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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, octobre 24, 2022

Ciel blanc, antre, paresse et Célestins

 


Le ciel qui s'était dégagé jusqu'à devenir une plaque bleue de saphir birman hier après midi selon ce que me disait mes coups d'oeil depuis la cuisine s'était à nouveau calfeutré de blanc ce matin et malgré mon désir dans la brume d'un des réveils de la nuit de faire dans l'après-midi les quelques pas me séparant de la maison de Jean Vilar pour voir l'exposition de Cédric Arnold https://www.cedricarnold.com/ avant qu'elle ferme... ce furent lavage cheveux, début d'un parcours dans vieilles photos pour remplacer le fichier détruit par erreur que j'avais constitué pour me donner provisions éventuelles pour le 18 de l'atelier de François Bon reprenant slogans, réclames, etc... et mes cheveux n'étant plus vraiment humides une petite heure pour nettoyer imparfaitement ma cour de ce que les pigeons , les platanes et surtout les travaux de mercredi, jeudi et vendredi y avaient déposé... suivi d'une lourde sieste en n'écoutant pas France Culture et du tri des images presque sortables de la suite de la visite, vendredi, aux Célestins pour un trop long billet.


Et donc, ma foi, je continue (avec images peu flatteuses) avec, dans la chapelle axiale à l'extrême gauche, la droiture d'Inès Assoual (qui n'a pas de site, avignonnaise et ancienne élève de la Haute école des arts du Rhin) alors si j'ai aimé par réflexe la construction de ces piliers (et les éléments en attente dans une niche) je recours au cartel dont je prélève quelques phrases Le travail de Inès Assoual interroge les différentes représentations et pratiques de la construction, allant de la simple photo de chantier à la recherche de mythologie autour de vestiges du passé ou à l'entrainement physique intensif... des combats perpétuels ente le corps et l'objet où la seule issue reste la chute..... Un corps à corps avec l'inerte, une danse inspirée de la sévérité et du lâcher prise... Chaque projet est articulé comme le chapitre d'un seul livre construit sur un même répertoire et gestes, de formes et de matériaux. Les performances, installations et textes sont toujours le résultat de fragments de pièces précédentes... et je suppose que c'est ainsi que l'installation des Célestins telle que je la voyais se situait quelque part dans la suite de celle que j'ai trouvé sur le site de l'école où les blocs (semblables ou aux formes plus complexes) évoquent la chute – si avez le temps celle là s'accompagnait d'un poème https://www.hear.fr/portfolio-anciens-etudiants/ines-assoual/

PS ai trouvé cette photo sur la page Facebook du Parcours juste après avoir terminé ce billet, photo de la performance au cours de laquelle Inès Assoual a édifié ses colonnes semble-t-il et je ne sais en quoi a consisté la performance programmée, le découvre également, pour samedi après-midi


Dans l'autre chapelle axiale avant le choeur l'éclairage que la dernière fois m'avait semblé trop violent nous offre, en contrepartie du mystère perdu, la révélation de traces d'anciennes peintures) deux pierres entourées de liens et deux photos sont traces de « sous les pavés la plage » une performance (qui a eu lieu le 18 je crois) de l'un des deux artistes masculins, et le seul exposé ici, Hippolyte Thillard Les recherches d’Hippolyte Thillard se concentrent sur l’identité, la perception de soi et la physionomie. Il interroge la « personne » élargie à l’extrême, dont l’identité est susceptible de se dépersonnaliser, et de devenir impersonnalité, voire altérité. L’être est pour lui susceptible de muter et sortir de la clôture intime pour habiter l’« inquiétante étrangeté ». « Le corps n’est pas fabriqué par celui qui l’habite mais par d’autres. Il est la forme particulière de la relation avec l’altérité qui constitue sa personne. Il est, à l’image d’une cellule, inséparable des environnements immédiats et lointains avec lesquels il échange des informations par l’intermédiaire de sa peau. Celle-ci est le parchemin sur lequel s’écrit notre vie. La peau nous enveloppe autant qu’elle nous expose. Peau à souffrances, elle dit, dans sa nudité, tout (sur https://revuedecor.fr/wp-content/uploads/2020/11/FLYER-A-COMME-AFTER.pdf)


Dans le choeur le beau travail de Guënaelle de Carbonnières https://www.guenaelledecarbonnieres.com/ (et c'est là que j'étais la plus piètre photographe, un rien tremblante et cherchant en plus à éviter égoïstement l'autre petite vieille) – ai tout de même gardé une image de grands photogrammes intitulés « les citées englouties » à partir des plans de la Cité Industrielle de Tony Garnier qui n'a pas été construite, de grands négatifs sur calque dont les plis donnent l'impression de villes submergées...


pas très contente de l'image des pierres installées dans la niche au centre et en débordant « au creux des pierres » voir https://www.guenaelledecarbonnieres.com/au-creux-des-pierres-2-2022,


j'ai carrément jeté les autres images prises, ne gardant que deux images de la série « creuser l'image » Des photographies argentiques sont gravées et encrées pour faire ressortir les bâtiments détruits en Syrie, à la suite de la guerre. Armé d’une pointe sèche, le geste abîme et sublime tout à la fois l’image en la creusant de sillons qui font ressortir l'en-deçà : les vestiges encore plus anciens d’autres civilisations millénaires. (sur le site)

La dernière des chapelles axiales est consacrée à nouveau à Hippolite Thillard et à « Mania Augusta » une vidéo d'un peu plus de dix minutes que je n'ai, je l'avoue, pas regardée... (pensais à tort que j'avis trois étages à découvrir au Cloître Saint Louis alors que le parcours n'occupe cette année que le rez-de-chaussée) mais l'ai retrouvée ici https://humanitiesartsandsociety.org/magazinefr/couverture-mania-angustia/ « Face à un monde complexe qui soumet nos corps à de nombreux stress, comment trouver le chemin vers la contemplation et l’engagement? »


La chapelle qui trouve place dans le bas-côté de droite et s'ouvre sur la nef centrale par une fenêtre est occupée par Savana Ehlacene https://www.savanaelahcene.com/

Premier lieu dans lequel nous existons, le corps est l’essence même de mon travail... Aussi, mon travail tend à questionner les relations de dépendance, c’est-à-dire la manière dont les choses existent les unes par rapport aux autres et dans un espace. Chacune de mes sculptures existe de manière autonome au sein d’un groupe. Directement liée à l’échelle humaine, certaines se déploient du sol au plafond, d’autres habitent les coins. Elles sont creuses, pleines, fragiles, massives, molles, élastiques, rigides, douces ou âpres...


Outre la « gousse-cavité » de 2021(plâtre) vue depuis la nef, elle présente « le conflit » (grillage, plâtre, enduit, latex, sangle, béton) 2021, 


et « Navette » (chêne) 2018.


Dans la nef centrale longeant le mur à gauche en remontant vers le choeur une céramiste Rachèle Rivière (si vous avez du temps une vidéo https://youtu.be/8vK641f2M6Y plutôt conseillée, sourire, sur son rapport à la mémoire et au livre) avec « Mémoria » qui veut représenter l'analogie entre l'éponge et la mémoire, les cavités de l'éponge correspondant aux trous de mémoire... de la couleur noire on en sait trop ce qu'elle désigne de vaguement inquiétant, ce que nous voulons oublier ou oublions sans le désirer et tentons de retrouver, et avec la fragilité de la terre cuite même si par ailleurs elle fige ce qui a imprégné les éponges-mémoires.


Au centre, un souvenir du festival « C'est pas du luxe » organisé par Emmaüs et d'autres, la contribution de Christophe Loiseau à la proposition « que feriez vous si on vous proposait un mètre carré ? »


Et pour finir (au moins en ce qui concerne les Cordeliers), à gauche de la nef et près du coeur, sur des présentoirs de hauteurs différentes, plus ou moins espacés, l'installation de Micol Grazioli http://micolgrazioli.com/ « Smogglobes » -- la relation d'interdépendance entre l'homme et l'environnement... la boule de verre un objet kitch que l'on ramène.. souvenir d'une ville mais déracinée puisque fabriquée en Chine, souvenir stéréotypé sur lequel tomberait non de la neige mais des particules fines (particules diésel obtenues en grattant avec une cuillère les tuyaux d'échappement (en principe des villes).

10 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Finalement, certains chantiers peuvent être artistiques !... ;-)

arlette a dit…

De la trace.. aux rapports des matières entre elles jusqu'à l'éponge qui absorbe et se vide en trous obscurs.. un parcours de réflexion Merci pour ton périple

Godart a dit…

Merci pour les photos et le texte. Pour les nuisances venant du ravalement de l'immeuble voisin, vous êtes en droit de demander à l'entreprise de nettoyer les saletés induites par les travaux (et pour eux, c'est peanuts).

Brigetoun a dit…

Dominique, je les aime bien mais vivre au sein d'un chantier comme moi en ce moment (le bruit et les pierres qu'il va falloir que je charrie pour les emmener aux poubelles ce matin en cachette parce que ce n'est pas leur place et hisser dans les grands silos, j'ai du mal à l'apprécier

Brigetoun a dit…

Arlette merci de ta gentillesse

Brigetoun a dit…

Godart, merci (pour le chantier mes demandes rares polies et souriantes m'attirent des grognements désagréables et de vagues promesses rien de mieux)

mémoire du silence a dit…

Merci pour ce long et beau "reportage" fort intéressant ... et le lien vers le sublime travail de Guënaelle de Carbonnières.

Brigetoun a dit…

Maria, valait mieux puisque incapable étais de leur justice par mes photos

Claudine a dit…

Les chantiers transformés sous votre regard généreux de passeuse d'art

Brigetoun a dit…

Claudine fou-rire un peu honteux en lisant vote commentaire... parce que ce matin ai presque piqué une crise de nerf à cause du chantier de la maison mitoyenne