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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, avril 19, 2025

Marcher et suivre un marcheur en l’écoutant regarder la ville où il marche

 



Matin la ville

dans la lumière pure.

L’air tendre remue

et fait ronronner ma peau

dans ce plaisir printanier.



Rester déconnectée, dans des lectures, comptes, tentations de projets etc… divers 



et m’en aller un peu après six heures, en marche flâneuse vers le théâtre des Carmes-André-Benedetto 



pour une fin de résidence de la Compagnie corps de passage, l’une des étapes de l’adaptation et de la mise en scène de « Bleu Nuit » d’après le second roman de Dima Abdallah ainsi présenté par l’éditrice :

Je marche sur un fil. Je suis le funambule sur le fil tendu au-dessus des abysses de la mémoire. Il ne faut pas que je tombe. Je suis sur le fil qui menace de rompre au moindre faux pas. » Pendant des années, l’auteur de cet intense monologue est parvenu à tenir en laisse ses souvenirs. Tétanisé à l’idée d’affronter le monde extérieur, celui qui était devenu journaliste vit cloîtré dans son appartement, tout en parvenant à donner le change à sa rédaction. Un appel téléphonique fait basculer son existence : Alma, la seule femme qu’il ait aimée, vient de mourir. Le lendemain de son enterrement – auquel il s’avère incapable de se rendre –, il sort enfin de chez lui, décidant de vivre dans la rue après avoir jeté ses clefs dans une bouche d’égout.

Dans un périmètre bien délimité autour du cimetière du Père-Lachaise, il change d’emplacement tous les soirs, cherchant à conjurer les violentes réminiscences qui malgré tout le hantent : ce bleu profond de la mer qui l’obsède, ce soleil écrasant… Réfugié dans sa nouvelle errance, il ponctue ses semaines par des échanges fugaces, mais quotidiens, avec des femmes ou des jeunes filles, toujours les mêmes, dont le prénom rime avec celui de son Alma disparue. À son insu, comme si ces figures le révélaient à lui-même, des images refoulées de vergers en fleurs, des odeurs d’iode, d’anis ou de jasmin le submergent…

Renonçant à lutter contre l’insoutenable déferlante du passé, que ni les rituels, ni la drogue, ni l’alcool n’ont pu contenir, il baisse la garde… Ses nuits tourmentées, sur lesquelles veille la fidèle Minuit, une chienne rencontrée sur une tombe, il va les consacrer au récit du cauchemar éveillé dans lequel il se débat depuis si longtemps, et qu’il avait pourtant essayé de fuir en venant s’installer de l’autre côté de la Méditerranée.




Équipés d’une petite radio et d’écouteurs nous permettant d’entendre l’acteur qui déambule dans les rues assez étroites (Carnot) et peuplées d’Avignon sur lequel descend le soir l’avons suivi… moi d’assez loin parce qu’à force de marcher en évitant de sortir des remparts en une heure et de ne pas faire de la marche une corvée ai pris de mauvaises habitudes… pendant une petite demi heure ou un peu moins avant de rentrer au théâtre pour que nous disions nos impressions et nos réactions — sur la voix (chaude et souple) en laquelle un des lecteurs du livre ne retrouvait pas la violence du roman (choix cruel d’Alexia et des co-adaptateurs résultant du parti-pris de déambulation dans les rues pour que les interférences de la population, l’éveil de la curiosité ne risquent de perturber le monologue qui, une fois sorti est récit - et la première partie pendant qu’il se cloître forcément resserrée pour que l’ensemble ait une durée raisonnable comportera toute la violence exprimée, voix, musiques etc… de la bande son  qui est en cours d’élaboration) — en la difficulté de voir par ses yeux mais quand le dialogue intervient de sentir la différence entre la voix objective et la voix subjective, de déambuler dans la ville (décision prise pour le moment : faire intervenir un dialogue enregistré ce qui crée une légère distorsion de la voix)  — les adaptations pour l’insertion du spectacle et des spectateurs dans le décor de la ville, avec des interférences qui seront les bienvenues mais en maintenant une certaine cohésion de ceux qui sont là pour avoir décidé d’assister au spectacle :,nos casques éveillaient une curiosité gentille, mais ont entre autres avantages celui d’empêcher les saluts amicaux à l’acteur qui ne manque pas d’amis dans Avignon ou au moins de justifier sa non réaction — sans compter l’idée qui m’est venue : le spectacle devant avoir un minimum de rentabilité il faut bien que les spectateurs venus pour lui se repèrent y compris dans la foule du festival et puissent de temps en temps prendre du retard en voyant pat les oreilles — parti pris également de prévoir avant l’espace final des moments où les spectateurs pas forcément capables ou désireux de supporter froid neige etc… pendant la longue durée qu’aura la déambulation (même écourtée) aient des moments de repos. Le travail est prévu jusqu’à l’été 2026 vraisemblablement (tout ceci étant ce qui mon petit cerveau a compris)



Sur ce… m’en suis revenue

8 commentaires:

arlette a dit…

Expérience originale et surtout le partage de cette déambulation
Ai souvent eu cette idée de monologue intérieur/extérieur

Brigetoun a dit…

le problème est que ça ne oeutpas (modeste mais toit de même, mise de f,ds poir so,orisaton, décor final 'dont ne sais rienn jauge ds thépatres - les gros qi peivent financer exigent public trop imoortant pour la déambulation et que l'équipe rentre dans ses frais... non dit dans l'écange mais évident)

Dominique Hasselmann a dit…

La ville sous casque ? Il vaut mieux en effet se prémunir… :-)

Brigetoun a dit…

Dominisue il y a casques et casques, ceux que. nous portions n'empêcjhent pas gnions

mémoire du silence a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
r.t a dit…

Se déconnecter puis se reconnecter. Et encore une fois la première phase (dans l'air tendre qui remue, aujourd'hui) me charme au plus haut point, tant que j'ai toujours un peu de mal à me reconnecter.

Brigetoun a dit…

merci Martoa (et suis en accord avec cette réflexion, sourire)

Brigetoun a dit…

je n'urais que trop tendance à cela !