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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, mars 31, 2025

Il faiblit ... et le ciel de Ponge


Matin sur la cour,

en son mitan, plaque bleue

et trace du vent

minime il est vrai



et quand un peu avant cinq heures m’en suis allée  dans la lumière voyant les branches du laurier ne plus fouetter l’air mais se balancer doucement, il ne clamait plus mais chantait, un petit nuage blanc flottait au dessus d’une tour, j’ai pu traverser l’espace vers les remparts sans panique et avancer vers la place sans m’assurer, dos contre les murs entre deux séries de pas précipités dans les instants de calme, ma résistance… ce ne furent que deux pas « chassés » un peu désordonnés et une crispation raide des jambes…

la place n’était plus espace voué au flux de l’air, la petite vieille se détendait presque, ne s’est retenue que deux fois… 



et j’ai négocié mon aller et retour rue de la République et la descente vers l’antre à pas presque assurés et souples en balançant ma canne.


Enregistrant mes photos sans éprouver le besoin d’en atténuer les couleurs, repensant au ciel d’avril près d’Aix en Provence qui émut Ponge, ai repris la lecture de « La Mounine — ou note après coup sur un ciel de Provence », et honte à moi, je m’accorde le droit d’une trop longue citation un peu avant la fin de sa recherche des mots traduisant son émotion en tentant de cerner la cause de la violence de ce ciel

L’abîme supérieur (zénithal). Le soleil est fait pour nous aveugler, il transforme le ciel en un verre dépoli à travers quoi l’on ne voit plus la réalité : celle qui apparaît de nuit, celle de la « considération »

Mais dans certaines régions la transparence, la tranquillité (sérénité) de l’atmosphère est telle que la présence de cet abîme est sensible en plein jour. C’est le cas de la Provence. Le ciel au-dessus de la Provence présente constamment une clairière, comme une fenêtre de vitre claire dans un plafonnier dépoli. 

Certes le soleil empêche qu’on voit les étoiles en plein jour, mais l’on devine la nuit intersidérale, qui fonce le ciel, qui lui donne cette apparence plombée….

Ce qui donne ce second quatrain du poème abouti

L’on eût dit que la nuit rancunière

Pour venger son recul d’au-dessus ces régions

Avait voulu vider d’encre à style bleue noire

Son coeur de poulpe à cette occasion..


10 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

"son coeur de poulpe" ( on écrivait à l'encre à l'époque)… ;-)-

Brigetoun a dit…

oui mis pas vraiment à l'encre de poulpe... (sourire)

r.t a dit…

Sur la terre pas à pas comme au ciel Ponge page à page.

cjeanney a dit…

Merci Brigitte, je ne connais pas du tout ce texte (joie) (et joie des couleurs non atténuées)

Brigetoun a dit…

et sa patiente recherche mot à mot de la traduction, de son regard et ses sentiments

r.t a dit…

sa légendaire rage de l'expression !

Brigetoun a dit…

le dernier (40 pages) des textes réunis dans "la rage de l'expression" (Pésie/Gallimard)

Brigetoun a dit…

régal

arlette a dit…

Tout est si contrasté en Provence ,violent du ciel au soleil ,du vent fou,des enthousiasmes et des chagrins Il faut s'y faire et comprendre
Merci pour Ponge

Brigetoun a dit…

oui