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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juillet 15, 2022

Jour 9 – chaleur – des burkinabés en compagnie – un hommage à Mahmoud Darwich dans une cour


La compagnie Marbayassa (Burkina-Fasso) donne cette année deux spectacles à Avignon et offrait des places gratuites pour les jeunes de Rosmerta accompagnés par une ou un bénévole. L'une des deux « Gibraltar » se donne au Petit Louvre (côté rue Saint Agricol) à 18 heures 20 et j'avais proposé deux (plus un troisième potentiel garçon de les accompagner... ai eu confirmation de la Compagnie par contre me suis trouvée face au mélange de timidité (je crois) et de flemme (j'en suis certaine) des ados, alors j'ai proposé même si j'étais un peu gênée parce que le sujet était l'émigration, à mon grand petit-fils qui a accepté avec un semblant d'enthousiasme m'a-t-il semblé de l'inviter... L'ai vu arriver défaillant presque (j'exagère) de chaleur et m'enviant la presque fraîcheur de l'antre … J'étais un peu rassurée en lisant sur le programme « Ils véhiculent les messages de respect, de liberté, de tolérance  à travers de grands textes» ce qui lui ressemble passablement et qu'une place était faite à la danse.


Mais cette fois ils ne reprenaient pas des classiques adaptés puisque « Gibraltar est le fruit d’une résidence à Ouagadougou et le texte s’inspire d’une histoire vraie, celle de Salif qui ne trouve pas sa place dans sa famille et rêve de partir en Europe pour avoir « une belle vie ». « Jules Soguira Gouba et Bachir Tassembedo ont rencontré Salif à Ouaga… Il était de ceux qui veulent partir… Ils me l’ont présenté. On a travaillé comme des forcenés. La danse s’est imposée dès le début comme un élément fondateur du projet. Elle caresse ou elle frappe, elle soulève les grains de sable et se blesse aux barbelés de Ceuta. » Guy Giroud (auteur et metteur en scène)

Et j'étais toute contente parce que a) c'était bon b) mon jeune invité a beaucoup aimé. (photo copiée sur le site du Petit Louvre)


Rentrée toute ragaillardie (et fière de mon escorte, sourire) après notre au-revoir devant les marches de Saint Agricol pour une grosse demi-heure,


avant de ressortir, pleine d'attente, mais assez surprise par l'éclairage insolite qui m'a fait penser à un orage en préparation, pour aller tout à côté au Lycée Joseph Vernet (curieux maintenant d'y pénétrer pour autre chose que l'accompagnement de nouveaux élèves de la classe UP2A) pour assister à « Et la terre se transmet comme la langue » de Mahmoud Darwich traduit par Elias Sanbar (dans le recueil « la terre nous est étroite et autres poèmes » que j'ai à côté de moi en ce moment)

En fait l'éclairage et la cendre qui parsemait les sièges et plus encore ma petite robe noire provenait d'un incendie qui s'était déclaré à une dizaine de kilomètres d'Avignon). Me suis assise au premier rang à côté d'un gentil photographe qui craignait de me gêner et ne l'a pas fait (mais j'ai admiré tout ce qu'il sortait de sa petite valise... aimerais voir les photos (sauf que je ne sais qui il est) qu'il en a tiré.


Bonheur total en vivant ce qu'Elias Sanbar, Franck Tortiller et les musiciens ont fait de cet hommage (Elias Sanbar récitant, Franck Tortiller composition et vibraphone, Dominique Devals soprano et récitante, Maxime Berton saxophone et flûte, Joël Chausse trompette et bugle, Misja Fitzgerald Michel guitare, Yves Torchinsky double bass et Patrice Héral percussions mais aussi chanteur | très chouette yaourt...)

«  L’odyssée poétique et musicale qui lui est dédiée se présente à nous tel un oratorio fougueux, pour récitants et petit orchestre, à la fois lyrique et contrasté, écrit et improvisé. Pas d’orientalisme pourtant dans cette mise en musique du poème, le compositeur ayant cherché avant tout une forme qui ne soit pas prisonnière de nos a priori stylistiques. Grâce à la magie des multiples timbres, des dynamiques et des rythmes qui mettent en exergue la force des mots, le pari est relevé. Et la terre se transmet comme la langue est désormais aussi un spectacle sur la condition des exilés qui nous guide de seuil en seuil vers un arrière-pays où vivants et endormis – enfants, combattants, voyageurs, héros, martyrs, croyants – rentrent à bon port . »

et je résiste à l'envie de citer ce magnifique poème en coupant dans ces 28 pages...


Retour toute contente, un peu moins en réalisant que, comme chaque année, un DJ (sans danseurs puisque les tables des restaurants prennent toute la place) est installé place Crillon en principe jusqu'à deux heures du matin... fort bonne chose que j'ai accueillie avec une grimace résignée.

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

J'ai pensé à vous en entendant hier l'info sur cet incendie au nord d'Avignon : les cendres apportées sur le festival étaient comme un hommage (que l'on espère purement pacifique) aux multiples estrades de bois... :-)

Brigetoun a dit…

Dominique, n'y avais pas pensé mais à la proximité des maisons et de la foule (j'espère que pas trop de dégâts) - je conjure rétrospectivement par un rire

mémoire du silence a dit…

Merci pour ce partage Brigitte
Oui, vous avez raison d'être fière de votre escorte.

« Et la terre se transmet comme la langue » de Mahmoud Darwich
comme j'aurais aimé assister à ceci...:-)

Brigetoun a dit…

très bonne journée Maria (mais loupé bal Rosmerta.. étais limite là... le suis encore et d'autant plus à l'idée de la venue pour deux heures en fin de matinée de l'aide ménagère auquel j'a droit une fois par semaine et que j'ai si honte d'utiliser que je tente de lui faciliter la tâche

Claudine a dit…

j'ai aussi pensé à vous en lisant qu'il y a(vait?) un incendie tout près de chez vous (et aussi à Montpellier mais ma cadette est enfin ici pour tout un mois)

Brigetoun a dit…

Claudine à 17 heures 38° et cela semblait plus... et pendant la lecture dans le cloître du palais au moins dix interruptions pour laisser passer deux ou trois canadairs