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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juillet 21, 2023

Festival – jour 16 – un verre de bisssap à Rosmerta et The Romeo au Palais

 


Nous avons perdu près de trois degrés et j'ai reconquis trois cents grammes... bon, l'ordinateur (surtout open-office et photos, faut dire que la piètre qualité de mes photos du jour a peut-être vexé le logiciel) a des caprices agaçants et une lenteur de vieillard ou de nouveau-né, mais les perceuses se sont faites moins obstinées, ont élu majoritairement l'autre extrémité de la maison mitoyenne ou venaient me visiter avec une certaine retenue, presque timidité du moins j'avais décidé de le penser. Un peu de ménage, beaucoup de repos et une jolie robe pour aller royalement à la pharmacie...


Et puisque j'étais dehors, puisque le monde était stable, que l'air jouait doucement à remuer, puisqu'aussi j'avais l'impression que la foule était nettement moins dense qu'elle ne le devrait pour la ville et le festival,


ai continué jusqu'à Rosmerta qui ne faisait que s'installer pour la dernière des guinguettes, un piapia avec des amies, un verre de bissap parce que le reste n'était pas prêt, un compliment aux jeunes en visite sur la beauté de leur caravane, des attendrissements devant les niots, les tresses enrubannées, les initiatives têtues de Mamadou et un salut aux mères


et un retour dans un début d'animation.


Pas grande forme encore, écouter musiques France Musique Okora, avant de me changer et de partir dans le début de nuit vers le Palais, et le spectacle de danse, choisi sans rien en savoir, parce que bon un festival sans les cloîtres, sans Aubanel et Mistral, j'avais décidé – et finalement c'était un bien pour carcasse – de l'accepter mais j'avais besoin du mur dans la nuit et que d'emblée j'ai reculé (désir de me changer les idées, même si finalement n'ai guère privilégié le côté comique de la vie) devant le grand spectacle de cette année « Welfare ».

Découverte donc d'un chorégraphe américain venu de Zurich (suis plus très à la page) Trajal Harrel et de « The Romeo »

préparé avant de partir, pour éveiller au moins ma curiosité et un peu davantage, trois des photos de Christophe Raynaud de Lage et la petite présentation sur le site du Festival


Le mythique personnage shakespearien dans la Cour d’honneur. Un prénom plus connu que celui de Juliette, plus rassembleur mais aussi plus ambigu. Grand amoureux ? Séducteur invétéré ? Il est au-delà des frontières le symbole d’un « à la vie, à la mort », adolescent et incandescent. En faisant avec le « the » un archétype, le chorégraphe et danseur nord-américain Trajal Harrell, actuellement directeur du Schauspielhaus Zürich Dance Ensemble, se joue des singuliers et des pluriels, des frontières nationales et culturelles. Une histoire contenue dans des danses imaginaires qui va ressusciter en nous l’archaïque, comme le désir de rêve commun. The Romeo est une Histoire de la danse qu'incarnent des interprètes de toutes origines, sexes, générations, tempéraments et humeurs. Une ode à la liberté lorsqu’ils et elles ont laissé leurs tragédies derrière eux ! Une danse, qui sait, d’avant la danse. Une danse qui convoque les imaginaires afin que ce qui est pensé impossible advienne. 


Aimé qu'il dise dans un entretien à propos de la cour (je crains les spectacles qui se construisent contre elle ou en la négligeant) . L’imaginaire y est foisonnant. Le lieu a donc rejoint une idée que je gardais en moi depuis longtemps : créer une danse mythologique qui appartiendrait à tous et à toutes. C’était un désir sans forme à l’origine et cette invitation lui a donné un espace. Avec The Romeo, je me suis attelé à un objet aux références multiples et qui fait fi des frontières nationales et culturelles. Roméo est mythique. Il est un nom qui raconte son mythe dans l’instant. Il est plus évocateur que Juliette. De tous les recoins du monde, ou presque, il nous parle.



J'ai bien aimé l'idée du puzzle, de l'union des imaginaires etc... ai vu que Libération (d'ordinaire ne prends pas le temps de lire des articles avant) trouvait que ce Romeo souffrait de quelques langueurs, que Télérama semblait aimer d'après le titre, que France Info disait que la cour d'honneur était divisée (mais commence par relever qu'il prend ses distances avec Shakespeare et Prokofiev ce qui me semble hors sujet)... ai pensé ils m'ennuient.


Me suis assise, entre un couple charmant et une femme sympathique, avons parlé de ce que n'avais pas vu et puis après un début un peu lent et intriguant ai regardé, ai oublié ce que les tenants de leur souvenir de l'histoire de Roméo et Juliette appellent le fond (la rivalité entre familles et l'histoire d'amour tragique) et j'ai aimé la forme, comme disaient les critiques, mais la forme c'est beaucoup et ça a son sens qui n'a rien à voir avec le discours et une histoire.

Par moments ça évoque un peu un défilé déjanté de mode déjantée sur des corps splendides ou moins mais ça ne dure pas... il y a un côté enfantin et libre dans les tenues, et beaucoup de grâce.. il y a des personnalités diverses mais surtout de bons danseurs et parmi elles et eux, hors bien entendu Tara Harlem, hors l'homme le plus chenu et fort gras qui, drapé dans un tissu arrive a danser langoureusement sans être ridicule ou gênant, il y a surtout à mes yeux au moins un merveilleux danseur, vêtu de préférence en robe, jupe ou tunique et en tout état de cause assez peu, qui est l'image même de la grâce, dont chaque geste tend à la perfection, Thibault Lac.

Alors foin des avis mitigés ou pire étais sous le charme.



4 commentaires:

jeandler a dit…

Un premier pas dans la Cour assez réussi sommes toute ?

Dominique Hasselmann a dit…

Le mur du fond, toujours avec ses fenêtres mystérieuses... On ferait la cour à la cour...

Belles photos surtout la dernière ! :-)

Brigetoun a dit…

premier et dernier pas pour cette année Pierre
ne suis pas certaine que ma décision forte d'être contente n'ait pas joué un peu

Brigetoun a dit…

Dominique j'aime que les metteurs en scène fassent la cour à la cour