Contre le bleu dur
les arbres, quelques feuilles,
restes de décors,
des gens avec leurs peines,
leurs joies fugitives
et dans une galerie de la rue Folco de Baroncelli;, en rentant, avant que ce bleu se voile dans l’après-midi, le superbe rouge d’un tableau de François Benoît-Lison
Passe le jour, et le soir, m’en aller dans le début de nuit vers le théâtre des Halles, assister à Françé un spectacle de la Compagnie L’Enelle, texte et interprétation de Lamine Diagne et Raypnd Dikoumé mis en scène de Jessica Dalle
Photo ¢Eric Massua, montage de Joran Tabeaud sir le site du. Théâtre
Je recopie sur le site de la Compagnie d’où provient la photo ci-dessous, la présentation qui m’avait confortée dans mon désir d’utiliser ce billet acheté un peu sans savoir… parce que j’aime bien les choix de ce théâtre
Entremêlant souvenir et la fiction, Lamine Diagne et Raymond Dikoumé nous guident jusqu’aux profondeurs d’une cave. Dans ce lieu où passé et présent se confondent, au fil de vieilles lettres, dessins ou objets exhumés, les souvenirs s’échangent, sur l’enfance, le parcours de leurs familles. L’espace souterrain devient un espace de convocation ancestrale, qui permettra de se reconnecter à ce passé revisité. Pour essayer d’en rire. De s’en défaire. Ou de faire avec.
La voix de Clémenceau, les figures d’un grand-père tirailleur sénégalais, d’un oncle au service de la Régie des Transports du Cameroun, ou d’un entrepreneur colonial convaincu de sa mission civilisatrice, nous renvoient au contexte historique qui lia des destins à celui de la France, tels ceux des familles de Lamine Diagne et Raymond Dikoumé. FRANÇÉ évoque les mondes qui s’entrechoquent, entre une civilisation traditionnelle millénaire et l’Europe coloniale dans sa toute puissante.
Depuis leurs propres itinéraires de vie, curieux de cet héritage des temps, Lamine Diagne et Raymond Dikoumé, hommes “Passerelle”, évoquent l’inconfort et la richesse, la fragilité et l’ouverture, le grand écart parfois vertigineux de l’entre-deux continents, de l’assignation à l’assimilation, les non-dits dans lesquels ils ont grandi, la promesse républicaine de liberté, égalité, fraternité.
FRANÇÉ part de leur endroit pour dérouler ce que c’est que d’être français, ce qu’il en est de la “reconnaissance”, celle qui permet de se sentir partie prenante d’un pays, d’un collectif et qui rend légitime….
Salle pleine, jeune, sympathique… Spectacle mieux que sympathique (peut être un peu lent, avec des premiers moments juste un peu gauches ce qui disparait rapidement)…
et un retour dans la ville qui continue à perdre ses oripeaux de fête… le décor de la place de l’horloge démonté ne restent que des amas de feuilles mortes qui embaumaient (sourire).
5 commentaires:
Être français sous Retailleau et Darmanin : belle perspective ! :-)
oui pas mal de non-dit dans l''accueil hier - les deux acteurs sont français mais ces français de papier comme dit la droite et les jeunes élèves d'un prof avec lee-ssquels j'écoutais ne sont pas français (et ici Rismerta est attaqué par le RN)
« Convaincu de sa mission civilisatrice « à l’égal des missionnaires, représentants d’un monde occidental persuadé de la supériorité d’une civilisation sur l’autre. Base d’un racisme exogène et endogène, racines profondes difficiles à couper comme le montre notre classe politique actuellement au pouvoir.
les missionnaires dabs leur intentiob de tiucger les âmes étaient plus précautionneux du moins quand ils ne se faisaient pas assister et n'assistaient pas l'armée et le pouvoir) ... ont fabriqué des dictionnaires, etc...
Le côté précautionneux était particulièrement insupportable, cette approche mielleuse du colonialisme renforçait son aspect détestable.
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