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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, septembre 18, 2024

Matin dans les rues — et une chute à travers l’irréel

 



Un reste de vent

l’esprit et les yeux voguant

marche dans le bleu





La main attiédie 

posée par l’air sur la peau

douces foucades


Ménage, petite marche, penser ax proches, penser à l’atelier du tiers livre, noter l’idée qui pointe, jeter deux phrases… on verra — et recopier ma contribution (une descente foldingue dans l’irréel)au #23 de l’atelier d’été


En glissant


On chercherait comment, on ouvrirait le placard où vivent secrets et muets les compteurs d’eau, on se glisserait | ah dame faudrait pas être bien ossu et bien gras, on crierait à ceux qui ne pourraient pas d’aller voir dans la maison voisine, justement elle était en travaux | on se glisserait derrière les compteurs et là il y aurait une trappe au sol, une trappe pour futifus, on l’ouvrirait on passerait les jambes on forcerait un peu pour les chances on lèverait les bras au dessus de sa tête on se laisserait glisser le long de la plaque de béton qui isolerait un cube de cave sous l’antiquaire et on chuterait plus bas sur un sol sans caractère sur un énorme espace sous un dais de voutes de briques, de pierres, de ciment, avec de-ci de-là des trous dans ce plafond d’où pourrait pendre des jambes un bras armé d’une torche une tête… On avancerait sur ce sol qui pencherait peu à peu.


Plus bas il y aurait le fleuve chargé de troncs qui viendraient s’échouer et de corps qui fileraient vers Arles et on creuserait un peu la rive pour se glisser sous son lit.


Plus bas il y aurait un baleineau échoué du sable en tas et une bétonnière de grosses pierres un atelier de vannier et le mur étanche de la cave un escalier aussi.


Plus bas il y aurait des bois exotiques et un ébéniste des paniers de graines une bibliothèque de couvent une chapelle si petite qu’un homme du nord serait debout coincé sa tête encadrée dans la coupole.


Plus bas il y aurait sous un plafond suintant un quai de briques une souche couverte de lichens une galère un potager et un moulin à huile avec ses scourtins il y aurait aussi des gars assis sur une dalle nettoyée autour d’un couffin contenant saucissons brioches tressées vin de citron et pot de raisiné.


Plus bas il y aurait un céramiste un teinturier et ses bacs de couleurs étranges des hommes paradant en shorts longs aux jambes de couleurs différentes comme les reitres d’autrefois mais sans les fronces des dames en longues tuniques de brocard des filles en jupons de dentelle une barque de lavandières un pêcheur portant un panier débordant d’anguilles un salon baroque en rotin.


Plus bas il y aurait une voiture à pédales tirée par un vélo un piéton poussé par une moto une jaguar et une pompe à essence sans tuyau il y aurait aussi un atelier de tisserand une fabrique de fleurs artificielles et une fonderie.


Plus bas ils aurait le fleuve devenu lac pesant sur un haut barrage courbe.


Plus bas, je ne sais pas je glisse.

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

La "folle du logis" serait sortie… de "l'antre" ? ;-)

Brigetoun a dit…

et s'en donne à coeur joie

Aunrys a dit…

On sent le coeur joyeux
et ça envoie du bien
à distance

Brigetoun a dit…

Aunrys, heureusement il y a des jours comme ça

Arlette A a dit…

Mais elle va ressortir à l'autre bout de la terre ,à force de descendre aussi profond

Brigetoun a dit…

elle est prudente et n'aime pas assez la chaleur pour paser le noyau