Jour douche écossaise avec ciels crevés en bleu, gris boursouflé ou pleureur. Matin charroi pour échanger une paire de draps sales contre trois paires propres...
Dans l'après midi eu le temps de finir les trois blocs de ma contribution au #1 de l'atelier d'hiver de François Bon, en attendant que BF arrive avec une heure de retard pour nous pencher à nouveau sur la compréhension de petits textes relatifs au Volcan et répondre à des questions prouvant la compréhension de situations de la vie ordinaire, en formant phrases et respectant l'orthographe (je l'ai corrigée huit fois, elle m'a corrigée une fois)... Relu texte de l'atelier, pensé « bof je publie »
et me suis installée face aux dernières photos prises dimanche, en sortant du cloître pour couvrir la petite distance le séparant des Célestins.
A l'entrée dans l'église, face à la petite cahute/bureau des organisateurs, sur un présentoir une série de dessins d'Antoine Bataille, plasticien parisien, architecte de formation
que je retrouverai avec de grands formats dans la nef centrale... Je recopie une partie de son texte sur son site https://atelierantoinebataille.fr/index.php/bienvenue/les-dessins/ parce que je le trouve assez beau (ou mieux)
« Mes pas convergeaient, ruisselaient toujours vers les fonds des vallons, dans le lit des rivières, le creux des torrents. Plus le ru était encaissé, plus j’avais d’émotion à y pénétrer. Dans ces gorges je trouvais une pureté, un silence habité seulement par le bruit cristallin de l’eau qui s’amuse, après avoir déformé l’espace, à battre la mesure, imposant sa partition au temps par l’intermédiaire de gouttelettes dont la mélodie résonne sur le tambour des roches.
Les oasis virginaux que j’y trouvais furent des visions précieuses, délectables, rares. Dans la timide lueur des précieux rayons qui s’aventurent parfois dans ces profonds gouffres, on distingue une végétation sauvage, tremblante d’une frénésie incontrôlable, à moitié caché dans l’obscurité ambiante. Il y règne une atmosphère de dissimulation. Les troncs pétrifiés de vieux hêtres, d’ordinaire si sages, s’y divisent en trognes menaçantes dont la base creuse offre des tanières où s’y terre une ombre épaisse. Ces ténèbres rampent par le fond de l’abîme. Un mystère semble s’y tapir. Dans ces espaces reculés, les formes s’unissent dans l’ombre, ne laissant au regard que le spectacle chancelant de rares phosphorescences et reflets qui éclairent parfois les roches, leur conférant des allures de cité engloutis habités de phénomènes inconnus. »
Plaisir de retrouver ensuite, au début du bas-côté de gauche, le Collectif Aorte, avec de gigantesques méduses..
En continuant à le descendre, « Memories of the Moment, fragments de la nature 2021 » http://www.jiaeseo.com/index.php/works/memories-of-the-moment/ la première des deux installations de Ji Seo (travaille entre la Corée du Sud où elle est née et la France) diplômée de l'École Supérieure des Beaux Arts de Nîmes (sur FaceBook ; « Ses arts de prédilection sont la peinture, la sculpture et la vidéo.... Elle mène des recherches centrées sur les questions existentielles qui nous accompagnent au quotidien à travers une approche contemplative de la Vie, du Temps et de la Nature. Ji Seo s'inspire et capture les éléments immatériels que sont l’eau, le vent, la lumière, l’ombre et les odeurs, pour les représenter et leurs donner une autre vie dans ses oeuvres... » pour lire ce qu'elle dit de sa démarche http://www.jiaeseo.com/index.php/texts/press/
La seconde de ses installations « Mer Méditerranée, ce jour là, le souvenir de ce moment » (tissus, peintures acryliques, sculptures en cire et résine, sel) occupe une partie de la nef centrale.
La fin de la double nef du bas-côté et la première des deux chapelles le terminant sont vouées à Fanny Lavergne, diplômée du pavillon Bosio, École Supérieure d'Arts Plastiques de la ville de Monaco en 2015 avec les félicitations du jury (avant plusieurs prix) qui vit et travaille dans le Lot https://www.fannylavergne.com/ avec « les restes » (table en bois, porcelaine, sel) sur le cartel « Liquide, l'eau salée s'est peu à peu évaporée, laissant la trace de son passage dans ces petits récipients... Elle laisse derrière elle des paysages gelés et des flocons en suspens sur la porcelaine. Evoquant un repas oublié, comme fossilisé depuis que l'eau s'en est échappée, les bols semblent recouverts d'un moisi nocif, malgré la pureté de leur blancheur.. »
avec, à l'entrée de la chapelle, « écueils » galets en pierre noire sur lesquels le sel s'est déposé
avec, sur le mur entre les deux chapelles, une série de dessins à l'encre et au sel « Gorgones » (coraux méditerranéens)
et, dans la nef centrale (qu'elle partage avec Ji Seo) « Mare Nostrum » https://www.fannylavergne.com/mare-nostrum (6 barques en bois de récupération, roseaux, eau) initialement réalisée lors d'une résidence à Arles, alignées alors parallèlement au cours du Rhône vers la Méditerranée...
Dans la chapelle qui précède le cœur une belle vidéo de Younès Ben Slimane (« artiste visuel et cinéaste diplômé du Fresnoy – Studio national des arts contemporains. Sa formation d'architecte a une influence majeure sur son approche en tant qu'artiste. Travaillant par le biais de la photographie, la vidéo, le dessin et l'installation, il établit un dialogue permanent entre l'architecture et les arts visuels, où différents médiums coexistent et reflètent leurs potentialités et leurs limites respectives. » sur la page Facebook du Parcours) "On savait comme elles étaient belles, ces îles » (en fait un film de 20 minutes) dont je ne peux que donner une mauvaise image (ne s'y prête pas) et vous renvoyer à cette présentation et quelques photos sur https://younesbenslimane.com/We-knew-how-beautiful-they-were-these-islands
« Un rituel sombre et énigmatique dans lequel un personnage solitaire se déplace dans un cimetière désertique. Les objets abandonnés parlent leur propre langage silencieux.
Un personnage solitaire creuse une tombe en pleine nuit. Sans dialogue – ni son autre que celui du vent, le crépitement d'un feu et le frottement d'une pelle contre la terre sèche – nous sommes confrontés à un univers sombre et mystérieux, peut-être maudit, où chaque objet semble hanté par un sens que nous avons peine à comprendre. sens, mais qui semblent confirmer nos inquiétudes. Une tête de poupée ancienne, un peigne, un rouge à lèvres. Des reliques dont le langage silencieux parle de la fin de leurs anciens propriétaires. En mer, dans le désert. L'imagerie d'une beauté troublante et mélancolique de Younes Ben Slimane est baignée dans l'obscurité et dans un clair-obscur doré, éclairée uniquement par les étoiles et les lampes frontales solitaires des fossoyeurs. » (un lien mène à des textes complémentaires)
Dans le choeur, dégringolant de la voute jusqu'à trainer au sol, un long bandeau dessiné de Quentin Spohn (études à la Villa Arson à Nice) https://www.documentsdartistes.org/artistes/spohn/repro.html « … très vite, Quentin Spohn ne se satisfait plus de cette littéralité des sources et du sujet. Il retient la pierre noire, qui devient son matériau de prédilection, et s'adonne à de grandes compositions où le réalisme le dispute à l'étrange et où l'intrication des détails et des citations forme une fresque composite et polyphonique du temps présent... » Sandra Cattini
Pour finir, dans la chapelle centrale du bas-côté de droite, « Juturne » une œuvre de Bérénice Szajner, Avignonnaise, https://www.chambreavecvue.art/fr/artists/35-berenice-szajner/overview/ et https://www.kamilaregentgalerie.com/artiste-berenice-szajner « L'ambition essentielle du travail de Szajner est de reconsidérer et de retisser le lien dénaturé et fragmenté de la relation Nature-Homme-Animal dans laquelle l'être humain s'est progressivement placé au centre et en position dominante vis-à-vis de son environnement et des espèces qui l'habitent. »
6 commentaires:
J'aime particulièrement ces barques de bois, même si elles font penser à des cercueils voguant en Méditerranée... :-(
je pense que c'est un peu volontaire (et je m'en veux parce que je deviens sectaire, comme ce sujet est tabou chez mes jeunes amis j'ai l'horrible tendance à soupçonner la sincérité parfaite des artistes qui s'en saisissent.. idiot, comme les militants de la cause noure qui interdisent à un blanc de la soutenir)
Ô ! Comme j'aime ces installations bleues.
Les barques ! oui ! moi aussi y ai vu des cercueils :-(
Maria les cercueils c'était très certainement voulu
Des objets du quotidien abandonnés aux barques ..mais dans un autre esprit comme la marée et la mer qui se retire..
Pas vu les cercueils...désolée
Arlette, tant mieux, cela prouve que tu gardes ta liberté de regard et de pensée !
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