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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, mars 20, 2024

Accompagner cortège, picorage lecture

 


Blanc effiloché

flottant sous léger souffle

sur bleu adouci




Comme le 19 était grève, pas seulement à la radio, par sympathie pour les « agents » des Services Publics, m’en suis allée matin



comme d’autres, retrouver la petite cohorte qui se préparait à manifester en suivant rue de la République.



Marchais sur le trottoir comme non légitime, juste pour accompagner, les abandonnant en passant devant me Carrefour pour acheter poisson sous plastique,



les rejoignant, puisque c’est un de mes chemins, devant la mairie, écoutant quelques minutes la prise de parole.. et rageant devant la déliquescence accélérée de cette richesse notre que sont les dits services publics…



Et puis dans l’après-midi, pensant au texte projeté sur ce qu’a été, qu’est, pour moi, le geste d’écrire, au crayon, au burin (assez ou très très très peu, sourire), à la plume ou sur un clavier… revenant sur cette phrase de Flusser « Avoir des pensées non écrites est n’avoir strictement rien. » m’arrêtant dessus avec une certaine mauvaise foi, et lui opposant les gestes qui sans mot sont pensée, comme ceux d’un artisan, d’un enfant qui découvre le monde avant les mots… et la façon dont un acteur ou un danseur s’exprime au delà ou sans les mots, j’ai repris Le corps de l’acteur de Pippo Delbono (entretiens avec Hervé Pons aux Solitaires Intempestifs, relu il y a deux ou trois nuits) et ce qu’il appelle l’échauffement, exercice pratiqué par ses acteurs pour éviter la psychologie dans leur jeu et la recherche de la virtuosité « Grâce à l’échauffement, l’acteur peut trouver à l’intérieur de son corps, sans se creuser la tête, des sentiments comme la douleur, l’amour, la beauté, la souffrance. » et, plus loin « Je cherche, comme un danseur et pas comme un acteur. J’oeuvre à la maitrise de mon corps pour que la parole devienne comme une autre façon de penser ». Et je réalise que je me fourvoie en arrivant à pister chez lui une formulation de l’idée du geste/pensée puisque dans son théâtre le jeu de l’acteur doit recherche le sacré (et refuser la pensée) arriver à « un état au monde sans défense, sans préjugé, en totale innocence et contradiction, car c’est à ce moment là anéantis, qu’ils peuvent jouer. C’est le lieu de la poésie.. »


L’abandonnant avant qu’il en vienne au bouddhisme, mais sans doute un peu influencée, ai pris L’acteur qui ne revient pas (journées de théâtre au Japon) de Georges Banu et, presque au hasard, parce que le livre s’ouvrait d’abord là, à propos de Tamasaburo Bando (trésor vivant et onnagata |acteur de kabuki représentant une femme) : « Tamasaburo, dans une séance de démonstration, montre les ressources de la colonne vertébrale… Le dos parle et en même temps captive. Il suit les palpitations de la femme par la calligraphie d’une ligne serpentine car son discours cherche à dire un être autant qu’à charmer l’oeil… Yoshi Oida écrit dans L’Acteur flottant que, selon la pensée traditionnelle, la colonne vertébrale sert de véhicule à la communication spirituelle des « grands initiés » de Bouddha à Jésus. »


Autre page qui s’ouvre, un peu après le chapitre dans lequel il voit dans le théâtre de Genet, qui contrairement à Artaud, Craig, Brecht, Claudel… n’aurait pas assisté à une représentation de théâtre oriental, une parenté avec le kabuki par les indications qu’il donne dans ses Lettres à Roger Blin sur le cérémonial qu’il désire, les costumes comme « des monuments difficiles à porter », un jeu des acteurs refusant « les gestes courants afin d’imaginer un alphabet de postures conventionnelles, construites pour la scène, postures que les interprètes doivent apprendre », il passe rapidement par le butô, et son succès plus facile en Occident parce qu’il s’opposait aux formes codifiées, ce qui m’a amené à refermer le livre et, à prendre L’Origine de la danse de Pascal Quignard … et suis tombée dans l’eau prénatale 

« Tanaka : Je ne danse pas une danse qui appartient à ce monde. Je danse la danse dont le corps se souvient. Min signifie le fleuve, le flux, l’eau vive. Je relâche le corps dans le courant. J’oublie même l’eau dans laquelle je suis immergé et où je danse quand je danse dans l’air…. » et j’arrête parce que tout le livre serait à citer (et que n’en ai ni la force ni le droit) et que je suis très loin de mon vague point de départ (quoique), je range Kant et garde Quignard pour mes relectures vespérales et nocturnes. 


Et j’ai victorieusement évité de me risquer à trouver des mots pour le #9 de l’atelier du tiers.livre, au moins pour aujourd’hui.

4 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Nicole Belloubet va continuer le massacre de l'Éducation nationale, dans la droite ligne de la sportive éphémère et sous les ordres intangibles du Chef.

Manifestation : un théâtre de rue à Avignon en "off" et hors-programme, ça n'arrive pas tous les jours ! :-)

Brigetoun a dit…

Nicole Belloubet va continuer les dégpats de ses prédécesszurs (la sportive n'a pas eu le temps)
oh les manifs et spectacles de rue ne sont pas rares à Avignon... juste il y a quelques jours c'était tambourinaires, et il y a dû y avoir autres entre temps
Ceci dit, merci

Arlette A a dit…

La danse de Quignard ..et" l'écriture de la pensée si non rien"...jaime beaucoup des tes picotages

Brigetoun a dit…

Arlette un très grand merci à toi d'avoir lu au delà des images (penses que tu es une des seules, sourire)