Ouate sur le ciel
matin, mais se fractionnant
quand m’en suis allée
Première fois que ma peau
ronronnait sous main de l’air.
Chercher M en haut, en bas, ne pas le trouver, commencer à vérifier (en cachant ce qu’il avait noté) qu’un Moussa avait bien compris la construction des participes passés, tout contents étions de battre son camarade de classe qui travaillait avec une bénévole à la table voisine… une demi-heure au milieu de laquelle M ou Mamadou est arrivé, attendant en feuilletant une BD et puis deux heures avec lui, en bonne humeur mais un rien éprouvante parce qu’il en est au stade où en sait plus ou moins qu’il ne le croit, où la jonction entre ce qu’il sait puisqu’il parle fort correctement le français et ce qu’il apprend ne se fait pas, où pour lire à voix haute « petite » il me dit p.e.t.i.t.e. et ne comprend ce que cela signifie, où il raconte ce qui s’est passé la veille ou des projets mais quand je lui demande ce que désigne « aujourd’hui je suis » répond du futur, et au « non » que je lui oppose répond "ah oui du passé"… La maîtresse lui a donné une masse de travail, lui ai demandé de préparer au crayon ce dont il était capable et nous verrons cela lundi.
Retour moulue, anéantie.. découvrant qu’un bic vert avait coulé dans ma main et qu’en frottant mes lèvres parce que j’avais soif je les avais maquillées (d’où masque qui trainait dans ma poche depuis hier)… me déconnecter ou du moins en rester au trois!me cours de Patrick Boucheron au Collège de France sur « Politiques de l’amour »
Et pour clore le jour, le sixième poème de « A la saison des abricots » de Carol Sansour traduit de l’arabe palestinien par Mireille Mikhail et Henri Jules Julien
Au commencement étaient les abricots
Le premier foyer
La chaleur du sol
Le bourdon des insectes
À la saison des abricots
Le début de l’été et des amours platoniques
Les chiens fatigués dans la ruelle et d’assomants voisins
À la saison des abricots
Les matins aux tons verts jaunes et miel
L’appel du vendeur de glace ambulant dans l’après-midi
L’odeur du sucre qui caramélise
Les enfants jouant dans la poussière
Et ma mère prépare le café
Le lait le thé
Ma mère toujours
Les trahisons les plus graves et les pertes les plus sévères et l’exil le plus long
À la saison des abricots
10 commentaires:
Les fruits de la pédagogie… :-)
espérons... et bonjour et merci Dominique
Beau poème à la saveur orientale. Dans ces apprentissages, il y a une vérité originelle qui est l'altérité entre deux générations et deux continents
et trois religions
et la difficultz d'être assignée à une identité mais la solidarité... une merveilleuse femme que j'ai entendue
Une page qui me touche tout particulièrement dans l'apprentissage du passé composé :-)
et puis la beauté des mots de Carol Sansour
« A la saison des abricots » de Carol Sansour que j'avais découvert grâce à vous il y a deux ans... merci encore
merci à vous Maria (elle est plus dure dans d'autres poèmes du recueil, et parfois satyrique )
Très punk les lèvres vertes .😂
Et la leçon de la compréhension une belle expérience je trouve
n'est ce pas (pour les lèvres)
pour le reste il y a toujours la crainte de ne pas être capable
Le courage à l'oeuvre
des deux côtés
et
ce poème magnifique.
Merci
pour eux
et
pour ceux qui viennent ici
dont je suis.
grand merci à vous
pour le courage j'aimerais qu'on laisse au leur le temps de reprendre force, ce qui n'est plus vraiment le cas
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