Départ vers 15 heures 30 dans la douceur relative et sous ciel tendre vers l’opéra chassant le petit malaise du matin (celui de ces jours arrivant à l’aigu) devant ma nouvelle étape qui veut que me faisant extrêmement rare je ne suis plus dans la boucle de courriels des bénévoles de Rosmerta mais uniquement dans celui des luttes pour la défense des immigrés et notamment des jeunes à laquelle je peux rarement avoir actif d’accompagnement, sur le fait aussi que renâclant devant l’élagage de tout ce qui encombre l’antre en pensant au jour qui viendra tôt ou tard où ne pourrais plus éviter la dépendance (et chercher une place bas de gamme dans un bidule pour nous vieillards) et au moins dès maintenant me refuser tout achat de livre (ai tant à relire de toutes façons avant de me résoudre à évacuer… ce que ne suis pas prête à faire).
Souriant à la lumière me préparais au bonheur (qui ne me bouda pas) attendu à priori du concert de l’après-midi, concert de l’orchestre Ghislieri, sous le direction de son fondateur Giulo Prandi, consacré à la « Guiditta di Cambridge » d’Alessandro Scarlatti que je ne connaissais pas (vais étaler un peu de ma science toute neuve ce qui ne dira pas grand chose de mon plaisir mais m’aidera à le fixer). Reprenant la présentation sur le site de l’opéra : La Giuditta est un oratorio d’Alessandro Scarlatti, écrit en 1690 pour trois solistes, cordes et basse continue… Il raconte l’histoire de l’héroïne des hébreux, Judith, qui a libéré la ville assiégée de Bethulia après avoir séduit et décapité le général Holopherne, chef de l’armée du Roi Assuérus.
Et c’est aux solistes et orchestre du Ghislierimusica - Centre Di Musica Antica que dirige l’excellent chef Giulio Prandi qu’il revient de remettre en lumière les intentions théâtrales raffinées et l’écriture instrumentale mûre et stupéfiante de cette Giuditta, à la fois musique sacrée et mélodrame, représentée pour la première fois à Avignon.
Le second des deux oratorio sur le même sujet composés par Scarlatti | le premier « la Giuditta de Naples » datant de 1693 pour cinq solistes, deux flûtes, trompette, trombones, cordes et basse continue, avait comme librettiste le Cardinal Pietro Ottboni | baptisé « Guiditta di Cambridge » (lieu où est conservé la partition) daté de 1693 sur un livret d’Antonio Ottoboni, père de Pietro, est plus intime, plus resserré, pour trois solistes et un orchestre plus réduit : cordes et basse continue.
Sur le programme de salle Même s’il s’agit de musique sacrée, c’est notamment le mélodrame dominant qui dicte les règles : d’après les canons du théâtre musical, la composante sensuelle et érotique joue un pole intense et de premier plan, notamment dans la grande scène centrale de séduction (fin de la première partie) entre les deux personnages. Un élément d’envergure est aussi l’insertion méta-musicale dans la scène de la décapitation quand Judith demande à la nourrice de chanter une berceuse pour apaiser le géant, donnant lieu à l’intonation d’une véritable cantate autonome. La narration se fait vibrante du fait de l’absence d’un personnage messager : de ce fait toutes les actions se déroulent dans le cadre des partitions musicales ou sont racontées par les personnages eux-mêmes à la première personne…. Giulio Pranti.
Les interprètes : Judith Sonia Tedla Chebreab soprano — la nourrice Filippo Mineccia contre-ténor (la chemise rouge) — Holopherne Raffaele Giordani ténor (presque baryton) à la voix puissante.
S’ajoutait le plaisir d’un concert presque privé, le public ne remplissant pas le premier balcon et le parterre sans être ridicule et donc navrant.
Je n’ai pas d’enregistrement par cet orchestre et ces chanteurs (et l’oeuvre est assez longue), alors juste pour avoir quelques notes de Scarlatti en conclusion, une très courte vidéo d’une ancienne production.
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