commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, septembre 19, 2022

Art et transcendance – Garouste avant la Haggadah


M'en suis allée dimanche après-midi, cheveux lavés, une partie des photos de l'exposition Garouste triée, petite sieste faite, vers la Civette, et dans la petite foule qui profitait du soleil venteux, du patrimoine et du reste de la braderie, suis redescendue vers l'Oratoire pour passer un nez dans la courte petite exposition « art et transcendance » qui fermait ce soir.


Ai capté ce que j'aimais assez ou plus: les panneaux de Marie-Gilles Lepars


la belle installation de Vincent Lajarige


le moine à la grenouille de Marie-Laure Gérard-Becuwe


et les visages de Pierre Huard.

Et je me lance dans la trop longue évocation aux photos décevantes d'une partie de l'exposition Gérard Garouste, à l'aide de photos partielles de cartouches prises à la volée (citations entre guillemets sans indication d'auteur) et de ce que j'ai retenu et retrouve dans le petit livre d'entretien entre lui et Catherine Grenier « vraiment peindre » (Points, édition illustrée) acheté en sortant et lu à la gare et dans le train de retour, où je relève avec plaisir ce qu'il dit du Tintoret (goût partagé avec ferveur en ce qui me concerne) « chez le Tintoret il y a des oeuvres comme La Translation du corps de Saint-Marc à Venise, qui sont dingues. Elles sont figuratives, mais on n'y comprend rien. Ce tableau est très moderne, il n'est pas religieux, il y a des corps, des fantômes qui sortent des dalles du sol... Si vous n'avez pas le mode d'emploi, vous n'y comprenez rien, j'adore ça. Quant à la forme, vous avez tout ce qu'il faut : une ébauche, un glacis, un empâtement, etc. He suis pari de là et j'ai travaillé tout seul. » (en y ajoutant un peu du Greco et de Dubuffet)


et je commence par un dessin dont je ne sais rien...

avant de poser, à la suite,


Orthros et le Classique 1981-1982 – « ce premier dessin inaugural inaugure une série d'oeuvres sur papier de grand format à la mine de plomb ou à la sanguine, qui se poursuivra jusqu'en 1984. Orthros est dans la mythologie grecque le chien bicéphale dont la liaison incestueuse aurait engendré le Sphinx. Garouste lui associe son personnage du Classique.... »


le déjeuner sur l'herbe mine de plomb et graphite sur papier - 1982


les incendiaires (mauvaise photo tant pis) huile sur toile 1982 - composition classique, fond sombre, « trois personnages forment un complot destructeur » la torsion des membres, le tournoiement de l'ensemble évoquent le maniérisme – admiration de Garouste pour Le Greco et le Tintoret (les mêmes vives touches blanches)


Sainte Thérèse d'Avila 1983 - commande du Comité national d'art sacré pour le quatrième centenaire de la sainte


une mine de plomb sans titre, vers 1982


La barque et le Pêcheur, le Pantalon rouge 1984 – tableau d'une série « … Ces tableaux mettent en scène corps inertes et personnages gesticulants, barques au repos et arrière-plans aux narrations indéchiffrables, dans un traitement.. de tons sombres... »


Orion, Maera et le miroir 1984 – « Le miroir est omniprésent chez Garouste » dans les années 1980. « Il se devine entre les deux panneaux du diptyque, puisque la chienne Maera, issue de la mythologie grecque, est inversée dans le panneau de droite. Orion, majestueux est peint en empereur romain, mais il a disparu d'un panneau à l'autre, comme absorbé par le miroir... »


Le pendu, le vase et le miroir 1985 – « Qu'est-ce qu'une nature morte ? Garouste aborde ce genre dans une série déstabilisante où corps inertes et objets sont traités sur le même plan.... C'est aussi une manière de peindre au sein d'un genre donné. Garouste revisite sans hiérarchie la touche des maîtres, les glacis et les empâtements, les accords de couleurs.... un vase bleu passe d'une toile à l'autre... »


Phlegyas, Dante et Virgile 1986 – partie d'une série inspirée de la Divine Comédie. Ici travers » du Styx, le cartouche dit « lointain rappel de l'oeuvre de Delacroix » je pense très lointain, les figures sont chez lui si fantomatiques que quasi abstraites


Sculptures bronze, fer forgé ou terre cuite entre 1990 et 1993 en même temps que toiles inspirées de la lecture de Dante (Garouste : « J'ai d'abord cassé le jeu en faisant de la sculpture... des silhouettes ressemblant à des insectes, comme des mantes relif-gieuses, qui m'ont inspiré pour les tableaux qui ont suivi »), au centre au fond la Visitation de 1987


Dante et Cerbère – 1986 « Cerbère est le gardien du troisième cercle, celui des gourmands, mordus et griffés par le monstre » zut pense Brigitte


sans titre 1986-1987 en fait, selon le cartouche, ce seraient, dans l'Enfer « « les violents contre eux-mêmes » résidus informes devenus branches entre lesquelles les Harpies s'acharnent... » et, dans « Vraiment peindre » le livre d'entretien avec Catherine Grenier, Garouste dit « j'avais le désir d'oublier le style et d'être très proche d'une tabula rasa. Je voulais rompre avec les figures élégantes maniéristes, presque kitsch, des tableaux précédents... J'avais pigé le truc, les couleurs, les glacis, et j'ai compris que je rentrais dans un processus de reproduction de moi-même, de facilité. Dans ce cas on n'est plus dans le domaine de la création... »


et j'en resterai à la salle qui regroupe :


les Indiennes – « à l'occasion d'une exposition collective au Musée des Beaux-Arts de Reims en 1987, Garouste découvre d'imposantes tentures en toile de lin des 15e-16e siècles, succédanés des tapisseries, qui servaient de décors provisoires lors des cérémonies. Ces Indiennes deviennent l'objet des nouvelles recherches de Garouste » avec toujours comme thème de prédilection de ces grandes toiles libres écrues, peintes à l'acrylique, la Divine Comédie


La Dive Babuc – sur « Vraiment peindre » cette « installation drolatique » a été « faite pour un espace d'exposition créé par la Fondation Coprim dans le Marais, qui n'existe plus. On ne peut pas entrer dans l'installation, mais il y a des oculis qui montrent l'intérieur. Tout n'est pas visible : on accède par le regard, mais sans voir l'ensemble des peintures » (en fait pour Brigitte qui s'habille au rayon 14 ou plus souvent 12 ans en retournant le bas de son pantalon, sauf quand veut jouer à la dame, un sur trois des oculis était à la hauteur de ses yeux en me mettant sur la pointe des pieds, mais l'idée me plaisait) ici l'inspiration se trouve chez Rabelais. Garouste : « L'humour de Rabelais et de Cervantes est un humour construit, lié à une attitude philosophique. Ils utilisent l'humour comme une manière de faire passer un message mystique ou initiatique. C'est un humour un peu cruel, qu'on retrouve chez Goya. »

Et j'en resterai là, avant les années 1990, la Bible, Cervantes et la suite.

8 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Oui,sans doute une belle expo : mais si vous mettez toutes les photos des tableaux accrochés, ça va prendre des semaines ! ;-)

Brigetoun a dit…

on va y échapper Dominique, il y en a plus de 120; en ai pris pas tellement et loupé pas mal... un peu pressée sur la fin et passablement fatiguée

mémoire du silence a dit…

Une belle installation me semble-t-il... merci.

mémoire du silence a dit…

J'aime beaucoup le travail de Vincent Lajarige

Brigetoun a dit…

Maria, copieuse surtout pour laquelle il faudrait plus de temps et d'esprit libre que n'en avais

Brigetoun a dit…

Maria, moi aussi

Claudine a dit…

Drôlement intéressant Garouste, je ne connaissais pas. Me plaît bien !

Brigetoun a dit…

là il était TRES présent (normal pour une rétrospective)