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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, janvier 31, 2024

Vie calme et derniers jours d’une marionnette

 


Vie douce gardée

dans le calme de l’antre

un peu à l’écart



Vaquer au nécessaire, lire, écouter, penser un peu, avec discipline, pendant que le ciel était bleu, que le premier ministre parlait (et que je m’évitais lâchement des navrances ou colères impuissantes), que ici ou là gens souffraient, s’aimaient, vaquaient, lisaient, écoutaient ou non, pensaient bien ou mal, ou le croyaient.




Et en début de nuit reprendre chemin vers le Chêne Noir, 




retrouver les oeuvres de Charles-Louis La Salle, monter vers la salle et découvrir que ma place au quatrième rang est recouverte, comme les trois autres rangs précédents, d’un grand drap noir, poser le problème, attendre avec toute l’apparence d’une petite vieille dignement perdue ce qui m’a valu le déplacement de trois personnes vers les hauteurs, le rajustement de rangs selon désirs de déplacée et la conquête d’un strapontin (les aime) au cinquième rang, petit chammbardement et bonne introduction à un spectacle fortement teinté d’étrange,



le « dernier jour de Pierre » de et par la Compagnie Deraïdenz. Ignorais de quoi il s’agissait en prenant le billet, attirée uniquement par « théâtre de marionnette » et par le souvenir vague d’avoir rencontré le nom de la Compagnie ne savais plus quand ni où ni… Sur internet ai trouvé le matin un billet https://libretheatre.fr/le-dernier-jour-de-pierre-par-la-compagnie-deraidenz/ publié en mars 2023 à la fin de la résidence de Deraïdenz au Chêne noir… y prélève, outre la photo ci-dessus ©Serge Gutwirth (comme la suivante), cette pré-critique : L’aspect serein de ces décors et de ces marionnettes, cependant, en rappelant l’univers des santons de Provence, contrastait avec l’univers sombre et torturé constituant la marque de fabrique de la Compagnie Deraïdenz, qui prend toujours un malin plaisir à nous faire peur pour mieux nous faire réfléchir, en nous donnant à voir la « matière noire » qui nous entoure… On s’attendait donc à ce que ce conte sans histoire tourne au cauchemar. Et ce fut le cas avec le surgissement saisissant des « brèches noires » dans ce paysage exhalant déjà une infinie tristesse.

Afin de ménager le suspense, la Compagnie, cependant, a pris soin de ne pas dévoiler tous les détails de cette création en cours…



Le programme du théâtre indique Le dernier jour de Pierre raconte la fin tragique d’un homme, dans un cadre onirique, doux, étrange.

C’est un conte contemplatif sans texte, exposé par une vingtaine de marionnettes à fils et décors, ponctué de “Brèches Noires” horrifiques : apparitions incontrôlables et sombres, venant nous accompagner, le cœur battant, vers le Dernier Jour.
Ce spectacle est une tentative de faire appel à l’émotion profonde, de mettre en lumière et en contrastes les distorsions intérieures qui nous traversent et nous mettent en mouvement pour fuir, ou tendre vers. C’est une façon de mettre en matière et en poésie la violence d’un monde où l’on ne trouve pas la paix.



Sur le blog de Michel Flandrin https://www.michel-flandrin.fr/theatre/de-mal-en-pierre.htm , outre les deux autres photos de Serge Gutwirth, la mention de 10 tableaux, de marionnettes oeuvres de la Compagnie, d’un castelet, le rappel du nom de l’auteur, metteur en scène, dramaturge Baptiste Zsilina et cette précision « C’est l’histoire d’un chemineau au cœur d’un paysage, ouvragé de rocailles patinées par la lumière, décapées par le vent. En chemin, Pierre pose sa solitude dans un village, comme il s'en trouve dans les crèches ou les romans de Giono. »

Toutes choses qui justifiaient au moins la curiosité… avec, sur le programme de salle « c’est un grand écart entre le traumatisme et la consolation. Comme un ultime moment d’écoute, une dernière chance d’y croire, encore une fois. Poser un état de quête, de fragilité, de vulnérabilité, et là où il faudrait le plus de réparation et de bienveillance, supprimer l’espoir : que le constat soit insupportable. En rendant son cauchemar insupportable, solliciter le dormeur pour prendre part à son arrachement… » Alors que dire ? En sachant que c’est presque impossible. Que le traumatisme, hors la brutalité avec laquelle il survient (musique féroce et bruitisme d’étrange, passage au noir et surgissement brusque dans le noir devant le castelet caché de gigantesques formes, visage énorme à la chevelure de plumes sales arrachée par ce qui pourrait être des tenailles, singe grimpant sur un rideau, énorme forme qui semble une carcasse de veuf éventrée sur laquelle s’écharnent des mouches invisible avec bruyantes déglutitions et qui se courbe pour les chasser etc…) est davantage esthétiquement étrange qu’inquiétant , que mes tableaux à peine animés par des marionnettes plus ou moins grandes avec bruits de la vie et onomatopées, musique discordante ou l’air que joue un violoniste de rue, petites scènes courtes hachées par le bruit du rideau rigide qui se referme et le petit tintamarre qui accompagne le changement de décor ou d’échelle n’est pas exactement consolation mais ne manque pas de poésie. Que c’est court et parfois lent. Mais que globalement on sourit d’aise à la fin , un sourire un rien désorienté.



Après un retour dans la nuit qui, surtout avec mon énorme manteau, se fait gentille, 



prendre dans la niche à courrier deux enveloppes qui patientaient. Que leurs expéditeurs soient remerciés. 

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Fort souvenir des œuvres de La Salle à la villa Tamaris ...sa sœur une amie
Quant aux marionnettes, sorte de cauchemar éveillé il me semble devait être étrangement beau

Anonyme a dit…

Voilà encore une bévue Anonyme c'est moi Arlette grrrrrr

Dominique Hasselmann a dit…

Question spectacle de marionnette, hier après-midi l'Assemblée nationale était très accessible, même si le spectacle était vraiment longuet et l'interprète totalement à côté de ses pompes. :-)

Brigetoun a dit…

exactement Arlette

Brigetoun a dit…

Dominique n'avais pas envie de supporter ça... me cntnte (enfin en pas contente) du résumé

mémoire du silence a dit…

Oh ! Comme j'aurais aimé assister à ce spectacle...
je garde ceci pour la journée :
"C’est une façon de mettre en matière et en poésie la violence d’un monde où l’on ne trouve pas la paix."

J'aime les marionnettes, les belles, les vraies, celles qui nous font du bien et nous font rêver, et non point celles hystériques et suffisantes, voire même insultantes sous leurs "beaux discours" à L'Assemblée...