Pigeons, lavage cheveux, lessive, changement draps, un peu de ménage,un poco de repassage, commencé le 1 de l'atelier d'hiver de François Bon... suffisant – et puis vers seize heures m'en aller dans petit vent point trop malfaisant sous un ciel qui jouait à déplacer les gris
jusqu'à me donner un faible espoir avant qu'une horrifique que nous envoient les anglo-saxons me signale le retour à la norme automnale.
Rentrée, courses rangées, batailler avec la lenteur et les lubies de l'ordi pour accompagner les images ramenées de la visite de dimanche au Cloître Saint Louis avec les cinq artistes occupant le rez-de-chaussée,
en commençant par Jérémy Groppi dit « Pap » (graphiste, illustrateur, peintre autodidacte venu du street-art dans les rues de Toulouse pour se tourner maintenant vers d’œuvres manuscrites en format numérique pour la précision et la régularité demandées par « son travail de démultiplication, d’accumulation et de saturation autour du phénomène de manque, thème important de son univers' https://www.pap4art.com/projetspersonnalises et une partie de ses 44 « vagues » en l'accompagnant de bribes du texte affiché
« L'eau est tellement présente dans notre quotidien que l'on néglige souvent son utilisation et sa consommation et on accentue la multiplication de son gaspillage » Elle est évoquée « sous la forme de 44 vagues identiques et de trois couleurs proches de celle de l'eau. Ces 44 vagues forment une œuvre de base à laquelle l'artiste soustrait uniquement une ligne, différente lors de chaque impression » pour « introduire le thème du manque. » et de notre difficulté à y faire attention... J'avoue que là ai cessé très rapidement de chercher la ligne manquante (sourire) mais j'ai apprécié la démarche et la petite malice qui la teintait.
Le suivait sur le mur longeant le cloître Jonàs Forchini photographe basé à Arles qui, depuis 2018, « associe la plongée sous-marine à sa pratique photographique »... Je recopie encore des passages de ce que je n'ai guère lu sur le moment : « Il privilégie des plongées dans des milieux turbides où il met à l'épreuve l'enregistrement photographique : comment positionner un regard dans un espace limité par la visibilité de l'eau ?... introduire le trouble et développer un imaginaire qui ne soit pas lié au vertige et au sublime de l'invisible mais réclame au contraire une attention redoublée pour déchiffrer l'infra-ordinaire? »
Le fond de la salle est occupé par Wendy Vachal https://wendyvachal.fr/ (vit et travaille à Marseille, avec des résidences en Angleterre et en France) dont j'ai loupé la photo d'« aimer, commenter, partager » vidéo se déroulant derrière un drap noir tout au fond, mais dont me restent trois de la grande série de tous petits et beaux dessins sur papier calque transférés sur papier « grises mines, destinations connues mais non communiquées#2 » https://wendyvachal.fr/travaux/grises-mines-destinations-connues-mais-non-communiqu-es.html
et le très grand dessin sur papier calque transféré sur un assemble de feuilles de papier... le papier calque noirci par le travail du transfert au stylo-bille apparaissant comme une coulure du dessin « grise mine et noir dessein. »
En revenant vers l'entrée, longeant le mur sur la rue, Anthony Morel https://anthony-morel.com/ qui cherche « non pas à maîtriser un environnement mais à le comprendre pour être avec...sur Facebook : « Il fabrique son matériel de prise-de-vue et met au point des procédés de tirages inspirés des techniques préindustrielles du 19°siècle. Il exploite pour ses tirages des ressources naturelles qu'il prélève sur ses lieux de prises-de-vue (tanins de plante, charbon, terres, poussière...)'
Première image « Ecosophie « extrait de la série « Poudres de paysage' : eau, charbon et terre prélevés sur les territoires de prises de vue ».
La dernière : Marjorie Meta et sa « mémoire de l'eau » https://marjoriemea.fr/marjorie-mea/demarche-artistique/ pas la plus facile à montrer (aurais dû photographie les quelques bouteilles étiquetées de sa collection de pluies prélevées »), surtout il n'est pas aisé (au moins pour moi) de comprendre son modus operandi – Facebook «...La quantité d’eau disponible sur la planète est stable depuis 3 milliards d’années, si la «mémoire de l’eau» en termes de propriété scientifique n’est pas prouvée, cette même eau traverse pourtant bien le temps depuis le début du temps. Marjorie Méa s’appuie sur cette histoire sans trace, cette mémoire vierge et vieille pour permettre au « je-jardin planétaire » (Gilles Clément) que nous sommes de se déployer. » Sur le cartel dans la salle « … depuis 2021, elle entame Collectionner la pluie », un protocole de récolte d'eau de pluie. De ce rituel... nait une « collection » de gouttes datées qui contiennent quelque chose de la mémoire du jour, mais également d'une mémoire inaccessible questionnant leur origine et leurs cheminements antérieurs. Le second aspect de sa recherche est de nourrir de l'eau d'intentions positives avant de la remettre en circulation... » et là je l'ai perdue... la suite du texte aussi.
4 commentaires:
"Ecosophie" : beau concept qu'il fallait imager... :-)
Merci pour cette promenade
au fil de l'eau ;-) :-)
CHANSON DE L'EAU
Furtive comme un petit rat
Un petit rat d'Aubervilliers
Comme la misère qui court sur les rues
Les petites rues d'Aubervilliers
L'eau courante court sur le pavé
Sur le pavé d'Aubervilliers
Elle se dépêche
Elle est pressée
On dirait qu'elle veut échapper
Echapper à Aubervilliers
Pour s'en aller dans la campagne
Dans les prés et dans la forêt
Et raconter à ses compagnes
Les rivières les bois et les prés
Les simples rêves des ouvriers
Des ouvriers d'Aubervilliers
Crues et inondations
Jacques PREVERT
Dominique, c'était très conceptuel et pas très photographiable cette exposition
merci Maria
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