Pluie dans la seconde partie de nuit et matin voilé, bel orage bien claquant suivi d'une brève inondation de lumière au maximum de sa taille sur les dalles de la cour et au moment où, voyant ciel redevenu sombre je finissais d'endosser mon trench coups de semonce dans le ciel. Se taisent quand j'arrive en bas de l'escalier laissant place à une pluie de belle force. Comme j'avais rendez-vous à seize heures avec F, continue, seule, regardée pat les gens réfugiés dans les entrées de boutique en shorts et chemises,, pendant que la pluie se fait vraiment très forte créant de petits lacs où je patauge et (mais la photo est loupée) une descente d'eau en mauvais état envoyant un jet de perles d'eau en belle courbe tendue devant moi. La pluie faiblit quand j'embouque la rue Pasteur, cesse tout à fait quand j'entre dans la cour boueuse de Rosmerta.
Mais la jeune femme assez merveilleuse qui arrive à passionner un groupe de jeunes dont F pour des notions d'histoire accélérée mais pas tant, l'essentiel y est et elle sait les solliciter de temps en temps pour que l'attention ne faiblisse pas, était arrivée avec une heure de retard et comme elle a débordé un peu de ce qu'elle avait prévu (rien moins que le passage de la renaissance au baroque et aux guerres européennes, débouchant sur la monarchie absolue, le classicisme en passant pour rebondir sur la seule phrase que je n'ai pu retenir sur les rasons de la loi salique, enchaînant sur le Mayflower, New Amsterdam, New York et la Nouvelle Orléans et l'absence d'état pour, alors que pensais que nous touchions à la fin les comptoirs européens en Afrique sans qu'il y ait encore colonisation et puis l'Afrique du Sud, les Portugais, les Hollandais et l'Afrikaner, les Français protestants assimilés et les Britanniques et l'évocation rapide des luttes les opposant entre eux et à l'emprise Zoulou, aux bantoustans et aux plus anciens de langue Khoisan, sans tellement s'attarder sur l'apartheid (plus récent). Si bien que, quand vers 17 heures 30 elle a mis fin au cours, j'ai jugé que F qui se fatigue vite même quand se passionne était incapable de revenir aux accords du participe passé et à la syntaxe d'une phrase « complexe » , ce qu'elle a confirmé... Petite discussion à quatre avec la jeune ferme, essai de trouver un moment pour la semaine prochaine (et je constate que je ne suis finalement pas disponible pour la date prévue)... je pense arrêter égoïstement en juillet, ne pourrais pas tenir presque debout – on verra.
Retour dans le bleu, refaire en passant provision de bons savons, Marseille, miel et lait d'ânesse (ma collection était très écornée)
et monter jusqu'à l'antre et ouvrir (je l'avais vu du coin de l'oeil en partant) une enveloppe des Editions derrière la salle de bains contenant un joli petit carnet, un dépliant/remerciement qui aligne des citations comme celle-ci, de Flaubert « Mon cœur, comme la poussière, se soulève derrière vos pas » et, ce que j'avais commandé, la traduction par Laurent Margantin de la dernière lettre envoyée à Kafka depuis Ravensbrück, par Milena Jezenska le 13 septembre 1943, émouvante et élégante même dans les détails triviaux, disant l'amour et le soutien et puis, un peu avant la fin qui porte sur les colis :
« Tu sais, tu n'as pas conscience de ce que les colis représentent, ce n'est pas seulement la nourriture, c'est l'attention à l'autre, c'est la tendresse et la gentillesse qu'exprime le colis, cela a beaucoup de valeur c'est une fortune... »
8 commentaires:
La pluie peut avoir de belles courbes, en effet.
Kafka est une source inépuisable (pas de pénurie de nappes souterraines). :-)
oui et quand ce n'est pas lui ce sont ses amies, ses amis ou amantes
beauté et vérité de la dernière phrase ...
et ensuite elle suggère d'envoyer de la viande dans les dits colis
Moi qui suis un enfant des colonies de vacances, je confirme que dans l'attente du colis envoyé par la mère se trouvait surtout beaucoup d'amour.
Godart et à Ravenbrück le plaisir se teintait de nécessité (je découvre qu'il y en avait)
Oui oui et ne recevant jamais de colis en pension ! mon envie et la joie du partage de chocolat d'une amie ...c'est bien après que j'ai compris ...cette attention qui me manquait plus encore sans l'identifier Ah !! la pureté et la naïveté de l'enfant
qui continue à créer même besoin pour une femme dans des circonstances assez graves pour qu'elle n'y ait pas survécu
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