Matin du 28 novembre 2024, un ciel d’un bleu clair très doux avec virgules blanches, un température un peu moins tiède que la veille,
remettre mes pas dans mes pas et vouloir goûter mon cadre comme si le découvrait (avec tout de même le confort de la familiarité qui gomme les caprices carcasse quand s’éveillent, ce qui n’était pas le cas).
Un léger ahurissement en voyant parmi les éléments de décor plus ou moins réussis qui se mettent en place (les lumières arrangeront un peu) l’ourlet de la mairie, s’approcher, et transformer la grimace en sourire en constatant que les sapins découpés sont l’oeuvre d’enfants.
Et parce que j’avais repris les deux derrières nuits l Chanson de la croisade albigeoise envie d’en cueillir deux passages en amont de la révolte de Toulouse contre les barons de Monfort jusqu’au retour de Rome du comte de Toulouse et de son fils en 1216 après le concile de Latran et son passage à Avignon (qui en ce temps n’avait encore ni Pape ni les actuels remparts) tel que le conte le continuateur anonyme (et du camp des Provençaux par reprendre son terme)
Tant parlant de las armas e d’amors e dels dos
Tro que l vespers s’abaicha e ls recep Avinhos…ou, dans l’adaptation de Henri Gougaud
« Ils vont ainsi parlant d’amour et de batailles
jusqu’à la nuit tombée où dans la brume obscure
apparaît Avignon. Ils entrent dans la ville.
Dès que le peuple entend ferrailler son cortège
il s’élance en dehors, laissant portes battantes,
il envahie les rues, chapeaux et mains brandis
les uns criant : « Vivat ! Gloire à ceux de Toulouse ! »
Les autres : « Dieu nous aime ! Il nous vient au secours ! »
Les plus hardis, gonflés de bonheur et de larmes,
tombent dans la poussière, à genoux, bras tendus
vers le comte et son fils : « Doux Jésus, disent-ils,
donnez-nous le pouvoir de les aider à vaincre ! »
Si grande est la cohue, si pressante la foule
qu’il faut bastonner sec pour s’ouvrir un chemin.
Les comtes toulousains vont prier à l’église,
puis s’attablent devant un festin fastueux.
Sauces, poissons, bons vins relevés de girofle,
dorés, rouges, vermeils, Sint servis à foison
parmi chants de jongleurs, danses vives, airs de vies.
Le dimanche matin les nobles d’Avignon
et messire Raymond font serent d’alliance…
Il tient un bref conseil avec ses chevaliers
puis s’en va, rayonnant de vaillance, à Orange
offrir pacte loyal de mue secours
à Guillaume des Baux, prince de cette ville.
Les jours suivants son fils pénètre en Venaissin,
Place des garnisons à Peynes, Malaucène,
Beaumes et d’autres châteaux de ses nouveaux vassaux.
Alors le mauvais temps des traîtrises, des ruines,
des orages de sang reviennent sur le pays.
Évêques , moines, clercs haïssent le jeune homme.
Ils dressent contre lui Raymond Pelet, ce lâche
et le seigneur des Baux, et Nîmes, et Courthézon
Et Raimbaud de Lachau, et Jehan de Senuc… »
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