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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, novembre 05, 2022

Montrer le fleuve


Ciel bleu matin et plaisanteries gentilles entre compagnons de travail de provenances diverses tombant de l'échafaudage, mais silence après ma petite sieste et carreaux de la cour humide... Deux chandails de coton superposés et un trench, frissons légers entrant plus en moi par la vue que par le contact de l'humidité et des quelques gouttes en suspension... dalles juste assez humides et jonchées de feuilles pour une démarche lente,


envie de chaussettes, justifiée, de grosses écharpes, nettement moins de rigueur...


et peu à peu en avançant des trous d'un bleu tendre s'ouvrant devant moi.


L'attente de mon élève dans la cour de Rosmerta en piapiatant agréablement et assez utilement, ravie de retrouver l'immense et attachant guinéen que j'avais accueilli alors qu'on pensait qu'il ne pourrait rester, avec lequel avais travaillé joyeusement tant, alors qu'il était dans cet état de jeune faon apeuré qui est le leur quand ils parviennent jusqu'à Rosmerta, son besoin d'apprendre qui l'avait mis en marche était grand, qui est finalement resté et qui a pris assurance tout en gardant sa courtoisie et gentillesse...

Tant pis si je n'aurai pas le plaisir de travailler avec lui parce qu'il a entre temps été pris en charge et amitié par une bénévole que j'apprécie spécialement... et comme mon élève ne venait toujours pas, au bout de vingt minutes, comme J (elle) voulait montrer à B (lui) le Rhône (pour le moment il ne connait que le tram et Rosmerta et ignorait l'existence d'un fleuve) me suis jointe à eux


Plaisir de voir son émerveillement en débouchant de la porte de la Ligne – l'éclairage était superbe, et le fleuve grossi pas les dernières pluies et fouetté par un fort petit vent frisait en bel élan strié. Il l'a photographié ; J nous a photographié tous les deux et j'arrive sous son épaule ; je les ai photographiés, elle atteint le menton en gros ; je lui ai appris le mot île. Ils marchaient sur la sente devant moi dans la lumière, j'ai voulu capter leurs silhouettes à la sauvette, le soleil n'était pas d'accord, j'ai gardé.

Il a admiré la hauteur des remparts dans ma zone, la ligne brisée du pont... Ils m'ont raccompagnée jusqu'à la rue du Limaset et j'avais la carcasse un peu gelée et un sourire de plaisir grand.

10 commentaires:

arlette a dit…

Faire découvrir est un si grand plaisir doublement et l'image de jeune faon apeuré est belle

Brigetoun a dit…

les vois toujours ainsi le premier jour et puis au bout de deux ou trois jours. dans le confort même spartiate de Rosmerta, appris s'être choisi garde robe, avoir plus ou moins pris contact avec les plus anciens on voit leurs caractères et lui c'est attentif, petite joie (ai appris par J sa vie passée qui a été de dévouement à la fin de vie de son ère et de désir d'apprendre) et de chacune de nus l'adjectif attachant

jeandler a dit…

Le ciel , le fleuve valent leçons. Superbe !

Caroline Diaz a dit…

je lui ai appris le mot île, cette phrase me bouleverse et leurs silhouettes dans le soleil qui n’est pas d'accord, c’est beau, merci

Godart a dit…

Chance pour la ville d'Avignon d'avoir le Rhône la côtoyant, toute cette eau source de vie.

Brigetoun a dit…

Pierre, Caroline, Godart c'était un moment de grâce pour tous les trois je crois

Claudine Chapuis a dit…

Apprendre le mot île à quelqu'un... l'idée d'un bonheur rare que j'envie...Claudine C

Anonyme a dit…

Merci, Brigitte, pour ce joli périple et les anecdotes si agréables à lire.
Michèle B.

Brigetoun a dit…

merci Michèle

Brigetoun a dit…

Claudine, juste rencontrer quelqu'un qui vient d'un village à l'intérieur des terres et a appris le français (bien) dont il avait besoin