Mauvaise nuit au sommeil très rare et haché, se lever dans un monde humide, venir à bout comme le permettaient mains et idées du #1 du nouvel atelier de François Bon qui attendait depuis un début rapide dimanche que je m’intéresse à lui… résultat hum, mais mis en ligne et puis, après courte sieste, mon iMac, comme la veille, s’est bloqué… sortir à la hussarde, rouvrir comme peux… penser que risque fort de vivre ses derniers moments et ne pas savoir comment le remplacerai (si je disparais d’internet ne vous inquiétez pas, ce sera cela, tant pis… le plus ennuyeux : les formalités, banque, impôts, etc…)
Commencer à préparer ceci et puis partir poster une grande enveloppe, passer au bureau de tabac, chez un pharmacien et vers Rosmerta même si j’ai dit adieu à mon rôle de bénévole, juste parce qu’en avais besoin et pour parler de la manifestation de dimanche)… mais en fait j’ai renoncé en chemin à cette réunion de bénévoles, certaine de l’inutilité quasi ridicule de la chose (et j’ai été raccompagnée par le retour de la pluie)
Hier, avant que notre prince donne sa conférence de presse et que je lui préfère la quatrième conférence du cycle « Gestes critiques » de Georges Didi-Huberman https://www.youtube.com/live/_S_0EHsQtho?si=_2b-WHCTBK-NC-P4, je m’étais re-plongée, pour continuer avec l’idée de « retrait » dans le beau livre « Ombre de Chine », recueil de poèmes choisis et traduits par André Markowicz (chez Inculte) mais après avoir sélectionné un long passage vers la fin du « dur voyage » de plus ancien, Lu Zhaolin (634-684) https://en.wikipedia.org/wiki/Lu_Zhaolin
« … Dans notre vie nos désirs et nos gloires
tout est soumis au temps qui se déroule;
Passés en un éclair en un instant
se reposer sur eux est impossible.
Quelqu’un peut-il arpenter le soleil
quand il passe au-dessus des Monts de l’Ouest ?
Quelqu’un peut-il arrêter le courant
quand il s’écoule vers les mers de l’Est ?
Sur les tombes des Hans les arbres poussent
comme ils recouvrent le pays de Qin.
Tous ils arrivent passent disparaissent
tous méritant une lamentation.
Depuis toujours chaque année les grands princes
ont amassé des montagnes de riz.
Et chacun d’eux prévoyait que sa gloire
devrait briller jusqu’à la fin des temps.
Où voyez-vous leurs lèvres écarlates
où à présent la beauté de leurs traits !
Qu’entendez-vous à part les sources jaunes
et les buissons d’épines de leurs tombes ?
Un jour viendra votre or vos zibelines
seront vendus pour acheter du vin
Les fleurs flocons de jade se répandent
en mille et mille pièces dans le vent.
Ce qui est dit est pressé à vous
qui officiez dans les palais des dieux.
C’est au moment où votre vie bascule
que vous verrez qui sont vos vrais amis :
Ne violez pas l’enceinte du palais
restez loin de l’entrée du Dragon Bleu.
Ce que soi-même on a de mieux à faire
c’est de se retirer dans la montagne.
Toucher les cieux les îles immortelles
aucun espoir — trop haut beaucoup trop loin… »
Mais comme seuls des poèmes trop longs approchaient vaguement du thème, comme par contre ils sont très beaux dans l’ensemble ai retenu pour accompagner ce grand ancien, un court poème de chacun de ses cadets, de ceux qu’André Marcowicz réunit sous l’appellation dr « la grande triade » :
« Le lac Yi » de Wang Wei (701-761)
« Des flûtes sonnent loin sur l’autre rive
Le crépuscule l’heure de l’adieu
Au bord du lac il a tourné la tête
Montagnes bleues vers les nuages blancs. »
« Assis seul devant le Mont Respect » de Li Po (701 761)
« Une volée d’oiseaux a disparu
Indolent dans le ciel — un seul nuage
Nous regardant tous deux sans nous lasser
Tant qu’il ne reste plus que la montagne »
« Pensées en voyageant la nuit » de Tu Fu (712-720)
« Brise douce sur l’hère de la rive
Le long mât de la barque seul la nuit.
Touchant la plaine immense les étoiles
La lune sur les vagues du grand fleuve.
La gloire — écrire n’en apporte aucune.
L’office — la santé l’a retiré.
Flottant de place en place — la semblance :
Une mouette des sables ciel et terre. »
12 commentaires:
La poésie, contre l'uniforme en classe et le SNU obligatoire dès la seconde… L'armée dès l'école ! :-)
oui retour en plus qu'arrière... domestiquer la piétaille (on peut rêver que cela évzille dans les enfants un sentiment de contestation)
On peut même en rêver, hélas peu de chance de voir cela se réaliser
Alors contempler l’envers du décor qu’on nous impose, la lune le ciel l’immensité… oui
oui... oh !a marchera au moins untemps sur es meilleurs... mais pas la masse
Merci pour ce partage, Brigitte. C’est beau, mélancolique et pourtant, inexplicablement, ca rassérène. Ordinateur : je n’en ai plus depuis environ un an. Juste un téléphone qui me suffit pour l’instant.
Restons libres ...
"Une mouette des sables ciel et terre."
Elise moi je n'aipas de téléphone ou plutôt je n'en ai qu'un basique qui sert à parler
et ces petites citationd ne sot qu'une faible image de ce qu'est ce livre
Parfois besoin pour le jour du jour d'une phrase qui ronronne
J'aime "se lever à la hussarde "
Pour ne plus rêver comme Li Po de la lune à attraper au fond de l'eau
sourire... moi j'aime moins parce que ce n'était pas "se lever à la hussarde" mais sportir de l'ordinnateur c'est à dire le débrancher avec une certaine angoisse de ne pas arriver à la remettre en marcje
Long poème
long plaisir
grand merci
___
"si je disparais d’internet ne vous inquiétez pas" ... oh que si !
et merci à vous
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