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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, décembre 21, 2023

Pas cap alors odeur du sapin et poème hivernal

 


Fort peu et fort mal dormi, nervosité grande, mise en marche presque bonne et puis après un nettoyage cour d'une demi-heure anéantissement, laisser passer un petit temps, assise devant ordinateur revenir sur la journée politique d'hier, tenter échanges internet avec des mains tremblantes et deux erreurs de frappe par mot que je passais des heures à corriger au lieu de la reprise de ma contribution pour l'atelier de François Bon que j'avais décidée, voir qu'il était midi, en préparant très solide plat de pâtes regarder par la porte-fenêtre de la cuisine la superbe lumière qui accompagnait le bruissement de vent, déjeuner, décidée à tenter d'aller en début de soirée, c'est à dire vers cinq heures 30, avec partie de trajet en bus s'il le fallait, à la réunion de quelques (trois ou quatre les autres étant indisponibles) bénévoles de Rosmerta, que je je déserte maintenant étant incapable de prendre engagement, pour me tenir chaud à l'âme (sourire), sieste et réveil à peine un peu plus dispose... alors renoncer à ce projet, certaine de ne pas être en meilleure forme à l'heure de partir et tant pis pour es jambes (vais devenir énorme et paralysée si je continue, sourire) et en écoutant France Musique (entre autres l'histoire de la création en 1954 de « Déserts de Varèse (en me souvenant d'un assez formidable concert bien plus tard, où cette œuvre avait été donnée avec belle projection à la Cité de la Musique) suis arrivée à écrire/corriger/écrire dix-huit lignes avant d'abandonner,..

Alors puisque je dois tenter demain ou après demain de mettre en mots l'idée enfin venue, bonne ou mauvaise pour le prochain va-et-vient) reprends ma contribution, pas franchement satisfaisante pour la précédente (échange avec Marie-Christine Grimard)



une odeur de sapin

Dans un vieux roman réaliste, à la lisière du policier, cette formule si souvent trouvée ou entendue autrefois et qui semble passée de mode « ça sent le sapin »... et cette question qui me vient soudain : n'ai jamais senti l'odeur d'un cercueil, il est vrai que je n'ai jamais été rendre visite aux morts, même aux miens, dans leur cercueil, il est vrai aussi qu'on ne se penche pas, au cours de la cérémonie sur le bois du cercueil dûment fermé alors pour le renifler, qu'on a bien autre chose en tête et que d'autres odeurs, encens, fleurs, essence du corbillard s'entreposent. Alors quelle peut bien être l'odeur du sapin, non des planches mais d'un bel arbre robuste dans la forêt ? ma foi dans mon sud ce n'est pas un arbre fréquent, et même au cimetière de Saint Véran ou dans un jardin de Grignan que je fréquente parfois et qui contiennent une collection de conifères mon ignorance crasse ne me permet guère d'identifier avec certitude le sapin... pour les cyprès ça va encore, même si je suis bien incapable de citer le nom des différentes variétés, pour les pins aussi et les ifs, avec pour ceux ci le risque de baptiser ainsi un cyprès ou vice-versa, mais ne suis pas certaine de différencier un épicéa d'un sapin, ni les différentes sortes de sapins entre eux puisqu'il y en a certainement plusieurs, déterminées par leurs terroirs d'origine, pour les cèdres aussi je sais et quant à eux je connais l'odeur de leur bois coupé et l'aime... au fond j'imagine que celle du sapin doit avoir même profondeur mais pas telle rondeur, telle chaleur ambrée, l'imagine plus piquante, un peu comme celle d'un pot de peinture aqualine. Restent les sapins de Noël même s'ils ne faisaient pas partie de nos traditions du sud et n'en voyais, et encore moins n'en sentais, ni dans l'appartement familial ni, me semble-t-il, dans les rues (pas davantage que de villages de chalets) à l'exception d'une année où le regroupement familial s'était fait dans la région parisienne. Et même quand des sapins de plus ou plus grands sont arrivés chez les parents ou mes sœurs ils sentaient plutôt le chocolat ou l'odeur iodée des huitres. Google interrogé me dit que « L'arôme d'un arbre de Noël dépend tout d'abord de l'espèce. L'odeur provient principalement de trois molécules de la famille des terpènes : l'alphapinène et le béta-pinène (C10 H16). » ce qui n'éveille aucune sensation même imaginaire en moi. Maintenant qu'ils ont envahi les rues d'Avignon et autres lieux, je reviens aux hivers passés et tente de retrouver.l'odeur dans laquelle ai baigné un instant à leur côté : au coin de la place de l'Horloge je pense que l'odeur la plus forte risque d'être celle des legs qu'ont laissés les chiens contre le support de son tronc, mais en vers la place Saint Didier et le jardin du père Noël, négligeant les pingouins qui manquent d'urbanité, le cerf qui sort d'un dessin animé, je reste en arrêt devant lui, sa grande taille et sa puissance effacées par l'attention perplexe avec laquelle il avance doucement, pâtes repliées, comme rampant, le nez interrogateur s'infiltrant sous une branche de sapin sur laquelle flottent des feuilles mortes de platane, comme mon vieil ami labrador avant de se décider à ouvrir sa gueule sur le contenu inconnu de sa gamelle. Me penche vers lui et vers la branche, pose la main entre ses deux yeux et renifle la branche, me redresse parce que le contact de son front manque de l'élasticité et de la douceur de la fourrure et lui murmure « non ce n'est pas ça l'odeur du sapin, pas ce parfum de plastique, ce n'est pas non plus l'odeur de ta chair, du sang, de la fourrure humide et de la morue jeune et fraiche ni l'odeur de ma vieille chair, du tabac et de la morue salée et dessalée, c'est je le sens un parfum de forêt drue où tombe la lumière, une discrète odeur profonde et végétale avec une petite pointe piquante comme une cuillère de miel de forêt qui vous pique le nez ».



oooOooo


Quant au poème rituel, il est de Giuseppe Conte (traduction Jean-Baptiste Para) et l'ai trouvé dans le recueil « Poètes de la Méditerranée » de Poésie/Gallimard

les saisons du feu – 2

'… La lumière, une lame, une limite

impossible à atteindre, mais

les yeux de l'homme la poursuivent, jusqu'à

ne plus être des yeux.


Quand nous serons dans l'éblouissement

où n'existent plus ni dehors

ni dedans, ni côté gauche

ou côté droit, ni avant

ni après, où il n'y aura plus d'hiver

ni d'été, ni brumes impassibles ni

glaces flottantes,

là ou les points

cardinaux, celui de la tramontane,

du suroît et du sirocco

tourbillonnent et se

fondent

en un seul point, qui reflète

les étoiles dans une corolle de calendula


nous serons alors dans la lumière, la vérité

et chacun de nous connaîtra

son Dieu. »

4 commentaires:

arlette a dit…

Jambes fragiles Esprit agile ..beau ce dernier poème Merci pour tes mots

Brigetoun a dit…

et merci pour toi

mémoire du silence a dit…

Petite forme,
mais encore belle énergie et présence d'esprit... :-)

Que de merveilles dans ces Poètes de la Méditerranée

Brigetoun a dit…

trop gentille Maria