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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, novembre 08, 2023

Bricolage et vieilles

 


Miracle ce matin dans la cour, le sol du fenestron quasi immaculé, la modération sous le bandeau et le petit quart d'heure suffisant...



M'en suis allée, au mitan de l'après-midi marcher un peu, passer chez un fleuriste qui était fermé (et ne sais si la solution aurait été adéquate), trouvant ensuite chez Casa de quoi bricoler un petit anti-pigeon-sur-rebord-du-fenestron juste un peu ridicule, dont l'idée m'a amusée... dont j'espère qu'il ne sera pas mal jugé et se révèlera efficace... à terminer demain matin.



Avant quoi, faisant une pause qui risque d'être longue, dans l'écriture du #3 de l'atelier de François Bon, pendant qu'une perceuse éraflait sans violence mais avec obstination un peu inquiétante le mur du coin cuisine, pensant à nos fragilités victorieuses ou presque dans l'assemblée fin septembre à Saint Michel l'Observatoire, moi qui ne suis pas grand-mère, la seconde et principale qui l'est abondamment, je me décide à recopier des fragments trop longs du débit d'Histoires de Clade Simon, de ce traitement un peu tendre, très violent, qu'il fait subir aux vieilles femmes, parce que l'aime

« ..les débiles fantômes bâillonnés par le temps la mort mais invincibles invaincus continuant de chuchoter se tenant là les yeux grands ouverts dans le noir, jacassant autour de grand-mère dans le seul registre qui leur était maintenant permis, c'est-à-dire au-dessous du silence que quelques éclats quelques faibles rires.. crevaient parfois. »

et plus loin : « et elles s'asseyaient, rigides, dans les fauteuils solennels sous les tableaux aux cadres dorés, tragiques, pitoyables et, à nos yeux d'enfants, vaguement redoutables en dépit (ou peut-être en raison) de leur formidable fragilité ou de leurs ridicules... » mais aussi à propos de l'une d'elle « le fait de se conduire c'est-à-dire de pouvoir se conduire et parler d'une façon un peu folle constituant en quelque sorte par eux-même un privilège non seulement inhérent à sa situation de fortune mais encore à son âge, parce que si dire toquée d'une femme encore jeune... impliquait mépris ou apitoiement, son accouplement avec le mot vieille lui conférait au contraire dans mon esprit une sorte de majesté et de mystère, l'englobant dans cette aura d'obscure puissance qui les entourait toutes : vaguement fantastiques, vaguement incrédibles... » tout « concourant à leur conférer l'aspect mythique et fabuleux d'êtres à mi-chemin entre l'humain, l'animal et le surnaturel... »

Bien entendu il n'est plus question de voix lamentables et pitoyables, quelques soient les raisons éventuelles surtout en ce qui a concerne d'être silencieusement plaintes, et si les jeunes femmes nous avaient attribués à chacune, seules en ce cas, une grande tente personnelle, nous avons ri et dansé, soutenues éventuellement, avec discrétion joyeuse, par des hommes de seconde génération.

PS et pour entrer dans la nuit écouter la première de la série de conférences "Gestes critiques" de Georges Didi Hubermann à l'auditorium de l'INHA pour soigner les penséees qui deviennent confuses et violentes à l'unisson de notre monde actuel. https://www.youtube.com/live/sWlqN0w51ww?si=xQEZrBk7zVMWyzK-

4 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Georges Didi-Huberman : belle coïncidence, j'ai assisté hier soir à sa conférence et j'ai programmé mon blog de jeudi et vendredi à ce sujet-là !

:-)

Arlette A a dit…

J'adore ce portrait des êtres "surnaturels" que sont les vieilles femmes un peu folles et leurs privilèges

Brigetoun a dit…

Dominique, de salubrité publique et médecin de l'esprit

Brigetoun a dit…

Arlette savoureux non ?