jeunes migrants et carnets

 

M'en suis allée sous un ciel qui était avec nous (sauf le petit vent bien froid)... pourvu qu'il en soit de même demain qui va être journée, pleine et crevante au moins pour la petite vieille, jusqu'à la Préfecture

pour un rassemblement relativement réduit (puisque les concernés n'étaient que les anciens ou plus vieux, ceux qui ont en fin d'apprentissage ou en emploi mais précaire faute de papier autres que permis de séjour de trois mois – et que, j'en suis navrée, eux et quelques bénévoles se basaient sur un discours de Macron envisageant régularisation des travailleurs dans les métiers en tension sans comprendre qu'il ne faut jamais le croire et sans vouloir prendre en considération contrairement à quels uns dont moi qui suivent peut-être d'un peu plus près sur la circulaire Darmanin insistant pour des OQTF suivis d'effet rapide et sur l'ignoble débat à l'assemblée préparant la future loi sur l'immigration)

tentative de prises de parole sous les fenêtres de la Préfète (moins favorable que l'ancien...) un policier nous demande courtoisement de sortir du terrain

et prises de parole effectives d'une mère isolée travailleuse, d'un père voué aux petits boulots et de deux jeunes dito à l'extérieur des grilles

et retour en petits groupes (avec un détour de petite vieille par un bureau de tabac parce que trente six heures d'abstinence me suffisaient, punie parce que courts gros et trop forts) vers Rosmerta et le petit marché de Noël, (quelques photos et aucune des stands où k'ai dépensé quelques sous pour des savons au karité pour petit fils et lait d'ânesse pour moi, du bissap chaud, un petit gâteau au chocolat estoufadou, une fleur en papier, une bouteille d'huile d'un producteur local, et un pot de pâte d'olives aux pois chiche...) avant de rentrer, bien avant la fermeture pour m'économiser un chouya, en même temps d'un couple un peu plus âgé que moi et devenu honoraire également.. J'espère tenir demain depuis 13 heures jusqu'à la sortie du théâtre où dois aller après avoir servi une partie du repas.

Et comme j'avais envoyé avant le déjeuner ma contribution au 37 de l'atelier carnets du tiers.livre, je recopie celle du 28 novembre :

Une nouvelle tête derrière le comptoir. Je dis bonjour, il répond « bonjour... voulez ? ». Je refrène un « Doliprane 1000 » incongru et pendant cette seconde d'hésitation, depuis le fond de la boutique, la voix du patron, planté devant une femme qui s'éternise dans le choix d'un jeu, jette, comme on chante un refrain : « un petit Exo bleu » – « non, fini », il sourit « provisoire ? », moi grimaçant « le crains ». Je tends au jeune un tube de Mentos, paie, remercie et sors.