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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, août 20, 2024

Charroi, australopithèques et conversation

 


La sensation ce matin encore, que j’avais oubliée, en sortant de sous le drap de  mes épaules frissonnant un peu dans la presque fraîcheur et, portant sac avec quatre draps et une robe dans les belles rafales de vent (qui n’était plus adoucissement), cette idée de froid venue se réveiller malgré le tee-shirt à manches longues (bon les gens que je croisais étaient en manches courtes)…




Au retour dans l’air qui approchait les trente degrés, au calme, et me caressait de sa tiédeur, lutter en descendant vers le fleuve contre le vent qui s’emparait du sac de drap et des deux robes empaquetées de plastique en me dotant d’une aile me repoussant en arrière sous la pesée de son souffle et en rire.




Une impression de fin de vacances… je continue à suivre, avec des arrêts et des retours en arrière pour vérifier ailleurs sur internet ou dans ce que j’ai déjà entendu certaines notions, les conférences de Jean-Jacques Hublin de cycle donné en 2020-2021 au Collège de France  sous le titre de « avant les hommes » à propos des Hominines  (et non des Hominidés qui comprendraient également les Pans c’est à dire les ancêtres des Chimpanzés) d’Afrique du Sud ou de l’Est (avec extension au Tchad avec le Sahelanthropus tchadensis) et de leurs différentes lignées (quelques unes en pagaille : Australopithecus afarensis ou anamensis ou…, Paranthropus aethiopicus, mes préférés les deux Australopithecus dediba de Malapa,  et de la place d’Ardipithecus ramidus |qui fut un temps appelé Australopithecus ramidus | ainsi que, plus ancien, d'Orrorin tugenensis etc.. le tout très simplifié) et me bagarrant avec eux, les débats, les remises en cause, les...  je recours pour Paumée à l’atelier et au #9 


J’ai dit



J’étais assise sur la terre, et des petits cailloux me faisaient, non ne me faisaient pas tout à fait mal mais je les sentais, et appuyée sur cette sensation mon esprit divaguait à partir de ce que disaient ces voix qui s’interrogeaient sur mon avenir,


une voix, celle de cette femme qui m’était seconde mère, qui pensait qu’elle me connaissait, qu’elle était seule pour cela, et comme elle le disait je choisissais de croire que c’était sans doute vrai, a parlé de l’Ecole des Chartes,


la voix plus familière, celle que les étrangers confondaient avec la mienne, et moi je ne comprenais pas comment ils le pouvaient, a répondu en hésitant que je n’avais pas fait de grec et dans son timbre j’ai senti le reproche, oui bien entendu c’était ma faute, c’était parce que je n’aimais pas la nonne chargée du latin en troisième et que pendant un an j’avais rendu des copies blanches ou qui ne valaient guère mieux que je n’en avais pas été jugée digne, mais peut-être a ajouté la voix l’Ecole du Louvre,


et là mon oreille a frémi, enfin pas mon oreille mais le coin du cerveau qui les entendait, l’aimais le Louvre, aimais chacun des moments où j’avais pu y trainer ma liberté et mes yeux et me suis perdue dans un mélange de vases grecs ceux à fond noir et puis leurs contraires, et les formes, et le grand corps blanc sur les genoux d’une vierge comme une géométrie, et un gant peint et,


j’ai pensé érudition, et tout mon corps en a tremblé sans que ça se voit,


j’ai levé la tête et j’ai dit je veux être architecte,


même les cailloux se sont tenus tranquilles comme les fourmis qui traversaient mon coin de terre, il y avait juste une branche qui remuait contre un parasol et le silence soudain, qui a duré,


non qui n’a pas duré vraiment, rien ne peut interrompre longtemps une conversation d’après-midi d’été sous un parasol, il y a eu une interrogation, un pourquoi qui signifiait que c’était insensé, 


je ne sais pas dit mon cerveau et  ma bouche baille comme celle d’un mérou surpris dans sa cache, une réponse se cherche mais avant que les mots ne viennent parce que votre Bernard le tente dit la voix qui est presque mienne, j’ai posé une brindille en travers du chemin des fourmis en refusant de rougir, 


je savais que ce n’était pas cela qui avait parlé en moi ou pas complètement, pas vraiment,  la voix d’homme a répondu que Bernard avait fait math élem  alors que ce qu’on fêtait, une idée idiote on ne fêtait rien, c’était mon succès en philo,


on fêtera ça plus tard ma chérie, a dit la femme, j’ai relevé la tête et j’ai grimacé un sourire, elle a continué par une interrogation qui appelait un non est-ce que c’est important les maths pour être architecte à laquelle deux voix masculines ont répondu que oui,


j’ai appuyé ma main sur les cailloux, me suis promis que je leur prouverai leur tort, que bien sûr c’était sans doute important les maths mais que moi je n’avais qu’à vouloir apprendre et puis que ceux qui avaient créé les absides à chapelles rayonnantes d’Auvergne ou la géométrie du clocher et du cloître contre le ciel et la forêt au Thoronet n’avaient certainement pas leur bac, 


ils expliquaient pourquoi, elle a posé une question sur  les voitures choisies pour la soirée chez les X,


je me suis levée, je suis rentrée dans la fraîcheur de la maison, je savais qu’elle gagnerait.


(navrée… la paresse me rend très longue) 





5 commentaires:

mémoire du silence a dit…

merci à la longueur de la paresse,
nous a donné un beau texte ...:-)

Arlette A a dit…

En pointillés..ou comme une sage rebelle est née Fiction ou pas il y a tant de vrai dans ce texte qui renvoie à des souvenirs..

Brigetoun a dit…

merci

Brigetoun a dit…

fiction qui le sera davantage avec un autre texte vers la fin mais l'Ecole du Louvre (en fait is avaient raison,j'aurais préféré les chartes mais n'avais pas fait de grec) la philo le désir d'être architecte c'est vrai (une année m'a été offerte avec un 4 en math à la fin et un débrouille-toi ... les filles ça se marie et il y avait la suite de la famiglia.. pas plus mal ça m'a donné une orientation bâtiment, n'aurais pas eu moyens d'ouvrir un cabinet et j'en ai gardé des traces et de bons souvenirs)

Catherine Plée a dit…

c'est si délicieux de lire ces petits cailloux qui pointent et la naissance de la vocation d'architecte . L'avez-vous été finalement?