Ouvrir les yeux, se demander quelle est l'heure paresseusement, sans vouloir vérifier, ne pas penser « à nous deux le jour » mais « fais moi une place douce et pardonne ce que ne ferai pas »... un peu plus tard écouter sur France Culture en podcast « 1919, la rencontre entre Paul Eluard et André Breton » https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/tels-qu-en-eux-memes-paul-eluard-2eme-partie-1ere-diffusion-02-11-1969-8679640 qui reprend surtout la parole d'Eluard et fondre une fois encore devant le poète qui pratiquait bellement l'amour et l'amitié.
Chercher dans mon cher livre presque somme sur Char (« Char dans l'atelier du peintre » édition établie par Marie-Claude Char pour Quarto) auquel j'ai emprunté cette photo d'Eluard et Char dans les environs de l'Isle sur Sorgue en 1929 au temps où ils en étaient encore au Monsieur et au vouvoiement, un peu de leurs échanges... et pour en rester au début du vrai compagnonnage en 1930, relire les poèmes à quatre ou six mains de « Ralentir travaux » repris à partir de l'exemplaire d'Eluard qui a indiqué à la main quel est l'auteur de chaque morceau, choisir « le partage »
Eluard
Les belles bêtes blanches qui te mangent les joues
Les pierres impatientes qui te creusent les yeux
Ce ciel en ruine que tu montres toi la muette
Aux personnages du plafond tremblant des bruits nocturnes de la rue
Char
Ce mur d'où se détache chaque nuit ton portrait
S'écroule dans la mer que tu aimais
Les veines s'éteignent dans ta nuque
Soumise à mon regard
Breton
Le polichinelle de verre qui s'appelle l'air
Danse légèrement sur ton sein sombre.
en espérant que ce pillage me sera pardonné.. en regrettant de ne pas avoir cherché plus loin pour trouver courriers ou textes parlant de ces temps qui étaient leurs (et guère plus tendres que les nôtres)
Au reste un peu honteuse parce que j'avais projets utiles et sans doute agréables pour moi et pour d'autres mais que, égoïstement et pour de mauvaises raisons comme cheveux séchant lentement, j'en suis restée à un podcast (décidément) de FC sur Anna Politkovskaja (ne retrouve plus le lien), à une présentation à l'Ecole des Chartes du livre « Doléances – la plainte politique, voie de régulation des rapports gouvernés-gouvernants (XIIIe-XVIIIe siècle) https://youtu.be/MXftedHl4EY, à une promenade via GoogleStreet en Frise, à l'écoute tardive (même si n'utilise quasiment aucun fichier sauf la base et si, n'étant que moi, mon identité numérique me laisse passablement indifférente... quoique ai silencieusement mal réagi il y a quelque jour à l'emprunt d'une photo, en me citant mais sans m'avoir prévenue, et j'en ai eu honte, et que j'ai la faiblesse de penser que ne suis pas gênée par les publicités et ce que mettent en avant les plateformes diverses) de la vidéo de François Bon « de Twitter en particulier et des Gafam en général » https://youtu.be/HtdQ3QExwuM suivie puisqu'il semble qu'elle résultait d'un échange avec Marcello Vitali-Rosati de la lecture en touriste, parce que sais d'avance que n'aurai pas la constance nécessaire, des vingt six premiers billets qu'il a consacré au Phèdre sur son blog http://blog.sens-public.org/marcellovitalirosati/ et à une trop courte marche sous notre ciel qui semblait vouloir sortir de sa bouderie avant de s'éteindre lentement.
8 commentaires:
Merci pour les photos et l'échange Éluard/Breton : je repense souvent à ce texte quand je passe au milieu du grand-œuvre d'Anne Hidalgo ! ;-)
Dominique c'est faire bien de l'honneur à ce "grand oeuvre"
Une belle note pour un dimanche qui aurait été sans importance.
OH ! Que de belles photos ce matin !!!!
et merci merci infiniment pour Eluard / Char / Breton
"Le polichinelle de verre qui s'appelle l'air
Danse légèrement sur ton sein sombre.
comme c'est charmant :-)
merci Pierre mais tous les jours sont par nature importants même si n'en avons pas conscience, le corps les prends
Maria un cadeau quand me suis enfin décidée à sortir parce que jusque là le ciel était mort
Merci pour ce ciel où se retrouvent tous ceux qui sont dans nos pensées <3
leur offraient un bel asile
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