le gris qui cède au bleu
sur mon avancée
une fille un garçon
leurs obstacles différents
sur mêmes devoirs
et une Brigitte qui s'en revient en fatigue inégalée (avec l'aide d'une barre de chocolat et de la canne)... espacer ma présence et puisque j'ai terminé le #4 de l'atelier « enfances » de François Bon je reprends ma contribution au #3 « gravir »
Quête
Perdu... pourtant désireux de franchir l'incompréhension, s'entêtant, revenant un peu en arrière jusqu'à ces mots à partir desquels il a buté, comme prenant élan, s'arrêtant, laissant pénétrer les idées.
Perdu, pourtant certain que cela lui importe, son front penché sur la page, ses yeux qui se lèvent, trouvent la lumière de la fenêtre, trouvent mes yeux, se détournent pour refuser l'aide.
Perdu au seuil du langage portant les idées des adultes, au seuil de ce qu'il appelle, à tort ou à raison, d'un mot qu'il vient de découvrir, notion, au seuil de ce qu'il désire, au seuil de ce qui peut justifier la beauté de la vie.
Perdu, maintenant les yeux fixés sur un détail du tableau près de la fenêtre, quelque chose d'infime, chantonnant une sorte de mélopée, vérifiant sur sa tablette le sens d'un mot, il sourit, prend appui.
Il sourit, les sourcils un peu froncé, il reprend le livre, chasse d'un geste de la main mon attention, il se hisse avec les mots.
Il se hisse et la petite tension qui se devinait à peine sur son visage s'efface lentement, il parcourt maintenant le texte et ses lèvres s'entrouvrent, libèrent le souffle dans un sourire... je sens que le souvenir d'un jour très lointain dessine sur mon visage en écho un sourire. Il se retourne les yeux brillants, il me toise avec l'agacement que l'on a pour un importun indiscret.
2 commentaires:
Gravir la montagne ou la compréhension d'une image ou d'un texte ou même suivre une pensée différente est un exploit pour chacun
oui Arlette
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