commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, avril 05, 2023

Statues dorment donc voyage

 


Matin dans l'antre, ménage et longuement arriver pour un exercice pour l'atelier à quatre paragraphes en comptant pour égaliser le nombre de caractères... nouvelles chutes de pierres dans la cour (on reprend les encadrements pour poser les châssis de fenêtres à côté), tête renversée, supplique souriante et promesses en retour


J'en suis revenue avec trop de photos (d'autant que mon appareil mal réglé avait le hoquet et les multipliait) et mon ordi rame et m'agace, même en écoutant les podcasts évoquant Rose Valland https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-rose-valland-heroine-de-l-ombre ... elle attendront demain et à leur place je pose les textes répondant à l'avant-dernière proposition de l'atelier « voyages » (des histoires racontées par certains des personnages évoqués)

Tu disais je rencontre partout des gens étonnants et pleins d'histoires drôles, tristes, intéressantes, toi tu ne les écoutes pas ou tu oublies parce que tu ne t'intéresses pas à eux, je disais que si, tu riais en prétendant que j'en étais inconsciente, j'arguais que ce qui m'était raconté ne m'appartenait pas, tu as répondu que je m'inventais une mauvaise raison, alors :



A l'hôtel du Dôme, le second matin, comme je rappelais, en échangeant quelques mots de courtoisie vide avec l'homme responsable de l'accueil, le souvenir de la petite pension de famille où j'avais passé si belles journées près de trente ans plus tôt, le gardien/liftier qui traversait le hall s'est arrêté en disant « oh chez ma tante ? » et m'a raconté qu'il l'avait aidée un temps à tenir ces quelques chambres, son appartement devenu trop grand à la mort de son mari (l'était encombrant avec ses livres, ses notes et il avait même fait un atelier de menuiserie dans une pièce où il bricolait des trucs parfaitement inutiles) mais elle n'était pas faite pour ça, alors finalement elle a vendu – c'était deux maisons plus loin, la vue sur le Dôme était plus serrée – oui je me souvenais bien – elle est partie au village près de Chianti, mais lui, grâce à elle, il a appris ce qu'il ne fallait pas faire et là il a ri sans méchanceté... moi, l'écoutant, je renâclais intérieurement contre ce jugement condescendant.


La nuit était là, le Dôme n'était plus qu'une présence plus sombre derrière la fenêtre entrouverte et le bruit de la place s'était éteint, assise sur le lit je retrouvais Dante au Paradis et il parlait des douces notes de voix diverses et dans « cette présente perle » de la lumière de Romieu et de la méchanceté des Provençaux et, comme j'étais intriguée et désireuse de le connaître, Jacqueline Rosset, merci à elle et qu'elle me pardonne si ne la cite pas exactement, n'ai pas retenu précisément ses mots, m'a raconté l'histoire de Romieu de Villeneuve ministre et sénéchal du comte de Provence qui fut tuteur des filles de celui-ci après sa mort, veilla à les marier dignement et assurer leur avenir, mais fut accusé par des seigneurs provençaux, vils jaloux, d'avoir mal géré les biens de son maître, ou pire, et s'en alla en pèlerin on ne sait où, errant sans qu'on n'entende plus parler de lui, ce qui lui valu la tendresse de l'éternel exilé Dante Alighieri.



Histoire ancienne dont les méchants et les bons avaient depuis longtemps disparu, comme ceux dont, assis dans l'herbe au dessus des gradins reconstitués, face aux superstructures lancées vers le haut de la cuvette de l'amphithéâtre, aux Saintes, Idir avait choisi de me parler, pour éviter sans doute de me raconter sa propre histoire, se bornant à dire sa rencontre d'un nom répandu dans son village près de Burat « au pays en Albanie, chez mon père » sur l'enseigne d'un boulanger à Brindisi de la Montagne, un peu au nord d'Albano di Lucania où l'avait invité, chez ses parents, un de ses amis embarqué avec lui sur la navette Brindisi/Viola, et sa découverte, lui l'ancien élève rêveur que n'intéressait pas l'histoire de son peuple, les grands départs d'Albanais au cours de ces siècles de luttes et d'occupations diverses et surtout sous le joug des ottomans et, parmi les derniers, des gréco-catholiques de sa province qui avaient fondé au seizième siècle ce gros bourg allongé sur une crête, et il parlait des maisons serrées au dessus de vallées, de la ruine d'un château, des églises belles et humbles et il a commencé à évoquer cet homme qui portait un nom familier et qui avait bâti ici une maison, la plus belle bien entendu, pourquoi pas puisqu'il l'inventait.

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Vous partez en Italie ?... ;-)

Brigetoun a dit…

là il y a Florence et Saintes mais moi je pars en Lozère

Claudine Chapuis a dit…

Brigitte, vous réactivez le désir de Lozère qui me saisit à nouveau dans la traversée des moments sombres. C'est mon autre pôle après la Bretagne et je m'apaise au souvenir de ce moment où, après un trajet chaotique entre trains et autocars, dans la chaleur matinale je m'assieds sous les arbres sur l'esplanade de Florac devant un expresso et un grand verre de menthe à l'eau, avec des glaçons. Bon séjour.

mémoire du silence a dit…

Merci, c'est beau... bon voyage...

Brigetoun a dit…

inconnu... je ne pars que vendredi matin tôt et surtout pour réunion familiale avec peu de tourisme ou de ballade

Brigetoun a dit…

Maria je ne vais qu'accompagner ma soeur avec un rôle passif vers deux frères e une assemblée de parents de souffrants et ne pars que vendredi