Après la pluie du petit matin un ciel gris et des hésitations humides… m’en suis allée avec l’obligation (et finalement le désir) de marcher, le besoin de poser mes yeux hors de l’antre, de pain et une vague envie de poisson vrai…
Une rencontre et une courte flânerie Fnac, pas de queue encore à Bella Ciao (considérée comme la meilleure boulangerie Avignonnaise) mais n’avaient pas ce que voulais…
Une belle animation dans les Halles d’où suis sortie avec un demi pain aux graines et un maquereau
et un petit aller et retour à travers ce que le temps chagrin laissait du marché de la rue Carnot et des Carmes où des mini-aubergines ont rejoint mon sac et m’en suis revenue un peu avant midi. Sieste, lecture d’articles du Monde Diplomatique et d’Alternatives économiques, Attal face aux sénateurs, un peu d’internet,…
et m’en suis allée en début de soirée vers le théâtre des Halles pour la création d’un spectacle d’une compagnie de théâtre locale, la Compagnie de la Vie Moderne, « et vivre était sublime » en hommage à Albert Cohen mise en scène par Seb Lanz avec Régis Rossotto (d’après Belle du Seigneur et les Valeureux)
Gentiane va fêter ses 19 ans en prison et doit désormais survivre face à Nono, ancienne prostituée de haut standing, qui entame sa cinquième année derrière les barreaux. Au cours d’une échauffourée, Laura, la gardienne, laisse échapper Belle du Seigneur d’Albert Cohen. Seule dans sa cellule avec le livre, Nono entame une lecture fondatrice d’une liberté nouvelle. Le spectateur assiste à une double histoire, celle de Belle du Seigneur et celle de ces trois femmes qui, en plongeant tour à tour dans la lecture du livre, découvrent la richesse et la puissance des mots de la passion amoureuse. (présentation sur le site du théâtre)
Et ceci trouvé sur le site du Théâtre des Dons (ou chez les Belges) où la compagnie était en résidence
On n’adapte pas Cohen au théâtre, et surtout pas « Belle du Seigneur » : c’est ce que tout le monde m’a dit.
« Cohen se lit, se dévore, se goûte, se dit éventuellement mais ne se transpose pas au théâtre. »
Trop de pensées, de styles. Trop de personnages, de pesanteurs également. « Trop de tout, disait-on de Cohen quand ses livres ont paru. »
Pour moi, « Belle du Seigneur » est théâtral par excellence. La lenteur de certaines scènes s’adapte au cadre scénique et contraste avec des rebondissements ciselés.
Et c’est à l’intérieur que se révèle la force de Cohen. C’est aussi un propos que beaucoup de gens m’ont dit : Belle du Seigneur a bouleversé leur âme. C’est donc ce bouleversement intérieur que je veux porter sur une scène de théâtre.
Alors, trouvé cela un peu long (et suis navrée de l’avoir dit sans réaliser que le metteur en scène, heureux de la réception de son travail, n’était pas sorti avec les actrices et était derrière moi, pas très près heureusement. Un peu gênée au début parce que dans la partie de texte qui installe la situation, pour marquer le temps entre les courtes scènes dans la cellule (une lutte mimée plutôt réussie parce que dansée entre les deux prisonnières) et les passages du roman lus à haute voix par la gardienne assise sur le côté dans ce qui devient le couloir, de grosses lettres et chiffres s’affichent sur le noir qui se fait à ce moment sur le reste de la scène pour indiquer l’écoulement du temps et en fait le bloque en le hachant,… par une petite hésitation aussi des actrices qui prennent leurs marques j’ai aimé que des échanges entre les deux prisonnières reprennent des passages du texte lu. Au moment où l’étudiante réintègre la cellule Nono qui lisait d’autres passages amenant au désir de séduction et au soir des premiers baisés — grande et de l’allure — enfile une veste de smoking blanc et endosse le rôle de Solal (aimé aussi que dans leurs lectures elle comme la gardienne émettent de brefs commentaires ou par une ironie de la voix manifestent qu’elles sont en dehors de l’action et opposent à leur adhésion une touche d’ironie)… la gardienne revient en scène vêtue d’une robe longue et sexy et cela se poursuit par des brides de textes dits… avec en fond de scène des moments où l’étudiante, devenue Adrien Deleume, prend en charge le voyage et le retour du mari (touchante… parce que ce qui a créé la distance entre moi et le spectacle c’est la résurgence instinctive de l’antipathie de mes dix-huit ans pour Solal). Disons que cela fut un bon spectacle qui a intéressé la plupart du temps une petite vieille pour laquelle Belle du Seigneur est celui des trois livres d’Albert Cohen lus il y a très longtemps certainement le moins aimé.
10 commentaires:
Les Halles peuvent être aussi théâtrales… :-)
merci pour votre passage sur ce billet qui passe par les deux (halles et théâtre des) et qui fait un beau flop... me déconnecte
La vie est un songe selon Shakespeare donc un théâtre . . .
J'apprécie beaucoup ces critiques qui ont de la chair et de l'exigence.
de plus ou moins bonne qualité
merci ais pas de très bon gout faites mêe évasivement à proximité d'un metteur en scène d'une troupe assez fragile... j'espère que cela s'est noyé dans le brouhaha
"Belle du Seigneur a bouleversé leur âme." La mienne aussi... et vous me donnez là l'envie de le relire...
Ne pensais pas à une pièce de théâtre ..il fallait oser ..pas aimé en son temps oui peut être le relire .il est tout au fond des étagères .. enfoui
c'est le cas assez généralement... avec juste quelques résistances (pas totales d'ailleurs) dont moi et semble-t-il Arlette
ar contee si je me. souvens bie j'avis aimé Mangeclous (souvenir un oeu vague)
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