La dalle grise
qu’était le ciel et le vent
caresse froide
juste pour sculpter face
à onze heures du matin
Quand m’en suis allée, passant prendre résultats avec lesquels consulter toubib, faire faire des copies et tirer pièces préparées…
achetant en rentrant en promotion à Monoprix un pantalon souple, de douze ans à ma mesure, rayé bleu et blanc pour penser printemps dans ce marasme qui désolait la bordure de fleurs devant la mairie.
Petite forme encore… pour nourrir Paumée recopie ma contribution au #4 de l’atelier de Francois Bon
Tenir tête à l’acceptation
Tenir tête à l’acceptation — de ne pas penser — de ne pas penser soi-même — à l’acceptation de ce qui est asséné — maintenant que la réalité se veut virtuelle — tenir tête à l’acceptation du désarroi — du désarroi causé par l’injonction à suivre les regards enseignés sur la société et l’économie — les regards qui orientent les choix des nouvelles des grands médias — le regard porté par les éditorialistes vedettes et leurs volontaires ou involontaires aveuglements — tenir tête aux mensonges des puissants se voulant disrupteurs de droite radicale — tenir tête à l’acceptation des discours et récits nés des algorithmes — de l’IA et de sa salade à partir de ce qui se dit — tenir tête à l’acceptation — l’acceptation de ne pas croire la réalité discrète — celle qui est évidente — qui découle de la raison — tenir tête à l’acceptation des passions — les passions tristes — celles que l’on dit majoritaires — celles de l’intérêt — tenir tête à l’acceptation — à l’acceptation du refus de prendre comme règle la sensibilité — de se refuser l’empathie — de tenir nos tentatives d’empathie pour de la sensiblerie — tenir tête à l’acceptation — l’acceptation du mépris et de la défiance pour les actes et regards généreux — tenir tête à l’acceptation — de la tristesse et du désarroi qu’apportent les passions tristes — à l’acceptation du désarroi né des mensonges ou des regards paresseux et limités — tenir tête à la foi dans les puissants grotesques et ridicules — tenir tête à la foi en les sachants officiels bornés et paresseux — tenir tête à l’acceptation — l’acceptation de la violence de ceux qui n’ont qu’idéologie généreuse qui s’aigrit en haine pour leurs adversaires volontaires ou suiveurs apathiques — tenir tête à l’acceptation — l’acceptation à la tentation de rejoindre une meute — tenir tête à l’acceptation — la lâche acceptation de la tristesse de détester — de craindre — ne pas tenir tête à l’acceptation du plaisir d’admirer — l’acceptation de l’action en commun avec ceux qui sont dédaignés ou poursuivis pour leur nature seule — l’acceptation aussi de ses limites — ne pas tenir tête à la joie d’admirer la force des exclus et de leurs amis aidants.
6 commentaires:
J’aime quand se « tenir tête « se termine sur de l’humanisme, seule valeur intemporelle.
eb ces temps c'est la façon la plus évidente de tenir tête
Oui, c'est bien cela, Brigitte.
" Tenir tête". Résister. Et parfois faire relâche là où persévèrent de petits îlots d'humanité.
Pour "faire front" en commun...
Claudine C
bonjour et merci Claudine, tenir le "bn bout" ne jmais perdre l'humain
J'aime beaucoup la première partie, qui vit l'instant pleinement, tant dans le texte que dans les photos. Je lirai la seconde (annoncée comme nourrissante, mais je n'ai pas si grand estomac) plus tard.
déjà gentil d'être passé René
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