Lasse d'avoir trop froid ou trop chaud en sortant ces jours ci quand je me fie uniquement au pan de ciel qui domine ma cour j'avais regardé la météo qui annonçait quelques nuages avec une température au dessous de 20° pour le matin, une température plus élevée mais des averses pour l'après-midi, m'en suis allée avec ma petite veste de grosse toile sur une copie de jersey de matelot, sous un ciel un peu pali où nageaient de petits nuages bénins et quelques grosses masses, à la recherche d'un endroit où faire imprimer des pages d'exercice sur les calculs avec fractions pour mon rendez-vous de lundi avec F (elle m'a dit oui je sais mais semble avoir assez peu assimilé le principe, tant et si bien que je finis | à tort | par douter de moi)... une petite attente, une petite lutte pour comprendre le PC devant lequel je me trouvais...
En sortant de la boutique, un tour aux Halles où n'allais plus depuis un certain temps (me fait livrer par une supérette) pour le plaisir du petit tour et m'offrir quelques très modestes améliorations à mon ordinaire comme des mini courgettes, de la fourme de Montbrison qui grâce à Dieu n' a pas encore de version sous plastique, un petit sar et une petite darne de requin de Méditerranée (lequel était semble-t-il presque aussi étroit qu'une murène) parce que n'en ai jamais mangé...
Retour, déjeuner (le requin attendra ce soir), un peu moins d'une heure épuisante de nettoyage sous ciel blanc d'un coin de la cour que vais arriver peu à peu à rendre plus présentable (amas de ciment et de fientes de pigeons pendant mon temps de grande fatigue,) pour la reprise de ce sacré chantier voisin, un peu de repassage en bousillant presque une vielle jupe au passage...
J'entre dans les soirées et les débuts de nuit ces temps ci en relisant le « carnet de notes (2001-2010) » de Pierre Bergounioux et compatis (avec toutes les différences évidentes) à sa navrance en constatant qu'avec les ans et les moments d'angoisse pour sa santé, il perd le goût après l'enseignement des enfants qui sont par leur milieu éloignés de ce qu'il voudrait leur communiquer, de l'écriture et la lecture (enfin... suis toujours ahurie par la quantité de ce qu'il « extrait » pour s'y plonger) et même de rouvrir l'atelier aux Bordes (sans compter la raréfaction du métal) et je voulais retrouver quelques lignes où il dit, avec une de ses formulations inhabituelles et évidentes à la fois, ces moments tristes où on n'accroche plus au sens de ce qu'on lit, mais en feuilletant je tombe, sans rapport, sur ceci en date du 8 juillet 2008 que je recopie (citation sans doute un peu trop longue, s'apparentant à un pillage) parce que je trouve cela admirable
« Mon attention est soudain attirée par un bruit de conversation. C'est le feu qui parle, d'une voix nasillarde, indistincte, pareille, un peu, à celle qui parvient, de loin, du haut-parleur d'un meeting en plein air, d'une fête foraine ou alors d'un poste de radio qui marcherait au deuxième étage d'une maison aux fenêtres ouvertes et transmettrait, en direct, un match ou une course cycliste. Jamais le poêle n'avait tenu pareil langage, qu'on semble à deux doigts de comprendre comme, parfois, l'eau des ruisseaux, lorsqu'elle s'engouffre entre des pierres et dit quelque chose qui expliquerait tout... »
La pluie n'était toujours pas là à dix-neuf heures.
11 commentaires:
Longtemps que je n'avais vu des photos de tes Halles, elles sont bien achalandées.;; Ici la pluie est quasiment en continu depuis bientôt une semaine et on nous en promet encore autant la semaine prochaine, on ne s'en plaindra pas, même si on a du rallumer la cheminée.
j'au un gros rhume et qui n'esr pas des foins
Pluie dans tout le Var sauf littoral Toulon plaisir de revoir le marché n'y vais jamais ....Bravo pour tes projets d'enseignement
Merci pour vos petits mots. Pour nos maux, nous sommes tous plus ou moins enclin à surveiller les petites alertes de nos corps vieillissants. Nos projets nous tiennent debout. Bonne journée.
Arkette, oui moi aussi et en plus ils ont cessé de livrer...
Godart et même si acceptons nos limites il y a l'impression que les autres se font rares, souffrent, ou au contraire ont des joies que bis aimerions savoir pour eux, ou pensent à d'autres choses que ne connaissons plus
Toute la semaine de jolies pluies, et hier de grandes et belles pluies... tout est si vert, si vert... malheureusement tout cela ne suffira pas pour renflouer les nappes phréatiques ...
ici ce ne fut qu'annonce (sauf peut être entre deux heures et cinq heures du matin ?
nouvelle annonce pour cet après midi - on verra bien
mais plus de décolletés ni teeshirts à manches courtes sauf par des très jeunes
Les notes de Pierre Bergounioux : on n'en finirait pas de les extraire à notre tour...
d'autant que moi serais bien incapable d'extraire et lire autant en un jour qu'il le fait parfois (bon le carnet de notes chaque tome est très copieux)
oh Godart merci !
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