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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, décembre 23, 2023

Santons, Provence, livre et poème

 


'M'en suis allée dans ce jour d'hiver bienveillant, saluant au passage la minuscule crèche dans une vitrine de la Galerie Ducastel,


faisant un détour par le Palais du Rouvre, dans la cour duquel s'attardait la tente installée pour une ancienne exposition



pour voir une crèche moderne


et dans les pièces à l'étage quelques beaux santons anciens de collection, ainsi que la table de Noël, ses nappes multiples, les trois bougeoirs et les petites assiettes de blé de la Sainte Barbe attendant le « gros souper de Noël (varie un peu mais toujours maigre, par exemple cardons en béchamel ou aux anchois, gratin de courge, céleri à l'anchoïade et les indispensables la morue et les 13 desserts variables légèrement mais en gros classiquement les quatre mendiants : les noix ou noisettes pour les Augustins, les raisins secs pour les Dominicains, les figues sèches pour les Franciscains, les amandes pour les Carmes, les calissons, le nougat noir, le nougat blanc, les dattes, les oranges ou clémentines, le melon d'eau, la pompe à l'huile, la pâte de coing ou les pâtes de fruit, des fruits confits.



continuant en m'arrêtant chez les Délices du Lubéron pour du miel et deux confitures un peu raffinées, jusqu'au bazar de la rue Bonneterie pour le savon noir liquide au lin et deux gros savons de Marseille, avant de revenir par la place Saint Didier et la rue de la République pour saluer ma réouverture après un peu plus de deux ans de deuil du bureau de tabac (mais n'a plus de journaux)



pour trouver dans la niche à courrier un paquet et un cadeau, le roman d'Anne Dujardin « Elle parle des corps » qui s'ouvre ainsi, du moins la première partie passé le prologue (par une décision arbitraire)

« Elle parle des corps et rien. Cette phrase tourne en boucle dans ma tête. Je l'emmène marcher sur la plage. Le vent résonne dans la capuche de mon ciré mais ne la balaie pas. Mes lunettes se couvrent de gouttes de pluie. Elle parle de corps et à la suite rien ne vient. Pourtant la phrase ne se tait pas. Elle insiste. Persistante comme un refrain qui force à le fredonner toute une journée. Et c'est en boucle et ça ne s'arrête pas et ça agace pareil... »



Le poème du jour :est de René Char (1965)

Venasque

« Les gels en meute vous rassemblent

Hommes plus ardents que buisson ;

Les longs vents d 'hiver vont vous pendre.

Le toit de pierre est l'échafaud

D'une église glacée debout.


L'inclémence lointaine est filante et fixe.
Telle, un regard fier la voit.


Si n'acceptez pas ce qu'on vous offre, vous serez un jour des mendiants. Mendiants pour des refus plus grands.


On ne découvre la vraie clarté qu'au bas de l'escalier, au souffle de la porte.


Veuillez me vêtir de tendre neige, ô cieux, qui m'obligez à boire vos larmes.


La douleur est le dernier fruit, lui immortel, de la jeunesse.


Se mettre en chemin sur ses deux spieds, et jusqu'au soir, le presser, le reconnaître, le bien traiter ce chemin qui, en dépit de ses relais haineux, nous montre les fétus des souhaits exaucés et la terre croisée des oiseaux. »

5 commentaires:

mémoire du silence a dit…

"Si n'acceptez pas ce qu'on vous offre, vous serez un jour des mendiants. Mendiants pour des refus plus grands."

J'aime énormément la poésie de René Char ... et lorsque je la lis, toujours j'entends sa voix qui me la dit

Merci pour ce partage

Brigetoun a dit…

dito
et merci

DOMINIQUE AUTROU a dit…

Ça tient debout
Joyeux Noël à vous

Dominique Hasselmann a dit…

@ brigetoun : Cette tente (photo 3) démontre que la chasse aux migrants n'est pas encore efficacement lancée.

Un Char pour la route, merci ! :-)

Brigetoun a dit…

Dominique Autrou merci !

Dominique Hasselmann, elle est oubliée, inutile, les migrants sont partis (c"est Darmanin qui serait heureux grrrr !)