Etais d'humeur floue, neutre, indécise en ce jour, alors ai cueilli couleurs même violentes rencontrées en sortant pour me faire vacciner (me sentant coupable de ne l'avoir point encore fait, mais aucun des deux vaccins préconisés n'était arrivé... les messages sont en décalage avec la réalité)
et comme Avignon vit une semaine provençale à côté de laquelle je passe sereinement, ai ajouté quelques images de produits de la région et de l'installation qui attend les enfants dans la cour du Palais du Roure.
Suis venue à bout du 15 de l'atelier d'été de François Bon, pas fort contente de moi surtout sur la fin... l'ai mis en ligne et suis allée lire ce qu'avait fait du thème quatre amis... là n'ai plus pensé à mon bidule mais à l'émotion et c'était bien, en reste là (il y a tant et tant de textes que n'ai pas effleuré dans cet atelier que je renonce... mes pauvres yeux, mon crâne et le temps n'y suffiraient pas.
Ai commencé à lire hier soir quelques 50 des 441 pages de « le territoire du crayon' de Robert Walser (traduction Marion Graf), titre qui n'est pas de lui mais de Peter Ut qui a fait un choix, les réunissant par thèmes (écrire en optimiste -- la Suisse et au delà -- notre époque – naguère, oh, c'était naguère – paysages, promenades – serait-ce un conte – lecture, théâtre, cinéma – je me suis interdit de danser – permettez Madame – les animaux de compagnie de l'écrivain – des écrivains au travail) parmi les inédits, les esquisses écrites au crayon en caractères réellement minuscules sur toutes sortes de papier lui tombant sous la main, presque complètement tus par Walser (les textes définitifs auxquels elles ont pour certaines servi de base étant recopiés ensuite à l'encre au moment de les envoyer pour publication). « Sa sœur Lisa a finalement transmis l'ensemble de ces textes, auxquels on a donné le nom de « microgrammes » au mécène, protecteur et compagnon de promenade de Walser, Carl Seelig. » et les Editions Zoé nous offrant cette sélection https://www.editionszoe.ch/livre/le-territoire-du-crayon-microgrammes-poche (lien sur lequel se trouve aussi la courte vidéo que leur emprunte, ainsi qu'un lien vers un fragment du premier texte)
et je recopie, pour mon plaisir, la fin d'un autre texte intitulé « il y a des gens qui vous en veulent »
« J'ai été jadis laquais dans un château..... Dès lors, je fus toujours salué très poliment par ces messieurs, presque trop sérieusement. J'étais comme ensorcelé. La cuisinière me permettait de nettoyer ses chaussures le dimanche. Même cela, je le percevais comme un honneur. Le hall d'entrée était recouvert de peaux. La photo de mon maître trônait sur une commode. Une fois, une dame me tança du haut de sa voiture. Il y avait quelque chose que je n'avais pas exécuté comme il aurait fallu. Lorsque je me corrigeai, elle me remercia, je veux dire que tout allait précisément ainsi, à la châtelaine, c'est-à-dire de cette façon, glaciale en même temps que polie. Je pense à une princesse très mince. Le secrétaire jouait parfois admirablement du piano. Les plateaux d'argent frémissaient de minceur et de rondeur, au point que les petites tases posées sur la sensible tablette commençaient à danser. Tous les parquets reluisaient comme des miroirs. Un jour, j'aperçus en passant une des femmes présentes en train d'écrire une lettre. Bien sûr, elle ne prêta aucune attention à ma présence. Et dans cette absence d'attention, il y avait une belle évidence.'
6 commentaires:
dans bon nombre de paragraphes
ma bouche fait des O
Et dans la dernière phrase
le cercle est bouclé
super !
Le crayon de Walser a laissé quelques traces dans la neige, il suffit de les suivre. :-)
merci Patrick - vous rongez la force de mon découragement (je sais formule boiteuse)
pas que dans la neuge lais dans chacun de ces petits textes d'humeur et souvent trop vote écrit pour journal il y a de lui de son humour sa lucidité sa poésie et l'émotion discrète
Petits bouts de papiers comme petits flocons de neige ... petits bouts qui nous donnent envie d'y entrer...
oui Maria
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