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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, décembre 22, 2023

Santons, lumière, enfance et poème

 


Le vent n'est plus que léger souvenir, vaquer, bagarre avec cour, crottes et feuilles, terminer ma contribution à l'atelier de François Bon, en corrigeant deux ou trois fois chaque mot ou presque, grimacer, laisser reposer, déjeuner très tard et m'en aller un peu avec quatre heures pour marcher, voir santons de trois églises et acheter ampoules, doliprane, serviettes en papier et savon pour le sol en commençant par Saint Agricol


et ma vieille préférée (et pour le reste début de mes photos à jeter sauf une)


Saint Pierre avec une autre vieille plus sereine


flâner, regarder vitrines, éviter passants jusqu'à la place Saint Didier et une seule photo sauvable des santons plus petits et nettement plus récents

acheter serviettes en papier, du cabillaud, une bougie, du doliprane, la nuit tombe sur la ville presque brusquement, j'oublie le savon.


Laisse encore reposer ma contribution au #9 de l'atelier de François Bon, verrai demain si je me résous à le plublier, mais je recopie mon #7

sur la petite table volante

Grenu, un peu rêche bien que souple, discrètement précieux comme un bijou autorisé à une jeune-fille, un long tube de tricot en fils épais de soie bleue de début de nuit, rebrodé de rangées de minuscules petites sphères métalliques, une fente presque invisible au centre pour y passer des pièces ou de petits messages, les extrémités se refermant ensuite sur leurs trésors en faisant coulisser deux anneaux d'argent aux fines striures. Jeté souplement sur une petite table volante près du canapé, à côté d'un cendrier d'argent interdit aux cendres mais voué à recevoir des pétales de roses fanées, une bourse accompagnée d'une petite merveille minuscule, une minuscule chaine d'argent sur laquelle coulissent deux petites plaques rectangulaires d'argent sur lesquelles sont gravés des branchages dix-neuf cents encadrant des feuilles, juste un peu plus petites, d'ivoire et un très fin porte-mine également gravé, veuf de sa mine, délicat objet à l'utilité mystérieuse jusqu'à ce qu'une femme qui sans en avoir eu l'usage à recueilli les souvenirs d'une ainée lâche les mot « carnet de bal » et on reste là, les jeudis après-midi de délicieux ennui, faisant coulisser les anneaux, bailler la fente pour y glisser des trésors imaginaires, un fin mouchoir si petit si fin se brodé que nul nez ne pourra jamais en tirer profit, un petit papier épais et légèrement velouté portant une écriture angulaire, penchée, à l'encre violette à demi effacée, et on laisse retomber d'une main soigneusement lasse sur ses genoux la bourse, on prend le carnet, on approche le porte crayon d'une plaque d'ivoire, nez et yeux levés pour récolter le nom qui va être tracé, et on prend soin de ne pas érafler la plaque, et on rabaisse les yeux, on prend un crayon, on essaie d'écrire ce qui pourrait être un poème d'ennui mais la mine glisse et on sourit... on regarde le soleil à ravers les vitres, on pense au fiancé parti en mer, on se tient le cou droit comme une jeune-fille.

ooOoo

Pour le poème du jour : deux fragments de « Hiver » de Luc Estang dans « Les Quatre éléments »


« … Ma ville parfumait la fourrure des femmes

par caresses de rire et d'air le long du cœur,

tandis que les maisons couvaient d'intimes flammes

et que me tenait chaud la laine du bonheur.


Mais la boule de verre aux neiges suspendue

se brisa. Les oiseaux fondirent et depuis

la lampe fut aveugle et les chèvres perdues

moururent loin de tout de colère et d'ennui

.

Ce urent désormais des neiges toutes nues

avec la virginale et simple odeur de l'eau,

sous la bassesse trop salissante des nues

pour croire qu'il y eût quelque soleil plus haut. »

4 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Au nom de la laïcité dont il est un farouche défenseur, Macron songe à interdire la présence de santons dans les vitrines qui font ainsi l'apologie déguisée d'une religion au mépris des lois en vigueur.

Ces immigrés sans papiers feront l'objet d'OQTF vers les pays dont ils sont originaires. :-)

Brigetoun a dit…

merci pour votre passage

lrd<oqtf sort délivrés en masse et indépendamment des religions (il. y a des catholiques sous tropicaux)

mémoire du silence a dit…

Sont belles ces petites vieilles.

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"Si toutes les filles du monde voulaient s’donner la main,
Tout autour de la mer elles pourraient faire une ronde.

Si tous les gars du monde voulaient bien êtr’ marins,
Ils f’raient avec leurs barques un joli pont sur l’onde.

Alors on pourrait faire une ronde autour du monde,
Si tous les gens du monde voulaient s’donner la main."


Ces mots de Paul Fort peuvent paraitre désués et enfantins
et pourtant et pourtant quel bel appel à la fraternité

Brigetoun a dit…

oui (et même maintenant - expérience personnelle -répondre au poing qui cherche le poing pour saluer avec un sourire (reste expérience Covi ) répondre parce que trouve ça trop brutal pour faible carcasse par mes mains jointes avec un sourire ce qui déclenche un rire partagé)