettement plus tolérable grâce à un petit vent quand m'en suis allée ce matin dans la ville éveillée vers la rue des Teinturiers et le jardin du gymnase du Lycée Saint Joseph


pour m'installer dans le jardin (très en avance | je croyais que la première partie avait lieu dans le gymnase et tenait à être proche de la porte...| un peu agacée par ce que je devinais malgré mes efforts pour ne pas entendre d'une conversation voisine, mais dans le charme toujours efficace de l'endroit)

Il s'agissait de la première moitié du programme « Shaeirat » (la seconde a lieu dans la soirée) « spectacle »  conçu par Henri Jules Julien qui « a choisi de vivre dans « les mondes arabes », refusant de considérer cette partie du globe dans une vision unique. Il y crée, produit, traduit.. Il est l’initiateur du projet Shaeirat (poétesses), qui permet de découvrir des poétesses arabes d’aujourd’hui, pour l’une desquelles il assure la mise en scène des poèmes. »


Et celle dont il s'agit, mon bonbon du jour, est Carol Sansour poétesse palestinienne qui a étudié aux Etats Unis, vit en Grèce et écrit en arabe (Christelle Saez assure la traduction, les deux voix se relayant merveilleusement et la voix d'abricot ou de pêche, les gestes de Carol Sansour me donnant l'impression d'être en harmonie avec ce que ne comprenais pas et avide d'entendre le sens qui viendrait tout de suite prendre le relai – les robes ce matin étaient différentes de celles portées sur la photo de Christophe Raynaud de Lage piquée au site du festival. Elles interprétaient un long poème « à la saison des abricots » et paresseusement ou surtout parce que cela résume assez bien mon impression (le côté chaos me donne envie d'acheter le livre qui a été publié, pour mieux le pénétrer)

« Je sens que le chaos est autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de moi et j’écris sur l’enfance, un lieu d’innocence et d’émerveillement, mais aussi un lieu beaucoup plus proche de la nature, de ma mère et de la terre qui contient toutes les graines de ce chaos. C’est pourquoi mon travail semble combiner des registres narratifs et polémiques avec des registres lyriques. Je ne cherche pas toujours à imposer un ordre ou un sens au chaos, mais je sens la nécessité entière de l’exprimer. Il y a aussi une tentative constante de se reconnecter avec des choses ou des personnes, comme ma grand-mère Jamila, par exemple, qui était un personnage fascinant. Sans prendre part consciemment à une quelconque lutte, elle incarne complètement ce que veut dire pour moi être une femme de cette partie du monde, ou ce que cela signifie dans le quotidien – pour des gens comme Jamila ou des endroits comme ma ville natale de Beit Jala – de transcender le chaos. J’ai le sentiment que le chaos fait partie de l’expérience de la femme arabe et de la cause palestinienne, qui sont en quelque sorte mes sujets de prédilection. Je ne m’intéresse pas à une patrie idéalisée qui est perpétuellement absente. Je ne m’intéresse pas non plus aux héros qui, pour exister, doivent être un mensonge. Je m’intéresse à ce que j’ai vu et ressenti, à ce que j’ai pensé de telle ou telle chose. C’est pourquoi une phrase de mon livre, qui a été mal comprise, est très importante : « La Palestine n’est pas une cause. » Elle n’est pas une cause, non pas parce qu’il n’y a pas de cause. Ce n’est pas une cause parce que c’est ma vie. C’est moi. »


Un entracte d'une demi-heure et on entre dans le gymnase pour le spectacle  ((seconde des photos de Christophe Rayaud de Lage) « ne me croyez pas si je vous parle de la guerre », plus franchement spectacle de la seconde poétesse, palestinienne également, Asmaa Azaizeh, plus jeune de 13 ans, presque une génération, journaliste à Haïfa et première directrice du musée Mahmoud Darwich à Ramallah, traduite dans de nombreuses langues et partageant son écriture à travers des performances comme me l'apprend le livret de salle. Accompagnée par la musique et le chant de Haya Zaatry et les vidéos d'Adam Zuabi... mais là je dois avouer que même si j'étais assez bien placée carcasse s'est offert un petit mal-être sans gravité qui m'a tenue à distance et en vague attente de l'ouverture de la porte... même si la beauté de ce qui était là venait me titiller... je ne saurais donc en parler. Je recopie juste ces passages « Nous savons – nous, aujourd’hui, la nouvelle génération de poètes en Palestine – que la voix véritable, c’est la voix individuelle. Mais choisir une voix propre ne correspond pas à la décision consciente et claire de ne pas s’engager en politique : les limites entre le personnel et le politique sont totalement floues, et même absentes la plupart du temps. Ce sont dans les moments, les images et les pensées les plus intimes que gît, pour ma part, dans ma poésie, le politique. Ce politique- là peut sembler apolitique.... . Notre vie est faite de ségrégations et d’apartheid quelles que soient les sphères, culturelle, éducative, publique. Néanmoins, ce qui semble notoire et évident dans les slogans de notre cause demeure très complexe à mes yeux. Ma poésie essaie d’être honnête face à cette complexité. » 


Retour sans précipitation mais rapide pour arriver avant la livraison d'épicerie (n'avait pas repéré les 2 heures 30 ou un peu davantage de l'ensemble... qui en fait est arrivée un peu en retard.

Sieste trop lourde (la température est encore de belle force) qui m'a dissuadée, malgré désir et honte, de passer(pense que ce sera demain pour la seconde journée des guinguettes) à Rosmerta... A la place me suis lavé les cheveux, excellent rempart contre l'idée de sortir dans le chaud et temps gagné pour demain.


5 commentaires:

jeandler a dit…

Sans excès de chaleur, une belle et bonne note réconfortante.

Brigetoun a dit…

à vrai dire elle était là la chaleur... mais dans l'après-midi et j'ai annulé tout

mémoire du silence a dit…

et comme je comprends et entends que vous ayez envie d'entrer plus loin dans ce livre ... vous m'en donnez l'envie aussi ... merci

Claudine a dit…

Plaisir de vous savoir active malgré ce plomb au-dessus de nos têtes. Bon courage pour la suite à ma passeuse d'art préférée

Brigetoun a dit…

Maria, n'est ce pas

Claudine pas active du tout la passeuse (un peu moins d'un quart des années précédentes... peine (mauvaise année, sourire)