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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, septembre 21, 2024

Marche hors des remparts et bouquet de senteurs

 



Matin lumineux

air doucement aimable

marcher sans penser





Penser, à vrai dire, puisqu’on ne peut l’éviter, mais avec désordre, le long des remparts, dans le plaisir du fonctionnement quasi satisfaisant des jambes… et puis rentrer dans la ville.


En début d’après-midi une douloureuse, même si elle arrive après une attente obsédante de plusieurs jours, annonce familiale..

Lui laisser prendre sa place et recourir encore l’atelier du tiers livre de l’été avec ma contribution au #25


Bouquet de hasard


L’odeur de la laisse de mer au petit matin, nez qui picote et aigreur ronde et riche.


L’odeur de la poussière dans le rayon filtrant entre volets entrebâillés aux heures chaudes.


L’odeur de mon renvoi de peine froide en pensant ton absence.


Les odeurs que j’ai oubliées, celles que vous aviez.


L’odeur de ta pipe, mon Père, de celles dont tu te servais, pas de celle en céramique que j’ai ici, en deux morceaux posés dans un petit bol de bois tourné, dont il semble que tu te sois servi à une période où nous étions séparés.


L’odeur de poussière d’un rideau qui s’ouvrira sur de la beauté.


L’odeur, non les odeurs agglomérées d’un fond de port.


L’odeur des petits disques de pastel comprimé entassés en une colonne sur un rayon d’une de mes bibliothèques.


L’odeur de l’infusion de thym dans une tasse à côté de moi.


L’odeur de la chaleur quand l’air devient un solide contre lequel on doit pousser pour le franchir et pénétrer dans la froideur acide d’une pièce climatisée.


L’odeur tant aimée de la terre après la pluie qui éveille en moi le besoin instinctif, auquel depuis le très lointain âge où on m’a dit que j’étais raisonnable je n’ai plus cédé, d’aller y taper des pieds, la prendre dans mes mains, la gratter et m’en mettre plein sous les ongles.


L’odeur sucrée d’un sourire qui laisse mort les yeux qui le surmontent.


L’odeur laissée sur mes doigts par les brins de fleurs de chèvrefeuille que j’ai détruits en les froissant.


L’odeur de la peau de mandarine posée dans le four en train de refroidir.


L’odeur des boucles de ta barbe qui me disait que tu avais remarqué une des stagiaires.


L’odeur du lichen sur un rocher brûlant au dessus de la crique.


L’odeur des pommes de terre qui ne sont plus que bouts de charbon faisant corps avec la casserole où je les ai oubliées un temps indéfini que j’appelle infini, odeur qui s’intensifie et s’installe une fois la plaque éteinte pendant que j’essaie de récurer.


La légère odeur de vase qui baigne parfois notre quartier près du fleuve.


L’odeur qu’on redécouvre chaque fois de la peau d’un bébé, là juste là, dans les petits plis autour du cou.


Les odeurs de ce que nous expulsons de notre corps et de ce que nous jetons, leur riche variété que nous détestons. 


L’odeur de la rose où j’ai plongé mon nez jusqu’à me croire abeille enivrée  et l’odeur indéfinissable et douce des pétales fanées dans une coupe… quelque chose comme du caramel qui refroidit je crois.


L’odeur de Shalimar que je crois sentir en te voyant, un peu plus jeune que je ne suis, nous regarder avec le  sourire bienveillant et hésitant de celle qui n’entend presque plus rien, depuis cette photo que j’aime.


L’odeur de pomme mure de l’eau de toilette de Fath que m’avait offerte ma grand-mère et qui n’existe plus.


L’odeur de la grande cocote de métal que je ramenais vers mn studio contenant la bouillabaisse préparée par le poissonnier de Bandol et que n’avais plus qu’à faire cuire pour mes invités.


L’odeur du sang, les odeurs du sang.

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