Entendais dans le demi sommeil du petit matin de fort beaux souffles dans la cour, et en ouvrant les volets bleus ai trouvé, à la place des nuages annoncés par Météo-France, un ciel bleu-mistral et le balancement des lauriers de la terrasse qui me domine, même s'il n'avait pas la violence que ce dernier peut atteindre. Me suis lavé les cheveux, ai vaqué, en pensant à mes Toulonnais, parce que juste avant de me lever j'avais entendu qu'on prévoyait, chose extraordinaire, de la neige sur l Var et les Bouches du Rhône.
Me suis attaquée en début d'après-midi à prolonger un texte que j'avais prévu de mener jusqu'à un peu moins de 6.000 caractères sur un rien, une attente, mais parvenue à 2.800 exemplaires comme, peu à peu, ce rien commençait à m'ennuyer et que je craignais fort qu'il en soit de même pour d'éventuels lecteurs, l'ai laisser reposer, le temps d'y trouver demain une fin...
Seulement l'excitation légère qui me guidait au début s'était muée en une humeur doucement morose, n'avais pas envie, honte, d'aller affronter la fraîcheur turbulente de l'extérieur et me suis rencognée comme vieille oursonne.
J'ai écouté Micha Lescot lire « la Mtamorphose » avec l'accompagnement de la musique de Syd Matters de Kafka https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/samedi-fiction/la-metamorphose-de-franz-kafka-3356289 en me promenant dans le Krai du Primorie, au nord de Vladisvostock à Artiom https://fr.wikipedia.org/wiki/Artiom par une belle journée d'un mois d'août... regardant avec discrétion les petites familles se détendre auprès des grands immeubles ingrats.
Et puis, pendant qu'un peu avant 17 heures le vent ramenait de grands nuages blancs, me suis absorbée dans le sourire et l'écoute de Georges Didi-Hubermann en suivant la vidéo de la 8ème leçon de « faits d'affects 2 – faits de guerre et d'affects » https://www.youtube.com/live/bdLvWmYSh30?feature=share donnée le 20 février dernier, repartant du livre de Svetlana Aleksievitch « la guerre n'a pas un visage de femme » https://fr.wikipedia.org/wiki/La_guerre_n%27a_pas_un_visage_de_femme et de ces femmes que les soviétiques formaient au combat et qui y trouvaient la haine et la mort, mais aussi les mille-et-un « malgré-tout » qu'on trouve dans ce spectacle de mort... et la richesse de leur existence intérieure de femme leur permettant de ne pas « y perdre leur âme », leurs règles sans rien, l'amour, et puis la pitié pour les allemands, le sentiment de la nature (ça ce n'est je crois pas spécifiquement féminin, même si les hommes se l'avouent moins) etc... mais aussi ces traces que cette expérience de la guerre a laissées en elles et leur difficulté à se sentir redevenir femmes, quand la paix revient, que finit cette guerre qui n'était qu'aux hommes, et qu'on ne veut plus savoir qu'elles l'ont faite... la difficulté du témoignage... la parole pleine qui doit être retrouvée par l'écrivaine etc.. nos langues (pour chacun de nous), prendre soin de la parole humaine, j'en reste là (c'est à écouter) lui continue avec un nouveau chapitre : subjuguer pour soumettre avec Hitler, l'affect parlant..
Paumée navrée de contribuer à ton effacement...
6 commentaires:
(non,mais les lecteurs - et les lectrices- de l'attente d'un rien ne seront pas "éventuel.les"comme vous dites mais certain.es) bonne suite P
j'aime la photo n°1
Merci beaucoup pour les liens
et à bientôt n'est-ce-pas ?
P, vais tenter de couper tout pour finir ma piteuse cintribution à un échange avant ce soir de façon pas trop honteuse (mais voilà que FB m'a perturbée avec son #7 sourire)
Maria, moi aussi (la photo)
et demain si vous le désirez
Pas vu cette belle neige annoncée trop de brume mouillée glacée mais partager une vue du Faron légèrement blanc sur fb
tu l'as mise après mon passage... vais voir
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